Mohammed El-Senoussi : Un appel réitéré à restaurer la monarchie

Le prince Mohammed El-Senoussi s'est adressé aux Libyens comme chaque année. Il a réitéré ses appels au retour de l'unité qui ne peut passer, selon lui, sans le retour de la monarchie. Une option finalement refusée par le Premier ministre Abdul Hamid Dbeibah.

Une fois n’est pas coutume, le prince Mohammed El-Senoussi, 62 ans, s’est adressé aux Libyens pour la date anniversaire de l’indépendance chèrement acquise, il y a soixante-treize ans. L’allocution a été enregistrée et mise en ligne sur son site officiel, le 24 décembre 2024. L’héritier au trône n’a pas caché une nouvelle fois son souhait de voir la restauration de la monarchie, seule mode de gouvernement capable d’assurer la stabilité et l’intégrité des frontières.

Un appel réitéré à restaurer la monarchie

« Cette journée est une occasion de se souvenir de l’exploit accompli par nos ancêtres, ce qu’ils ont réalisé à cette date en 1951 » a déclaré Mohammed El Senoussi, rendant ainsi hommage au roi Idriss Ier et divers aux leaders nationaux qui ont œuvré ensemble pour construire un État unifié. Selon lui, cette union est aujourd’hui mise en péril par des années de chaos, de corruption et de divisions.

« Les circonstances actuelles sont peut-être plus difficiles que celles ayant précédé la naissance de la Libye », a-t-il souligné, décrivant une nation prise en otage par des conflits internes et des ingérences étrangères. Selon lui, la Libye est à la croisée des chemins, confrontée à un éclatement imminent si aucune solution durable n’est adoptée. Depuis la chute du régime de Mu’Ummar Kadhafi, tombeur de la monarchie en 1969, la Libye est plongée dans une violente guerre civile. Depuis deux décennies, ce pays de l’Afrique du Nord est divisé en deux gouvernements qui revendiquent chacun la légitimité du pouvoir. : «  La seule garantie de préserver notre unité et de créer un avenir convenable reste l’adoption de la constitution royale et du système sur lequel l’État a été bâti depuis ses débuts. », affirme le prince Mohammed El Senoussi. Elle offre d ’après lui  une base solide pour établir un État démocratique et constitutionnel, permettant aux citoyens de choisir leurs institutions par des élections libres et équitables.

استقبلنا بكل ترحيب وفداً رفيعاً من أبناء قبيلة العلاونة أحد المكونات الاجتماعية العزيزة لوطننا العزيز الكبير .

ناقشنا مع الوفد الكريم السبل المثلى للوصول ببلادنا إلى ما نسعى إليه رفقة أخوتنا وأخواتنا المواطنين من تنسيق للجهود، نحو تجميع الكلمة وتوحيد الآراء والتوجهات من أجل بناء… pic.twitter.com/OKpOwYgVoX

— Mohammed El-Senoussi (@CPofLibya) November 20, 2024

Une solution qui est encore loin de faire l'unanimité

Dans son discours, le prince a partagé les fruits de ses nombreuses rencontres avec des citoyens de toutes les régions et composantes de la société libyenne. Il a insisté sur la nécessité de transcender les différences pour établir un consensus national : « La Libye doit devenir un terrain d’entente pour tous, guidée par ses succès passés et éloignée de ses erreurs ». Mohammed El Senoussi a mis en garde ses compatriotes, appelant les Libyens à refuser de devenir « une arène pour des combats ou des règlements de comptes ». Il les a exhortés à prendre leur destin en main : « Nos ancêtres ne se sont pas courbés pour implorer l’indépendance de leur pays, mais se sont levés pour la conquérir. Nous ne devons pas être moins déterminés qu’eux.», a-t-il déclaré en référence à la lutte de tout un peuple contre les colons italiens (1911-1943) .

Mohammed El Senoussi a affirmé sa confiance en la capacité des Libyens à reconstruire leur pays sur des bases solides, inspirées par l’héritage de la monarchie. « La fondation de notre avenir repose sur l’engagement collectif, à travers un projet national qui assure à la Libye sa souveraineté et son unité», rappelle le prétendant. Il a passé son année à rencontrer les leaders tribaux afin de les convaincre de se rassembler. Plusieurs membres du Conseil suprême d'État de Libye ont également écrit à l’organisation des Nations unies (ONU) afin qu’elle soutienne le projet de restauration, actuellement rejeté par divers leaders comme le Maréchal Haftar, véritable maître du pays. Si le Premier minsistre Abdul Hamid Dbeibah avait un temps évoqué lui-même cette option, il a également décidé de la refermer, affirmant que ce système était finalement loin des principes de démocraties adoptés par la Libye.

Avec son discours, le message de Mohammed El Senoussi résonne comme un appel pressant à la mobilisation pour que la Libye retrouve son identité et sa grandeur. L’avenir du pays dépendra désormais de la volonté de son peuple à surmonter les clivages pour écrire un nouveau chapitre de son histoire et non de celle des politiques ne regardant que leur seul intérêt personnel au détriment du bien commun.

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