L’Albanie a fêté le 112e anniversaire de son indépendance. Le prince Leka II Zogu, prétendant au trône, s’est adressé à ses compatriotes, rappelant l’importance de cette date et de ses enjeux pour le futur.
Dans une déclaration émouvante, publiée sur les réseaux sociaux, le prince Leka II Zogu , ans, s’est adressé aux Albanais à l’occasion de la date anniversaire de l’indépendance de son pays. Il y a 112 ans, après des années d’occupation par la Turquie ottomane, le « pays des Aigles » décidé de rompre les amarres qui le rattachait à la « Sublime porte ».
Une lutte contre la Sublime Porte
C’est à Ismail Qemali Bej (1844-1919) que l’Albanie doit sa liberté. Fonctionnaire ottoman réputé pour ses positions libérales, il joue un rôle actif durant la révolte des Jeunes Turcs en 1908. Lors des Guerres balkaniques, la faiblesse de l’Empire permet à ce nationaliste convaincu de réunir plusieurs leaders politique autour de lui. La suite est connue. « La décision de l'Assemblée de Vlora du 28 novembre 1912 n'était pas simplement la déclaration d'un État, mais la manifestation d'un esprit de persévérance et d'unité qui a illuminé notre chemin au fil des siècles », a déclaré le prince Leka II.
Un message pour les jeunes générations et la diaspora
Dans son discours, Leka II a aussi mis l'accent sur les défis modernes, notamment pour la jeunesse albanaise. Il se fait volontiers conservateur. « À une époque où la violence scolaire et le manque de modèles sains menacent l’avenir des jeunes générations, nous devons nous arrêter et réfléchir », a-t-il averti. Il a insisté sur la nécessité de recentrer les priorités politiques autour de l’éducation, de la sécurité et du bien-être, appelant les dirigeants à incarner des valeurs qui inspirent.
La diaspora albanaise, force vive du pays à l'étranger, a également été mise à l’honneur. « Depuis des siècles, les Albanais de la diaspora constituent un pont entre le patrimoine et l’avenir », a déclaré le prétendant au trône, rappelant l'importance de leurs contributions économiques, culturelles et sociales au rayonnement de l'Albanie. Un rapport de l'Organisation des Nations unies (ONU) classe l'Albanie au troisième rang mondial des diasporas avec 15% de sa population vivant à l’étranger.
Un prétendant politiquement actif
Petit-fils du roi Zog Ier (1895-1961), fondateur de la monarchie albanaise, le prince Leka II a été longtemps conseiller au ministère des Affaires étrangères avant de passer à celui de l’Intérieur puis d’être nommé à la présidence de la République dans les deux premières décennies des années 2000. Partisan de la Grande Albanie (qui réunirait le Kosovo et la Macédoine albanaise à l’Albanie), le prince Leka, père d’une fille, est très actif politiquement, bénéficiant d’une reconnaissance publique de la part des autorités locale et du soutien de deux mouvements politiques représentés au parlement.
En 1997, la question du retour de la monarchie a été posée lors d’un référendum. Truqué de l’avis de divers politiques, 34% des Albanais se sont prononcés pour le rétablissement de l'institution royale abolie par les communistes en 1946.
À travers son discours aux Albanais, le prince a lancé un message fort d’espoir et de solidarité : « Notre histoire a prouvé que lorsque nous sommes unis, nous parvenons à relever des défis extraordinaires. Travaillons pour une Albanie juste, développée et ouverte aux opportunités. ». Alors que le pays célèbre son indépendance, cet appel à l’unité résonne comme une promesse d’avenir. Inspirée par son passé glorieux, l’Albanie regarde vers l’avant, portée par l’espoir et la détermination de ses citoyens. Leka II entend l'incarner et recouvrir un jour le trône perdu de sa famille.
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