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La question du retour de la monarchie reste ouverte à Hawaï

Cette année encore, plusieurs milliers d’Hawaïens ont commémoré la date anniversaire de la chute de la monarchie et ont réclamé à nouveau leur indépendance des États-Unis. La question du retour de la monarchie reste ouverte.

C’est un événement qui prend de l’ampleur chaque année dans l’île d’Hawai. Toutes générations confondues, ils ont été des milliers à manifester le 17 janvier 2025 afin de commémorer la date anniversaire de la chute de la monarchie. Un chapitre de l’histoire hawaïenne qui reste encore considéré comme un traumatisme national.

La dernière reine de Hawaï @wikicommons

Une souveraine, symbole d'indépendance

Montée sur le trône de ses ancêtres en 1891, la reine Liliʻuokalani va rapidement faire face à l’appétit grandissant des planteurs américains venus s’installer progressivement sur l’île. Très populaire, elle entend garder sa pleine souveraineté et agir comme protectrice de son peuple. Une volonté d’indépendance qui irrite profondément les planteurs et leurs alliés hawaïens, élus au Parlement. Deux courants s’opposent : nationalisme et réformisme. En prenant diverses décisions (comme la mise en place d’une licence pour le commerce de l’opium ou la restriction de l’achat de parcelles de l’île), la reine Liliʻuokalani va précipiter sa chute.

La reine Liliʻuokalani est pétri d’éducation aristocratique. La Maison Kamehameha règne depuis deux siècle sur l’île d’Hawai après avoir unifié tous les clans sous une même couronne. De son mariage avec le capitaine (italien) John Owen Dominis, elle a eu trois enfants aux destins différents. Sa volonté de retrouver pleinement ses regalia face à une constitution qui a considérablement affaibli les pouvoirs de ses prédécesseurs se heurtent aux ministres de son cabinet plus enclins à la compromission avec les Américains. Avec l’aide de Washington (qui voit l’intérêt stratégique que ce territoire pourrait leur apporter notamment à Peal Harbor, future base navale) , des réformistes hawaïens, les planteurs vont organiser un coup d’État le 17 janvier 1893, mettant fin à l’institution royale. Il faudra cependant encore attendre un an avant que la République soit proclamée, la fint oute résistance puis l’annexion d’Hawaï en 1894.

Kainoa Azama, leader jeune indépendantiste

La question du retour de la monarchie agite les indépendantistes

Si les États-Unis ont bien présenté leur excuses au peuple hawaïen pour cette annexion violente (1993), le souvenir de cet épisode demeure dans le subconscient des habitant de l’île rendue célèbre par ls culture du surf. L’idée de retrouver son indépendance partage toutefois Hawaï et il n’est pas certain qu’elle soit majoritaire en dépit de la multitude des mouvements qui prônent la séparation de l’île du reste des États-Unis. Si l’idée monarchique est en vogue, elle est plus rattachée à un souvenir de stabilité que d’une réelle volonté des Hawaiens à la vouloir la restaurer. D’autant qu’il existe une multitude de prétendants au trône (en raison de la complexité des règles successorales), dont le plus sérieux reste le prince Quentin Kūhiō Kawānanakoa (63 ans), ancien député Républicain d’Hawaï (1995-1999).

En cas d’indépendance, la question sera cependant posée assure Kainoa Azama. « Le rétablissement de la monarchie hawaïenne est une question difficile et complexe à laquelle il faudra certainement répondre dans l’avenir », déclare le leader jeune du mouvement Kānaka Maoli. « Dans l’ensemble, ce qui unit notre peuple, c’est que nous souhaitons retrouver l’autonomie nécessaire pour nous gouverner nous-mêmes. La question du « comment » reste ouverte à la discussion », ajoute-t-il. Il estime personnellement que le royaume d’Hawaï a été un modèle de gouvernance pour le peuple, mettant l’accent sur l’innovation, l’équité et la décentralisation du pouvoir. « Dans les années 1800, nos dirigeants réfléchissaient déjà à la manière dont la gouvernance pourrait servir le peuple, jetant les bases de ce qui pourrait être un modèle de bien-être pour le monde d’aujourd’hui », poursuit-il.  « Hawaï était en avance sur son temps ; Elle a eu l’électricité avant Buckingham Palace ou la Maison Blanche et une couverture santé universelle. », rappelle Kainoa Azama sous un flots de drapeaux de l’ancienne monarchie.

Les manifestants de l’Onipa’a Peace March se sont dirigés par le palais royal devenu depuis un musée consacré à l’histoire de la monarchie. Ils ont lu des poèmes écrits de la main-même de la reine Liliʻuokalani. La souveraine est décédée en 1917, à l’âge de 79 ans. Son souvenir reste à jamais ancré sur une île ballotée par les affres de l’Histoire et le point de répère d'un peuple qui cherche à retrouver ses racines

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 20/01/2025

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