Décès du dernier sultan de Zanzibar

Triste nouvelle pour la monarchie de Zanzibar. Le sultan Sayyid Jamshid bin Abdullah Al Said est décédé lundi soir à l'hôpital Sultan Qaboos de Mascate, annonce les médias.

Sayyid Jamshid bin Abdullah Al Said, dernier sultan omanais de Zanzibar, est décédé lundi soir 23 décembre 2024 à l'hôpital Sultan Qaboos de Mascate. Il avait 95 ans. Figure historique emblématique, il aura incarné à la fois la grandeur passée et les bouleversements qui marquèrent le destin de cet archipel de l'océan Indien.

Un règne bref mais chargé d'histoire

Né en 1929 à Zanzibar, Sayyid Jamshid Al Said était le fils du Sultan Abdullah bin Khalifa Al Said (1910-1963). Héritier d'une longue lignée de souverains d'origine omanaise venus s'installer sur cette île de l'océan indien au XVIe siècle, il accéda au trône en 1963, alors que Zanzibar prenait tout juste son indépendance de la couronne britannique. Son règne, bien que marqué par des ambitions de modernisation, fut rapidement interrompu par une révolution sanglante, en janvier 1964. Ce soulèvement populaire, sous influence marxiste, accompagné de violences meurtrières, opposant arabes et africains, mit fin à plus de 200 ans de domination de la dynastie Al Said. Contraint à l'exil, il trouvera refuge au Royaume-Uni, où il vécut une large partie de sa vie.

Revenu à Oman le 15 septembre 2020, il passera ses derniers jours sur la terre de ses ancêtres. Son enterrement aura lieu au cimetière de la famille royale à Mascate, marquant la fin d'une époque. Son fils, le prince Sayyid Ali ben Jamshid Al Said (né en 1956), lui succède comme prétendant au trône d'une île réunie à la Tanzanie.

Sayyid Jamshid bin Abdullah laisse derrière lui un héritage complexe. Il représente un pont entre deux époques : celle d'une monarchie influente ayant joué un rôle clé dans l'histoire commerciale et culturelle de l'océan Indien, marqué par l'esclavage, et celle des luttes pour l'autonomie et l'émancipation de Zanzibar au XXe siècle. Son décès marque la fin d'une époque et soulève des questions sur la préservation de l'histoire et des traditions de Zanzibar, un territoire riche en diversité culturelle et en patrimoine.

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