Les Orléans-Bragance appellent les brésiliens à l'union sacrée

 A la veille des festivités pour le bicentenaire de la fondation de l’empire en 1822,  les partisans du retour de la monarchie au Brésil se sont de nouveau retrouvés dans les rues des principales villes de ce pays d’Amérique du Sud, le 1er mai dernier. A leurs côtés, différents membres de la maison impériale appartenant à la lignée conservatrice des Vassouras, la branche la plus médiatisée actuellement car proche du gouvernement du président Jair Bolsonaro. Lors de cette manifestation qui rassemblé des milliers de personnes, le prince Dom Bertrand d’Orléans-Bragance a pris le micro, harangué la foule et a appelé à « une union sacrée pour la défense de la patrie ». 

Ils se sont réunis sur l’avenue Paulista de São Paulo. L’état du même nom sert de laboratoire aux idées monarchistes puisque c’est ici que Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance a été élu député sous les couleurs du président Jair Bolsonaro et que le prince s’apprête à concourir pour le poste de gouverneur. Le monarchisme brésilien connaît un certain regain d’activité depuis l’arrivée au pouvoir du dirigeant conservateur mais aussi de profondes divisions tant dynastiques que politiques. C’est la branche la plus intégriste de la maison impériale, les Vassouras, qui a actuellement le vent en poupe et qui s’exprime le plus fréquemment dans les médias, parfois de manière controversée. Le 1er mai dernier, les monarchistes ont été appelés à se rassembler autour de cette lignée afin de manifester contre les effets de la crise liée à une gestion désastreuse de la pandémie de Covid 19.  

« Au service de Dieu, au service de la Patrie ! »  scandent les monarchistes qui ont bien du mal à cacher leurs inquiétudes sur l’avenir du pays durement touché par le coronavirus. Dans tout le Brésil, ils ont ressorti les drapeaux de l’empire défunt, renversé par un coup d’état en 1889 après sept décennies d’existence, afin de réclamer le retour d’un empereur à la tête de l’état mais aussi des réponses à leurs angoisses. Si l’attitude de Jair Bolsonaro ne fait pas l’unanimité, les restrictions sanitaires imposées par le gouvernement  marque un recul des «  saintes libertés des enfants de Dieu » au Brésil selon certains qui se pressent autour des princes de la maison impériale venus pour l’occasion. Il y a ceux qui sont à Rio de Janeiro, près de la plage de Copacabana,  comme le prince Fernando ou encore la princesse Dona Maria de Graça d’Orléans-Bragance ou encore Dom Bertrand, Dom Pedro de Alcantara et Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance à São Paulo. « Preuve que la famille impériale brésilienne sert la nation dans n'importe quel camp et à tout moment où cela lui est demandé » explique son secrétariat sur son site officiel. « Nous devons promouvoir l’union sacrée de tous les Brésiliens pour défendre la nation » peut-on encore lire sur sa page officielle  Facebook qui compte 100 000 abonnés. 

Interpellé par ses partisans, le prince Dom Bertrand d’Orléans-Bragance est monté sur un char et a harangué la foule, rappelant  sous les applaudissements que « la gravité de la situation actuelle » ne pouvait souffrir de combats partisans, « car nous sommes tous, avant tout, brésiliens », et qu’il était « nécessaire de de lutter contre le danger, très réel, représenté par la pandémie du nouveau coronavirus »  sans pour autant accepter que les « libertés individuelles nous soient réduites ».  Si le discours a fait mouche parmi les monarchistes, il n’a pas convaincu les médias qui ont peu évoqué cette prise de parole de la part d’un prétendant qui entendait protester contre « la plus grande opération de guerre psychologique de notre histoire, mise en place vis-à-vis d’un virus provenant de la Chine communiste » comme le rappelle son secrétariat.

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