« J’ai un profond respect pour le roi Gyanendra, ce patriote ». Interviewée il y a deux jours, la seconde présidente communiste du Népal, Bidya Devi Bhandari, a surpris tout le monde en affichant publiquement son admiration pour l’ancien monarque renversé par une révolution populaire en 2008. Ancienne ministre de la Défense, elle s’est affichée à plusieurs reprises avec le roi Gyanendra Shah et a toujours refusé de suivre ses camarades de combat qui la pressaient de traduire le souverain devant un tribunal. La présidente du Népal a également demandé à ses compatriotes de cesser de dénigrer les actions passées de la monarchie défunte et de « plutôt lui être reconnaissante de ses actions accomplies ».
Elle fait le buzz sur les réseaux sociaux népalais. Interviewée lors d’une conférence il y a deux jours et s'adressant à l'ancien ministre Niksha Shamsher Jabra, Vidya Devi Bhandari a exprimé publiquement son respect et ses meilleurs sentiments envers la famille royale du Népal. La déclaration aurait pu passer inaperçu si les commentaires ne venaient pas directement du premier personnage de l’état, actuelle présidente communiste du Népal depuis octobre 2015. « Gyanendra Shah a été un vrai roi patriote pour le Népal » n’a pas hésité à ajouter cette ancienne ministre de la Défense qui a remercié le monarque déchu pour avoir accepter la décision du peuple en 2008 . « Les népalais voulaient passer de la monarchie au système républicain. Respectant cela, il a paisiblement remis la couronne au gouvernement et s'est décidé à vivre comme un citoyen ordinaire » affirme la présidente Bhandari qui n’est pas sans ignorer que Gyanendra Shah est accusé « d’ingérence politique » par la coalition marxiste au pouvoir.
« L'identité actuelle du Népal est ce qu'elle est. Ce que le roi Prithvi Narayan Shah a fait a permis à notre état de naître et de s’agrandir. Le rôle de leader qu'il a joué a permis notre unité. Bahadur Shah a, plus tard, agrandi les frontières du Népal. Nous nous devons de respecter et remercier notre dynastie pour ce qu’elle a accompli » a poursuivi Bidya Devi Bhandari, classée en 2016 par le magazine Forbes comme l’une des femmes la plus influente de l’année. Des déclarations qui coïncident très curieusement avec la naissance de divers groupes monarchistes sur les réseaux sociaux dont les membres de la maison royale ont fait la publicité directement depuis leurs profils. Au cours de son interview, l’élue a aussi reconnu que lorsqu'elle avait invité l'ancien roi au mariage de sa fille, elle avait subi des commentaires très désagréables, nauséabonds. Elle a rappelé qu’il était parfaitement normal d'appeler par ses titres l'ancien roi Gyanendra car il était un ancien chef d'État.
« Nous avons réalisé que la démocratie sans monarchie et la monarchie sans démocratie ne peuvent pas être pertinentes dans un pays comme le Népal malgré le fait que la situation politique du pays nous ait obligé à prendre une responsabilité différente ». Il y a quelques jours, le roi Gyanendra a appelé les népalais à soutenir le retour la monarchie. Depuis un an, le pays est secoué par des manifestations régulières qui appelle à remettre sur son trône le souverain encore très populaire. « Les Népalais ordinaires, qui ont été piégés dans le tourbillon de la pandémie de coronavirus, des calamités naturelles, du chômage, de la flambée des prix et de l'instabilité politique, n’ont jamais bénéficié d'un service qui agit pour leurs intérêts » a affirmé le roi Gyanendra Shah qui ne cache pas son hostilité envers la coalition rouge actuellement au pouvoir dans un pays, objet de luttes d’influence entre la Chine et l’Inde. Ce dernier ayant reçu à de nombreuses reprises le souverain depuis la chute de l'institution royale.
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