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Luiz-Philippe d'Orléans-Bragance accuse Marine Le Pen de tous les maux

C’est une charge passée inaperçue dans les médias français, mais pas au Brésil où le prince Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance est une figure politique importante. Député bolsonariste au Parlement, le descendant du roi Louis-Philippe Ier n’a mâché pas ses mots vis-à-vis de Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National (RN), accusée de tous les maux.

Au lendemain d’une élection qui a fait sortir des urnes trois blocs (extrême-gauche radicale, extrême-droite modérée et centre macroniste), lesquels revendiquent tous une légitimité pour diriger la France, le prince Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance s’est fendu de commentaires acerbes sur la campagne du Rassemblement National, un parti présidé par Marine Le Pen, dont on pourtant penser qu'il  en serait proche. Que nenni !

 

 

Un descendant de Louis-Philippe Ier analyse les échecs du Rassemblement National

Interrogé par le quotidien Folha de S. Paulo, le 10 juillet 2024, il a expliqué que la défaite du Rassemblement National (en dépit de son nombre croissant d'élus comparé à la précédente législature, soit 125 députés siégeant)  était en partie due au fait que la « Gauche a réussi à intégrer certains thèmes de droite, comme l'immigration et l'entrepreneuriat, quoique de manière plus modérée ». S'il s'est félicité des succès du RN au premier tour, il a rapidement changé d'avis. Le prince député, membre suppléant de la Commission des relations extérieures de la Chambre, estime que l'échec du parti de Marine Le Pen à accéder au pouvoir en France démontre les limites d’une droite qui a adopté un discours belliqueux mais qui est incapable de se rassembler sous son seul pavillon comme c'est le cas dans d'autres pays européens. Mais au-delà de cette analyse que certains pourraient remettre en cause par son éytrange manichéisme, c’est la charge virulente contre la Présidente du RN qui a été remarquée par les partisans de l’ancien Président Jaïr Bolsonaro, considéré par certains brésiliens comme un de ses probables successeurs.

 

 

Le député brésilien fustige la campagne de Marine Le Pen

Selon l’associé et soutien inconditionnel de l’ex-Président américain Donald Trump, la dirigeante française n’est pas issue d’une droite « de sang pur », même si elle est considérée à tort comme extrémiste par de nombreux experts politiques et médias locaux. « Je ne suis pas fan de Le Pen, c'est une syndicaliste, favorable à l'avortement, c'est juste une socialiste de droite (…) » a assené le prince impérial. Pis, ce spécialiste en économie a regretté au cours de l’entretien, qu’elle ne « comprenne rien à la réforme des retraites » et pointé du doigt  «son souhait de l’abroger ». Pour le cousin du prince Jean d’Orléans, comte de Paris, il est évident qu’il ne faut pas exclure le Centre d’une éventuelle alliance pour gouverner la France. « Cela vaut également pour le Brésil. Nous devons comprendre la nécessité d’une transition vers un nouveau modèle » affirme-t-il.

Monarchiste et conservateur, élu bolsonariste 

Né le 3 avril 1969 à Rio de Janeiro, Luiz Philippe Maria José Miguel Gabriel Rafael Gonzaga d’Orléans et Bragance est un membre de la branche Vassouras de la maison impériale du Brésil. Il est l'arrière-arrière-petit-fils de l'empereur Pedro II du Brésil. Luiz Philippe a étudié à l'Université de Californie à Berkeley, où il a obtenu un diplôme en administration des affaires. Il a également un MBA de l'INSEAD, une prestigieuse école de commerce située en France. Avant de s'engager en politique, Luiz Philippe a travaillé dans le secteur privé, occupant des postes de direction au sein plusieurs entreprises multinationales. Depuis 2018, il est élu député fédéral pour l'État de São Paulo sous l'étiquette du Parti Social Libéral (PSL), le parti créé par le président Jair Bolsonaro à l'époque. La carrière politique de Luiz Philippe d'Orléans-Bragance n'a pas été exempte de controverses. Il a souvent été critiqué pour ses opinions conservatrices et ses déclarations provocatrices. Par exemple, il a exprimé des opinions contre les politiques de quotas raciaux au Brésil lors d’un entretien télévisé rapporté par Joven Pam, affirmant « qu’il servent à diviser la société brésilienne », l’esclavage (où il a déclaré que « c’est aussi vieux que l'humanité, presque un aspect de la nature humaine ») ou encore a pris des positions fermes contre l'avortement et le mariage homosexuel comme il l’a expliqué au cours d’une interview à El Pais. Ses arguments en faveur de la monarchie constitutionnelle ont également suscité des débats au Brésil. Luiz Philippe d’Orléans-Bragance est un fervent défenseur de la restauration de la monarchie au Brésil (sa branche dynastique a été un soutien affiché du Président Bolsonaro), affirmant que cela apporterait plus de stabilité politique et économique au pays. Cette position est loin de faire l'unanimité dans une nation républicaine depuis plus de cent ans et a échoué par deux fois à s’imposer (référendum de 1993 et proposition déposée au Sénat entre 2017 et 2018) dans l’espace public.

Luiz Philippe d'Orléans-Bragance a souvent exprimé des critiques virulentes à l'encontre de la France. Durant la crise Covid-19, il n’avait pas hésité à répondre au Président français sur son compte Instagram après que celui-ci a affirmé qu’il souhaitait prendre des mesures destinées à  « emmerder les non vaccinés » qui refusaient toute prise de vaccin. : « L’exemple de [Emmanuel] Macron montre clairement à quel point il est grave d’accepter des mesures qui violent le droit des citoyens à choisir. La tyrannie est un manque de légitimité », avait écrit au plus profond de la crise le prince sur les réseaux sociaux. De quoi faire grincer les dents des membres de l'Assemblée nationale française ou leur faire hausser les épaules d'indifférence.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 18/07/2024

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