"C’est notamment l'appui du roi Louis XVIII qui permit en 1821 l’indépendance de la Grèce vis-à-vis de la Turquie. La France doit rester fidèle à sa mission de protection de la souveraineté grecque.Tout mon soutien à nos militaires engagés sur ce théâtre très sensible" a déclaré hier le comte de Paris. Dans un tweet, le prince Jean d'Orléans, prétendant au trône de France a apporté son soutien à l'action du gouvernement qui a "mobilisé temporairement deux chasseurs Rafale et deux bâtiments de la marine nationale en Méditerranée orientale sur fond de tensions entre la Grèce et la Turquie". La Grèce, un pays dont l'histoire est étroitement liée à la maison d'Orléans et à celle de la France contemporaine.
Lorsque débute la guerre d'indépendance (1821), le duc Louis-Philippe d'Orléans propose immédiatement son plus jeune fils, le duc de Nemours, comme souverain constitutionnel de ce royaume en devenir. Des tractations sérieuses sont alors entamées avec les leaders rebelles qui luttent contre les ottomans. Lesquels occupent le pays depuis la chute des derniers confettis de Byzance, au XVème siècle. Le jeune homme de 10 ans devra se convertir à la religion orthodoxe, apprendre la langue grecque et un conseil de régence sera constitué. Pourtant, en dépit d'un soutien britannique qui espère ainsi contrer les visées russes, la demande du futur roi des Français, va diviser aussi bien les rebelles grecs, dont certains répugnent à avoir pour souverain le petit-fils d'un régicide, que le gouvernement de l'ultra-royaliste comte de Villèle qui s'agace des ambitions des Orléans.
En 1826, la France décide finalement de ne pas soutenir la candidature du prince Louis d'Orléans, duc de Nemours , Paris ayant peur d'une réaction en chaîne des puissances européennes de l'époque. Elle avait même brièvement envisager la candidature du prince Demetrio Stefanopoli de Comnène, véritable descendant corse des empereurs de Trébizonde et maréchal de camp de Louis XVIII, avant que celui-ci ne rende l'âme trop vite en août 1821. Le royaume de France va toutefois continuer à imposer son influence (un parti profrançais est même constitué en Grèce sous le nom de Parti national [ Γαλλικ? Κ?μμα] dirigé par l'épirien Ioánnis Koléttis) dans les affaires grecques. C'est le prince Jules de Polignac qui va se révéler comme la carte maîtresse des négociations qui vont mener à terme la Grèce vers son indépendance et progressivement à la fin de la tutelle de la "Sublime Porte", le surnom de la Turquie ottomane, sur la Méditerranée.
Désormais puissance protectrice de la Grèce, la France brillera également sur le terrain militaire notamment lors de la bataille de Navarin (1827) et lors de l'expédition militaire de Morée (1829-1833), là même où fut fondée l'ancienne principauté franque d'Achaïe (1204-1434). Le monde artistique ne fut pas en reste puisque une vague philhellène traversa tout le royaume de France. Parmi les grands noms qui apportèrent leur soutien à la guerre d'indépendance, on peut citer le vicomte François-René de Chateaubriand, le poète Victor Hugo ou encore le peintre Eugène Delacroix. Durant la monarchie de Juillet (1830-1848), le parti profrançais resta dans l'opposition du roi Othon de Bavière (candidat au trône qui fit l'objet d'un consensus) et accéda aux rênes du gouvernement entre 1841 et 1843. Le roi Louis-Philippe Ier chercha alors à augmenter l'influence de la France en Grèce en contribuant à l'établissement d'une monarchie constitutionnelle et en participant à la fondation de la banque nationale grecque. Avant de se faire damer le pion par le parti prorusse qui soutint un coup d'état, un événement mit fin aux espoirs de la maison d'Orléans.
En twittant son message de soutien aux forces françaises, le prétendant au trône de france entend toujours replacer sa maison royale dans l'espace politque de l'Hexagone. Un prince Jean d'Orléans qui continue de suivre les pas du dernier roi des Français dont il est l'héritier direct.
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