Lors de son discours à la nation, coïncidant avec le 68ème anniversaire de la « révolution du roi et du peuple, le roi Mohammed VI a dénoncé les attaques méthodiques orchestrées « de la part de certains pays et d’organisations notoirement hostiles » contre son royaume. Sans jamais les citer explicitement pour autant. Dans la ligne de mire de la monarchie alaouite, son voisin algérien qui a vu lui-même la main de Rabat dans les incendies de Kabylie et qui accuse le gouvernement du roi de financer une organisation indépendantiste.
Le torchon continue de brûler entre le royaume du Maroc et la République d’Algérie. Dans un discours lu à la nation, pour le 68ème anniversaire de la « révolution du roi et du peuple, le roi Mohammed VI a dénoncé les « attaques méthodiques dont le Maroc a été dernièrement la cible de la part de certains pays », pointant du doigt son voisin algérien sans le citer. Selon le descendant du prophète, son pays serait principalement visé car il est « un État pleinement constitué depuis plus de douze siècles, outre une histoire amazighe au long cours, et que depuis plus de quatre siècles il est gouverné par une monarchie citoyenne, présidant à la destinée du pays et la façonnant dans une symbiose totale entre le Trône et le peuple ».
« Le Maroc, au même titre que certains pays du Maghreb arabe, fait face à une agression délibérée et préméditée. Agrippés à [...] des considérations obsolètes, les ennemis de l'intégrité territoriale du royaume ne souhaitent pas que le Maroc demeure la nation libre, forte et influente qu'il a toujours été » a poursuivi le monarque qui a aussi reproché à certains états européens d’agir contre sa politique, « craignant pour leurs intérêts économiques, leurs marchés et leurs sphères d’influence dans la région maghrébine ». Réponse du berger à la bergère après que le Maroc a été accusé d’avoir utilisé le logiciel Pegasus afin d’espionner d’autres états. « Rabat a catégoriquement démenti « ces allégations mensongères et infondées » et enclenché plusieurs procédures judiciaires en France, en Espagne et en Allemagne » nous indique d’ailleurs dans une de ses éditions le quotidien « Le Monde ».
Depuis Alger, le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé que la plupart des incendies, qui ont ravagé une partie de l’Algérie, étaient d'origine « criminelles » et dénoncé les agissements du mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), basé à Paris. D’après le gouvernement algérien, sans la moindre preuve pouvant l’étayer, le Maroc financerait cette organisation classée comme terroriste depuis mai dernier. En arrière-fond de ces tensions, le dossier du Sahara occidental et la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Lors de la fête du trône fin juillet dernier, le roi Mohammed avait suggéré à son voisin (qui a fermé ses frontières avec le Maroc depuis 1994) « de faire prévaloir la sagesse » et « œuvrer à l'unisson au développement des rapports ». Dans son discours, Mohammed VI a également réaffirmé sa volonté de « fonder des relations solides, constructives et équilibrées, notamment avec les pays voisins ».
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