Alors que le dépouillement des votes n’est pas encore terminé aux Etats-Unis et que le pays tout entier retient son souffle, Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance, député bolsonariste, a décidé de prendre officiellement position dans l’élection présidentielle qui se joue dans cette partie de l’Amérique du Nord. Un enjeu de taille pour le Brésil et pour ce prince impérial qui ne cache pas son soutien au président Républicain sortant, Donald Trump.
«Clairement une menace pour le Brésil ». Le prince Luiz-Philippe d’Orléans–Bragance, député de Sao Paulo, n’a pas mâché ses mots sur sa page Facebook, suivie par près de 700 000 personnes. L’étoile montante du parti Alliance pour le Brésil, nouvellement créé par le président Jair Bolsonaro, a pris officiellement position dans l’élection présidentielle qui se joue aux Etats-Unis. Il n’a pas caché pas son opposition au candidat Démocrate Joe Biden. Sur les réseaux sociaux, le descendant de Dom Pedro II a donné son point de vue sur le potentiel danger que représenterait une victoire de Biden sur son adversaire, l’actuel occupant Républicain de la Maison Blanche, le président Donal Trump.
Depuis plusieurs jours, Luiz-Philippe d’Orléans–Bragance dénonce les agissements de l’internationale socialiste (parmi lesquels le Parti Démocrate) et pointe du doigt les menaces que font peser sur le Brésil, les gouvernements de gauche, récemment élus en Amérique du Sud. Le sujet sensible de la déforestation de l’Amazonie a réveillé la colère du prince qui n’a pas apprécié les déclarations du candidat Démocrate américain. Dans une récente interview, Joe Biden a affirmé « qu’une fois élu, il rassemblerait le monde entier autour de lui afin de contraindre le Président Bolsonaro à protéger l’Amazonie », « menaçant de graves sanctions le Brésil si celui-ci n’adhérait pas au projet de Green New Deal », une proposition présente sur sa plateforme, vaste projet de protection de l’environnement pensé par des éléments radicaux du Parti démocrate. Pis, le prince a renchéri en affirmant que les réseaux sociaux, tels que Twitter et Facebook, tentaient d’influer le vote des américains en censurant de « nombreux messages publiés par le président Trump ».
Issu de la branche des Vassouras, la plus conservatrice de la maison impériale des Orléans-Bragance, une famille royale qui a dirigé le Brésil de 1822 à 1889, Luiz-Philippe d’Orléans–Bragance n’a cessé d’afficher son soutien au président Donald Trump deepuis que celui-ci a été élu à la tête des Etats-Unis, en 2016. « Un homme qui mérite toute notre attention » peut-on lire sur le site officiel du député qui souhaiterait que le Brésil prenne même exemple sur la plan de réduction d’impôts mis en place par le dirigeant américain. En décembre 2019, le prince a d’ailleurs déclaré, dans une allocution au parlement, qu’il « était totalement d’accord avec les prises de position du président Trump », notamment dans le conflit qui l'a opposé aux pays d’Amérique latine, membres du MERCOSUR (Marché commun du Sud). L'année dernière, Luiz-Philippe d'Orléans-Bragance a été également un des participants de la Conservative Political Action Conference, qui rassemble annuellement plus de 10000 personnes, un lobby politique pro-Trump.
Ne cachant pas sa volonté de restaurer la monarchie constitutionnelle et se faisant l’avocat d’un changement de constitution, le prince-député a déposé un projet de loi afin de mettre fin une loi qui obligera tous les brésiliens à se faire vacciner dès qu’un remède contre le coronavirus sera mis sur le marché international, faisant ainsi écho aux propos du président américain qui nie toute pandémie résurgente du covid-19. «Aucune autorité publique, à quelque niveau que ce soit de l'exécutif, que ce soit au niveau fédéral, étatique ou municipal, ne devrait avoir le pouvoir d'obliger les citoyens à suivre des traitements médicaux mettant leur vie en danger et / ou prouvé » a affirmé Luiz-Philippe d’Orléans–Bragance qui a ses afficionados comme ses détracteurs parmi les nombreux mouvements monarchistes qui constellent le Brésil.
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