La reine Modjadji, icône africaine, a les honneurs d'une série
La reine Modjadji, icône africaine, a les honneurs d'une série
Après le succès de « Shaka iLembe », consacré à l’épopée du fondateur de l’Empire zoulou, les producteurs de Mzansi Magic s'apprêtent à renouer le genre avec sa nouvelle série basée sur la vie de la légendaire Modjadji, reine de la pluie.
C’est la nouvelle série du dimanche soir en Afrique australe qui devrait rassembler des milliers de Sud-africains devant leur écran de télévision. Après la série «Shaka iLembe», qui a connu un énorme succès populaire, qui a plongé durant des semaines, les téléspectateurs dans la vie de Shaka Zoulou, fondateur de l’Empire zoulou, la société de production Mzansi Magic s’apprête à renouveler l’expérience du genre. Elle a décidé de s’attaquer à l’histoire de la légendaire faiseuse de pluie du peuple Balobedu, la première reine Modjadji, dont la lignée règne depuis des générations sur ce royaume, se succédant uniquement de femmes en femmes.
La reine Modjadji, une fierté nationale
Nomsa Philiso a exprimé sa fierté de pouvoir présenter la souveraine aux téléspectateurs. « Faire connaître la reine Modjadji à notre public répond à son désir de divertissement télévisuel tiré de notre patrimoine, et cela s'inscrit également parfaitement dans nos projets de création d'un catalogue de séries dramatiques réalisées en langues africaines » se justifie le PDG du groupe MultiChoice pour le divertissement général. « La reine Modjadji s’inscrit dans la même trame de Shaka Ilembe, qui a été un phénomène mondial et une expression de la stratégie de MultiChoice visant à promouvoir une narration africaine authentique et locale », a-t-il déclaré le 23 février 2024.
Une reine, entre légende et réalité historique
Dans la littérature, la reine Modjadji a donné naissance au personnage de Ororo Munroe « Tornade » dans la franchise Marvel et également à la déesse Hadari-Yao du royaume fictif du Wakanda. « La terre, les éléments et l’énergie des humains se connectent de manière à la fois physique et spirituelle, à la fois évidente et invisible. La reine Modjadji en était une incarnation vivante, et nous allons donc explorer ce que ce titre royal et les femmes qui l'ont détenu ont vécu, sacrifié, perdu et réalisé », renchéri le dramaturge et producteur Duma Ndlovu. « En même temps, nous voulons être très divertissants – avec une histoire épisodique forte et des détails historiques se déroulant sous un ciel imprévisible, où la pluie ou la tempête font écho à ce qui se passe dans la vie de ceux qui se trouvent en bas», ajoute ce dramaturge interviewé à ce propos par le quotidien Citizen. Suivant la coutume, la première reine Modjajdi s'est suicidée en 1854 afin que son âme et ses pouvoirs puissent être transférés dans ceux de sa successeur.
C’est au début du XIXe siècle que cette monarchie est apparue aux abords du fleuve Limpopo. Sept souveraines se sont succédé depuis, tous avec le même pouvoir de faire tomber la pluie où qu’elles soient. Révérées, entourées d’un parfum de mystère, elles ne se marient jamais mais bénéficient « d’épouses » officielles préalablement sélectionnées par le Conseil royal et toute d’essence aristocratique. Une royauté matriarcale reconnue par le gouvernement fédéral sud-africain qui n’hésite pas à venir à la rencontre de ces souveraines qui furent même craintes de son vivant par Shaka Zoulou. Depuis 2021, une longue querelle de succession secoue cette monarchie. En 2024, la princesse Masalanabo Modjadji VII (20 ans) a pu monter sur son trône et évincer son frère aîné, le prince Lekukela, qui revendique toujours ce prestigieux trône.