Le Rastriya Prajatantra Party s'est imposé comme une force pro-monarchique et pro-hindoue majeure au Népal. Dans une interview exclusive accordée au Katmandu Post, le président du RPP, Rajendra Lingden, a évoqué la nécessité de l'instauration d’une "nouvelle monarchie démocratique" plutôt que revenir à l'ancien système absolutiste.
Interrogé par Thira Lal Bhusal, journaliste au Katmandu Post, concernant la feuille de route du part royaliste (fort de 14 sièges au Parlement) , Rajendra Lingden a rappelé que le système politique actuel [fédéralisme et laïc-ndlr] n'était pas adapté au pays. Pour le député, qui a pris la présidence du Rastriya Prajatantra Party (RPP) en 2021, le retour de l’unité passe par l’acceptation toutes les forces politiques de leur feuille de route, axée sur une "monarchie démocratique".
Une nouvelle forme de monarchie propossée par les nationalistes du RPP
Face à la recrudescence des manifestations en faveur du retour du roi Gyanendra Shah, Rajendra Lingden a averti que son parti pourrait à son tour mobiliser ses partisans et descendre dans la rue pour réclamer la restauration de la monarchie et de l'État hindou. Concernant la nature de l'institutiin royale, Rajendra Lingden a précisé que le RPP est en faveur d'une solution constitutionnelle. Il a déclaré que, dans le cadre d'un accord de compromis avec d'autres mouvements, le parti pourrait accepter la msie en place d'une monarchie cérémoniale ou culturelle. Une solution qui avait été envisagée comme alternative peu de temps avant la chute de la monarchie en 2008. Pour atteindre leurs objectifs et mettre la pression sur la coalition marxiste au pouvoir, qu’il entend renverser, Rajendra Lingden a annoncé des campagnes en faveur de la dynastie des Shah, durant deux mois et qui débuteront à partir de mi-décembre.
Une force parlementaire mineure capable de secouer le socle de la République
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les royalistes menacent de destabilser les institutions politiques du pays. En 2015, ils avaient envahi le parlement contraignant le gouvernement à les associer aux affaires de l’État et à nommer des monarchistes à des postes de premier plan. Récemment, ce sont des centaines de milliers de monarchistes qui ont envahi, occupé la capitale et qui se sont affrontés avec la police. Interrogé sur d'éventuelles collaborations avec d'autres groupes politiques partageant des objectifs similaires, le leader du RPP a indiqué qu'elle était possible si celle-ci était motivée par la cause monarchique et non par des intérêts personnels. Cependant les royalistes demeurent confrontés à certains obstacles qui mettent régulièrement leur popularité à mal. Le député Rajendra Lingden a reconnu qu’il existait encore des dissensions internes et qu’il y avait une nécessité de corriger l'image du parti royaliste. Par le passé, le mouvement monarchiste népalais a connu de nombreuses scissions avant de se réunifier sous un seul parapluie, mis au pied du mur par le roi Gyanendra Shah, épuisé par ces querelles. Un souverain dont l'ombre tutélaire reste une épine dans le pied des marxistes.
Questionné sur les relations avec le parti au pouvoir en Inde, Rajendra Lingden a préféré botter en touche, insistant sur la non-ingérence et le dialogue basé sur la bonne volonté qu’il attendait de New Delhi . Le Bharatiya Janata qui ne cache pas son intention de voir le monarque déchu revenir sur son trône afin de mieux contrer l’influence chinoise grandissante dans cette partie de l’Himalaya.
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