Décès du prince héréditaire des Fürstenberg

La prestigieuse Maison princière de Fürstenberg pleure la perte de son chef de famille, décédé des suites d'une longue et grave maladie. C'est désormais au prince Christian qu'il appartient de maintenir haut le blason d'une famille indissociable de l'histoire allemande.

Le prince Heinrich Maximilian Egon Karl zu Fürstenberg est décédé le 11 juillet à l'âge de 73 ans des suites d'une longue et grave maladie. Troisième enfant et fils aîné de Joachim Egon Fürst zu Fürstenberg (1923-2002) et de Paula Fürstin zu Fürstenberg, comtesse de Königsegg-Aulendorf (1926–2019), il fera ses études à l'école secondaire de St. Blasien et Hinterzarten avant de les poursuivre à la faculté d'économie de l'université de Vienne . En 1976, il épouse la princesse Massimiliana de Windisch-Graetz, sa cousine au second degré, et de deux ans sa cadette avec laquelle il a eu 2 enfants (Christian né en 1977 et Antonius en 1985). C’est en 2002, que cet exploitant d'un vaste domaine de 18000 hectares a pris la tête de cette prestigieuse maison dont les racines remontent au XIIe siècle.

Heinrich Fürst zu Fürstenberg (1950-2024) https://t.co/mDvSUMuF7L pic.twitter.com/FlLrUixbHX

— Guyard (@FraGuyard) July 11, 2024

Les Fürstenberg, un blason aux racines allemandes

Les Fürstenberg sont une des familles aristocratiques les plus anciennes et les plus influentes d'Europe, avec une histoire riche et variée qui s'étend sur plusieurs siècles. Originaires de la région du sud-ouest de l'Allemagne, ils ont joué un rôle crucial dans les affaires politiques, culturelles et économiques de l'Europe centrale. Au fil des siècles, la famille Fürstenberg a accru son influence et ses possessions. En 1664, l'Empereur Léopold Ier du Saint-Empire romain germanique les a élevés au rang de princes, consolidant ainsi leur statut dans la haute aristocratie européenne. Grands mécènes des arts et de la culture, leurs palais et châteaux, tels que le Palais Fürstenberg à Donaueschingen, sont devenus des centres de la vie culturelle et intellectuelle.

Une dynastie compromise avec le nazisme 

Prince issu d’une branche cadette, Maximilien Egon II de Fürstenberg (1863-1941) hérite d’une colossale fortune en 1896. Devenu chef de la maison, il est indissociable de l’histoire du Kaiser Guillaume II avec lequel il entretient une amitié solide. Son influence est telle auprès du Kaiser, qu’il sera dans l’ombre, un des artisans de la chute du gouvernement Von Bülow en 1909. C’est d’ailleurs l’Empereur d’Allemagne qui le sauve de l’humiliation lorsque, à la suite mauvaises spéculations, le prince est contraint de fermer ses sociétés commerciales qui menacent de le mettre en banqueroute (1913). Officier dans l’armée allemande et austro-hongroise, la fin de la monarchie (1918) le force à vendre ses biens tchécoslovaques afin de sauver ses biens familiaux. Détestant la république de Weimar, il se rapproche des milieux nationalistes et rallie très rapidement les nazis d’Adolf Hitler, « un grand homme » selon lui. Il ne tardera pas à rejoindre le NSDAP (1938) et à obtenir un haut-grade militaire au sein du mouvement. Il ne sera pas le seul puisque son fils et successeur (Karl Egon V de Fürstenberg) suit ses pas et entre dans un des régiments de la tristement célèbre SS. Tout comme son neveu (Joachim Egon de Fürstenberg) qui rejoint la Wehrmacht.  Muté sur le front de l’Est, ce dernier sera brièvement capturé par les Français avant de prendre les rênes de la maison princière en 1973 .

Sous la direction du prince Heinrich Maximilian Egon Karl zu Fürstenberg, la famille a prospéré économiquement et a gagné en importance dans son engagement caritatif, culturel et social, retrouvant un certain statut social qu’elle a du mal à maintenir dans les années 1980. « La mort de mon père remplit notre famille d'un grand choc et d'une profonde tristesse », a déclaré le prince Christian zu Fürstenberg dans le communiqué de presse. « Son décès représente une grande perte pour sa famille, ses amis et tous ceux qui ont eu la chance de le connaître et de travailler avec lui. Sa personnalité particulière, sa grandeur humaine et son amour pour sa famille resteront toujours dans nos mémoires », ajoute celui qui a désormais pris le destin de la dynastie entre ses mains.

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