Le prince Luiz-Philippe réagit à la défaite du président Bolsonaro

C’est une douche froide qui s’est abattue sur les monarchistes brésiliens, partisans du président sortant Jair Bolsonaro. Sa défaite face au candidat Lula da Silva signe la fin des espoirs éventuels de restauration de l’Empire. Interviewé par la BBC, le prince Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance, député bolsonariste, a réagi à cette déroute électorale.

C’est une victoire à l’arraché pour Lula da Silva qui redevient président du Brésil pour la troisième fois. Le leader du parti des Travailleurs, condamné à la prison pour corruption avant d’être blanchi par la justice (sans être pour autant innocenté), à la tête d’une coalition très fragile, va devoir faire face à un Parlement et un Sénat majoritairement acquis au président sortant Jair Bolsonaro. Parmi lesquels, des élus monarchistes qui n’entendent pas laisser la moindre marge de manœuvre au « candidat des pauvres ». Soutien indéfectible de Jair Bolsonaro, le prince-député Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance a été interviewé par la BBC le 31 octobre 2022. Suivi par 800 000 personnes sur Twitter, il  livre ses impressions sur cette cohabitation inédite qui risque de plonger le Brésil dans une crise politique importante.

Chez les Vassouras, on accuse le coup de cette défaite. Le prince impérial reconnaît que si Jair Bolsonaro est « marqué par les épreuves jouit toujours d’une grande popularité », il sera certainement difficile pour le président sortant de « maintenir l'unité du parti ». « Je ne pense pas que le Parti (social) Libéral pourra rester uni. Il va y avoir beaucoup de défections même si cela ne va pas nous impacter autant qu’on le croit. Je pense que ceux qui sont venus de la gauche et qui nous avaient rallié vont repartir de là où ils sont venus par pure commodité » affirme le député de São Paulo, réélu pour la seconde fois. Il se veut lucide sur les alliances de circonstances qu’il fustige néanmoins. « Certes, une partie de la droite, corrompue, va essayer de faire des alliances avec le gouvernement de Lula. N'en doutez pas. Certains chefs de partis, membres de la coalition qui a tenté de réélire Bolsonaro, suivent une certaine tradition idéologique de compromis » regrette Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance. Jair Bolsonaro incarne encore un « modèle libéral démocrate-chrétien » selon le prince, persuadé que c’est le seul système de gestion que ses compatriotes souhaitent.

Un retour de la monarchie qui s'éloigne

Dauphin présumé de Bolsonaro, le descendant de l’Empereur Dom Pedro II est lui-même un libéral, un monarchiste et un souverainiste assumé. Tout au long de son premier mandat, le prince Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance s’est fait remarquer par ses attaques virulentes contre la Gauche brésilienne et sud-américaine. Il a même élaboré une nouvelle constitution qui prévoit la possibilité de restaurer la monarchie par le biais d’un référendum. Si la question a bel et bien été abordée sous le mandat du président Bolsonaro, les chances de voir remonter un Empereur sur un trône, tombé lors d’un coup d'État en 1889 après 7 décennies d’existence, se sont de nouveau éloignées. 

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