Le royaume de l'Iwoland est méconnu. Doté d'un souverain exubérant, proche des Sussex, l’Oba Abdulrosheed Akanbi s'est fendu d'un soutien appuyé au Président américain Donald Trump. Notamment, sur un sujet sociétal pour lequel l'Afrique fait unanimement front.
Connu au Nigeria pour une certaine exubérance, l’Oba Abdulrosheed Akanbi est l’actuel souverain (Empereur) de l’Iwoland. Dernièrement, il n’a pas mâché ses mots comme le rapporte The Sun, un quotidien réputé de ce pays de l’Afrique de l’Ouest.
Le 7 mars 2025, par le biais d’un communiqué de presse diffusé par son attaché de presse, Alli Ibraheem, le monarque salué les décisions prises par l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, en matière de politiques LGBTQI+.
Un soutien affiché aux décisions de Donald Trump
Dans son message, le monarque a fait référence aux mesures prises par le dirigeant américain notamment l’interdiction pour les personnes transgenres de servir dans l’armée américaine et la suppression des financements gouvernementaux destinés à la promotion de l’identité de genre. Selon lui, ces décisions restaurent « le caractère sacré de l’humanité. «(…) Mettre fin à de telles politiques mérite les félicitations de tout individu raisonnable en ce qui concerne les normes morales saines », a déclaré le roi de l’Iwoland.
Celui qui exige qu'on l'appelle Telu Ier en a également profité pour critiquer les pratiques homosexuelles, affirmant qu’elles allaient à l’encontre des lois naturelles et fondamentales de l’humanité. « J’exprime mon soutien à l’ordre et je promouvrai ette nouvelle politique dans le respect de l’honneur et de la dignité humaine », a-t-il ajouté. « J’ai appris que certaines organisations pro-LGBT intentaient des actions en justice. Elles échoueront. C’est un concours entre la moralité et l’immoralité », a-t-il encore affirmé.
Les droits LGBT au Nigeria
Au Nigeria, les droits des personnes LGBTQI+ sont parmi les plus restreints au monde. La loi nigériane criminalise les relations homosexuelles, avec des peines pouvant aller jusqu'à 14 ans de prison dans le sud du pays et la peine de mort dans certaines régions du nord appliquant la charia (12 provinces). En 2014, une loi interdisant le mariage entre personnes de même sexe et toute forme de soutien ou de rassemblement en faveur des droits LGBT a été adoptée, renforçant ainsi la répression à l’encontre de cette communauté. Il est d’ailleurs formellement interdit à tout Nigérian de s’habiller en femme ou de se féminiser. Dernièrement, la République fédérale a interdit aux officiers d’être homosexuels.
Cette législation a été largement critiquée par les organisations internationales de défense des droits humains, qui dénoncent une discrimination systématique et une violation des droits fondamentaux. Malgré ces restrictions, certaines voix au sein de la société civile nigériane continuent de plaider pour une reconnaissance des droits des minorités sexuelles. Très peu de souverains traditionnels ont pris position en faveur des homosexuel(e)s, s’alignant sur une ligne de rejet manifeste que l’on peut apercevoir dans la quasi-totalité du continent africain.
Le royaume méconnu de l’Iwoland
L’Oba Abdulrosheed Akanbi, 49 ans, est monté sur le trône de l’Iwoland en janvier 2016. Il est l’héritier d’un royaume fondé au cours du XIVe siècle, rapidement conquis par les Britanniques. Majoritairement peuplé de musulmans, le souverain règne sur une population de 20 000 habitants, coincée entre modernité et tradition. « Il doit y avoir un mélange des deux courbes avec lesquelles les gens pourraient s'épanouir. Tout ce dont nous avons besoin pour le développement socio-économique, c’est d’une révolution industrielle soutenue par l’exploitation des riches ressources minérales et le potentiel touristique de notre pays. », assure à ce sujet l’Oba. Diplômé en communication, il espère développer son royaume pour faire une « Dubaï de demain ».
Les déclarations de l’Oba Abdulrosheed Akanbi, qui a pompeusement reçu le prince Harry et Meghan Markle, duc et duchesse de Sussex, ont toutefois déclenché des réactions partagées. Si certains soutiennent sa prise de position au nom de valeurs traditionnelles et religieuses, d’autres y voient une atteinte aux droits fondamentaux des personnes LGBT. Une prise de position qui met également en lumière les clivages persistants autour des questions de genre et d’orientation sexuelle en Afrique.
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