Le prince Ohran Osmanoglu fait le choix de la continuité

Second tour aujourd’hui de l’élection présidentielle turque. Dans un pays confronté à une profonde crise économique, sociale et identitaire, les Turcs ont le choix entre le président sortant Recep Tayyip Erdogan et son adversaire Kemal Kiliçdaroglu. Pour le descendant du sultan Abdul Hamid II, le prince Ohran Osmanoglu, le choix à faire semble évident : celui de la continuité. 

Le prince Ohran Osmanoglu est le descendant du sultan Abdul Hamid II qui a dirigé la Turquie entre 1876 à 1909. Très actif dans de nombreux domaines, notamment la cause palestinienne, le prince est un fervent défenseur du président sortant Recep Tayyip Erdogan. Il ne s’en cache pas sur les réseaux sociaux, suivi par des centaines de milliers de personnes. Alors que les Turcs sont appelés aujourd’hui à départager les deux principaux vainqueurs du premier tour de l’élection présidentielle, il a accordé un entretien au Lebanese Daily et livre ses analyses politiques sur ce scrutin important qui doit dessiner le futur de la Turquie. 

Un prince, soutien indéfectible au président  Recep Tayyip Erdogan

Selon le prince impérial, la baisse des votes en faveur du parti islamo-conservateur « Justice et Développement » (AKP) s’explique surtout « par les conditions économiques difficiles que la Turquie traverse ». « En outre, le pays a été touché par la pandémie de coronavirus, mais également par un récent tremblement de terre qui a frappé 11 villes et causé des pertes économiques estimées à 110 milliards de dollars. Ce qui est un chiffre très élevé » rappelle Ohran Osmanoglu. Pointant du doigt le cas litigieux des Kurdes dans le pays et qui sont en rébellion ouverte depuis des années, « une opposition qui ne cesse de saper les réformes entreprises par le gouvernement », le prince explique que ce sont autant de « facteurs supplémentaires » qui ont conduit le président Recep Tayyip Erdogan à perdre électoralement du terrain et se retrouver en ballotage (favorable) face à son adversaire, Kemal Kiliçdaroglu, leader du Parti républicain du peuple (CHP). Pour Ohran Osmanoglu, s’il est « incorrect » d’écrire que « l’économie de la Turquie est dans le rouge », la faiblesse actuelle de la Livre turque serait en partie due à « un complot organisé depuis l’étranger » afin de déstabiliser l’État. 

Ohran Osmanoglu assure que les Turcs vont faire le choix de la continuité

« La Turquie est un pays ouvert à tous, que vous soyez musulmans ou chrétiens, le problème aujourd'hui réside dans certaines idées et voix provenant de certains extrémistes qui remettent en question le nationalisme turc, n’acceptant pas la race arabe et qui attaquent les Syriens réfugiés dans le pays » poursuit le prince. Un sujet qui a été au cœur de la campagne électorale des deux candidats au strapontin suprême alors que Recep Tayyip Erdogan a opéré récemment un rapprochement difficile avec le régime du Président Bachar Al-Assad (la Turquie occupant militairement le nord de ce pays du Moyen-Orient). « L'opposition n'a aucun plan ou programme à présenter à l'opinion publique à cet égard » dénonce le prince impérial tout en louant la politique néo-ottomane « énergique » mise en place par le leader de l’AKP dans les anciennes provinces de l’Empire défunt. « Les pays arabes considèrent aujourd'hui Erdogan comme un véritable leader et ils n'ont pas besoin d'être hostiles à la Turquie » assure le prince impérial.

Pour autant, le prince Ohran Osmanoglu n’est pas inquiet. Il assure que les Turcs vont faire le choix de la continuité et redonner un nouveau mandat à celui qui dirige depuis deux décennies la Turquie de Mustafa Kemal. Il va même jusqu’à avancer un pronostic sur les résultats à venir de cette élection. Le descendant d’Abdul Hamid II affirme que « le président devrait obtenir entre 51,8% et 52,5% » des voix et remporter l'élection présidentielle. Les premiers résultats des votes sont attendus en fin de soirée.

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