Interview du prince Dom Antônio d'Orléans-Bragance

Pour le 70^ème anniversaire de son frère, le chef de la maison impériale du Brésil, le prince Luiz d’Orléans-Bragance a souhaité mettre au clair la ligne de succession au trône pour sa branche, les Vassouras, en lui octroyant un prédicat d’Altesse impériale et royale.  Brexit, restauration de la monarchie, proximité avec les maisons royales, famille d’Orléans, catholicisme, Bolsonaro…, pour cette occasion, le prince impérial Dom Antônio d’Orléans-Bragance a accepté de répondre aux questions du magazine « Herdeiros do Porvir » .

C’est un cadeau d’anniversaire dont se souviendra longtemps le prince Dom Antônio d’Orléans-Bragance. Le 26 septembre, le chef de la maison impériale du Brésil, pour la branche des Vassouras, Dom Luiz a décidé d’octroyer un prédicat d’Altesse impériale et royale à celui qui est le second successible à la couronne impériale après Dom Bertrand, son frère âiné. Dans le communiqué publié sur les réseaux sociaux, le descendant de l’empereur  Dom Pedro II a justifié sa décision censée montrer son « estime » et sa « gratitude» pour le travail de représentation accompli par Dom Antônio au nom de la famille impériale. Il a tenu également à légitimer sa belle-sœur, la princesse Christine de Ligne, qui pourra porter également le prédicat. Une reconnaissance dynastique de grande importance car pour leurs détracteurs,  la princesse n’est pas de rang égal à son époux et disqualifie de facto cette partie des Orléans-Bragance de la course au trône .

Arrière-petit-fils de la régente Isabelle d’Orléans-Bragance et du roi Louis III de Bavière, Dom Antônio est le septième enfant de Dom Pedro-Henrique, alors pour une partie des monarchistes brésiliens, prétendant au trône du Brésil. Interviewé par le magazine monarchiste « Herdeiros do Porvir », il se souvient d’une enfance joyeuse et explique comment il a grandi dans l’amour du Brésil et la foi catholique sous le regard de ses ancêtres. « Mon frère et moi avons eu une merveilleuse éducation à la campagne, au nord du Paraná, en dépit des difficultés matérielles de nos parents » explique-t-il. Puis vient le temps des études supérieures, et c’est à la faculté d'ingénierie de Barra do Piraí qu’il obtiendra son diplôme d’ingénieur.

« Cela été une période très difficile, pas tant pour moi, mais pour ma famille, car j'ai passé une bonne partie du temps dans un coma mettant ma vie en danger. Je suis très reconnaissant à Dieu, à Nossa Senhora do Carmo et São Pio de Pietrelcina pour mon rétablissement. Je ne peux m'empêcher d'exprimer ma gratitude éternelle à l'équipe de médecins et d'infirmières de la Casa de Saúde São José, qui a pris soin de moi et qui restent les vrais héros de cette crise. Je remercie aussi de tout cœur mes amis et monarchistes pour le soutien qu’ils m’ont apporté et à ma famille, pour les prières et les messes célébrées àmon intention » poursuit le prince qui a été touché par le coronavirus Covid-19, le contraignant à rester un mois à l’hôpital entre mars et avril dernier.

Marié à la princesse Christine de Ligne en 1981, nièce du Grand-duc Jean de Luxembourg, il aura quatre enfants ( 2 garçons, 2 filles)  dont sera marqué par le destin. Son fils aîné, Dom Pedro Luiz perd la vie en 2009, à peine âgé de 26 ans, dans un tragique accident d’avion. C’est aujourd’hui le prince Dom Rafael, son fils cadet, qui assure tous les espoirs de cette branche très conservatrice des Orléans-Bragance. « Nous avons préparé nos enfants à servir le Brésil » explique simplement la princesse qui esquisse un sourire. « Je n’oublierais jamais l’accueil que j’ai reçu de la part de ma belle-famille et des brésilien à mon arrivée ici »

Le prince Dom Antônio, quoique discret dans les médias, n’en reste pas moins politique. Polyglotte, il n’oublie pas ses racines françaises qui placent aussi sa maison dans la course au trône de France s’il n’y avait plus d’héritiers disponibles du côté des Orléans. D’ailleurs, il confesse volontiers être très proche du comte de Paris, Jean d’Orléans, qu’il cite dans l'interview. Et d’autres maisons royales,  telles que celles de Bavière ou du Portugal, Ou encore avec ses cousins du Luxembourg. « L'Union européenne se comporte comme un vulgaire pouvoir républicain et, pire encore, est sous l’influence des socialistes » déclare le prince qui ne cache pas son aversion pour Bruxelles. « C’est une institution qui ne respecte pas les aspirations légitimes et les diversités des peuples européens. Je pense donc que l'attitude du Royaume-Uni de quitter ce bloc a été salutaire pour eux et j'espère que d'autres pays franchiront aussi le pas. Je pense que doit s’imposer en Europe un modèle beaucoup plus sain qui  serait basé sur des idéaux monarchiques et catholiques, traditionalistes et souverainistes » surenchéri le prince qui se réjouit de la voie prise par le Brésil.

« Nous avons maintenant un gouvernement qui défend les valeurs chrétiennes (et) la famille » affirme le prince qui ne cache pas son soutien au président Jair Bolsonaro. « Cependant, la forme actuelle de gouvernement républicain ne permet pas la réalisation de projets à long terme, il est donc essentiel de restaurer la monarchie » explique Dom Antônio qui plaide pour « une monarchie parlementaire constitutionnelle au Brésil, avec les dix commandements comme socle essentiel de sa nature ». Tout en se félicitant de l’identité brésilienne qui s’est construite autour de la diversité des populations du pays. « Un héritage de l'empire » rappelle Don Antônio très investi dans le combat pour le retour de la monarchie depuis des années. 

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