Vers un nouveau référendum sur la monarchie en Albanie ?

« Le PLL reste convaincu que l'Albanie et la nation albanaise ont besoin d’une monarchie constitutionnelle et parlementaire avec le Prince Leka II sur le trône royal, seul héritier légitime de ce trône ». Quelques jours après leur défaite aux dernières élections législatives, les monarchistes du Parti de La Légalité ont fait publier une tribune dans différents médias albanais dénonçant les nombreuses irrégularités qui ont entachées ce scrutin et ont appelé à  la mise en place d’un nouveau référendum sur le retour de la monarchie. Une « forme de gouvernement (qui) apporterait une stabilité globale, ainsi qu'un fonctionnement démocratique et indépendant » dans ce pays des Balkans d’après Shpetim Axhami, leader du mouvement royaliste. 

« Le parti du mouvement pour La Légalité (PLL) suit avec attention, intérêt et préoccupation les développements politiques dans le pays ainsi que le conflit actuel entre le parlement et le président ». Dans une tribune parue dans différents médias albanais et sur les réseaux sociaux, les monarchistes albanais ont dénoncé les nombreuses irrégularités qui ont entachées le dernier scrutin législatif, des votes fantômes à l’espionnage des albanais par le Parti socialiste reconduit aux affaires de l'état en passant par le fichage politique des électeurs afin de bourrer les urnes des régions où le vote leur était défavorable. Le scandale est à la hauteur des réalités politiques d’un pays gangréné par la corruption, les activités mafieuses et qui frappe aux portes de l’Europe. Pour les partisans du prince Leka II, prétendant au trône de l’Albanie, un nouveau référendum sur la question du retour de la monarchie permettrait de clarifier les souhaits des albanais et mettre en place une « forme de gouvernement (qui) apporterait une stabilité globale, ainsi qu'un fonctionnement démocratique et indépendant » affirme Shpetim Axhami, leader du PLL.

Une idée qui commence à germer dans l’esprit de certains politiques locaux comme du député indépendant Ralph Gjoni qui a récemment réclamé l’ouverture de discussions en ce sens. Un espoir qui renaît pour les royalistes dont les résultats aux dernières législatives n’ont pas été à la hauteur de la mobilisation de leurs partisans ou sympathisants (à peine 2 élus dans les deux mouvements royalistes rivaux et alliés de circonstance) et qui sonnerait comme une revanche sur le précédent référendum. C’est en juin 1997 que la question du retour de la monarchie, abolie illégalement un demi-siècle plutôt, a été posée aux albanais. Un vote controversé qui a créé de nombreuses confusions et généré des doutes sur la validité des résultats. Alors qu’ils étaient nettement en avance, les chiffres en faveur de la monarchie se sont subitement effondrés pour donner un résultat final de 33% en faveur du retour du roi contre 67% pour la république. Une défaite qui n’a pas été du goût des royalistes. Rassemblés autour du prince Leka Ier, fils de Zog Ier et père de l’actuel prétendant, 2000 monarchistes avaient alors crié à la fraude électorale et avaient tenté de le faire proclamer roi en marchant sur la présidence. Une tentative de coup d’état avec des affrontements, durant trois jours, entre la police et les monarchistes qui se solderont par un mort dans les rues de la capitale Tirana et l’exil du prince. Il faudra attendre 2002 avant que Leka Zogu soit autorisé à revenir avec sa famille dans le pays. 

« Le PLL reste convaincu que l'Albanie et la nation albanaise ont besoin d’une monarchie constitutionnelle et parlementaire avec le Prince Leka II sur le trône royal, seul héritier légitime de ce trône » déclarent les royalistes dans la tribune. « La meilleure alternative de gouvernance » affirme même Shpetim Axhami, président du PLL, qui rappelle qu'en 2011, le président Sali Berisha avait publiquement reconnu que que « le référendum avait été manipulé et que le principe d’une restauration monarchique avait en réalité gagné ». « La contribution du roi Zog à notre pays a été ternie par une propagande effrénée qui ne s'est malheureusement pas arrêtée à ce jour. C'est une déformation délibérée afin de tenir le peuple en otage d'une rhétorique misérable et de le priver de tout modèle et toute inspiration. De cette manière, les bourreaux de l'histoire, d'hier et aujourd'hui, légitiment le viol de notre pays! Nous exigeons un examen net et digne de la figure du roi Zog, qui permettrait de reconnaître tous ses mérites et tous les efforts entrepris par lui au service de la Nation » explique ce candidat malheureux aux dernières élections. Un nouveau « référendum exprimerait clairement la volonté du peuple » assure Shpetim Axhami. Si le prince Leka II ne s’est pas exprimé sur cette déclaration, difficile de penser qu’il n’ait pas été mis au courant de sa publication.

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