Lorsque la révolution éclate en juillet 1952, le roi Farouk Ier, qui règne depuis 16 ans sur l’Egypte, ne semble guère étonné. Il avait bien été averti quelques jours auparavant que certains officiers complotaient contre la monarchie mais n’avait pas jugé bon d’accorder grande importance aux informations transmises par Londres. Le général Hussein Sirri Amer, chef de l’armée royale, n’allait pas tarder à capituler devant ce soulèvement populaire , le palais royal investi et le roi de s’embarquer depuis le Nil vers un exil sans retour.
Le 7 mars, la venue au Caire, capitale de l’Egypte, du prince Mohamed Ali Fouad, « prince du Saïd » a marqué les esprits mais n’a guère intéressé la presse locale au-delà des réseaux sociaux qui se sont fait l’écho de cette visite. Invité par le Royal Club Mohamed-Aly, le prince a visité durant 3 jours musées et palais, collections datant du royaume défunt fondé par Mehemet Ali au début du XIXème siècle. Sans faire de déclarations officielles pour autant.
Né le 5 février 1979 au Caire, il est le fils du Roi Fouad II (la monarchie fut abolie en 1953) et de Dominique-France Picard. Éduqué entre l’Europe (Suisse, France) et le Maroc, il s’est marié le 30 août 2013 avec la princesse Noal Zaher, d’un an son aînée et petite-fille du dernier roi d’Afghanistan, Zaher Shah. Un mariage sous le regard de divers représentants de maisons royales et impériales d’où sont issus deux enfants, Fouad et Farah-Noor, nés le 12 janvier 2017.
Actuellement agent immobilier, ce prince est discret et évite de se mêler de politique, laissant ce rôle à son père qui accorde régulièrement des interviews aux différents journaux de son pays comme internationaux. Le roi Fouad II, aujourd’hui âgé de 66 ans, est connu comme étant un soutien affiché au pouvoir du Maréchal Al Sisi. Divers descendant(e)s de la famille royale égyptienne ont néanmoins réclamé la création d'un parti royaliste officiel pour défendre les idées de la famille royale et la restauration des tombes des membres de la famille royale (2010).
D’ascendance albanaise, la famille royale compte quelques milliers de partisans en Egypte, plus nostalgiques d’un passé glorieux disparu que de la monarchie elle-même et qui manifestent toutefois timidement dans les rues de la capitale, brandissant l'ancien drapeau des derniers pharaons d’Egypte dont la monarchie a été officiellement abolie le 18 juin 1953.
Parmi les ancêtres du prince Mohamed Ali Fouad, un français converti à l’Islam, Soliman Pacha (1788-1860). Survivant de la bataille de Trafalgar, ce fidèle de Napoléon avait gagné la confiance du premier dirigeant de la dynastie royale qui lui avait confié la réorganisation de l’armée égyptienne. Une armée qui, un siècle plus tard, oubliera son serment de fidélité au dernier roi d’Egypte et qui continue encore d’influer tragiquement sur l’avenir de ce qui fut sous l’Antiquité, le plus beau majestueux grenier à blé de l’Afrique du Nord.
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Publié le 12/03/2018