La monarchie bavaroise a été emportée par une révolution, à la fin de la Première Guerre mondiale. Sous un soleil radieux, le prince Ludwig de Bavière a épousé Sophie-Alexandra Evekink en présence du Gotha européen rassemblé à cette occasion. Un mariage de conte de fées pour l’héritier des Wittelsbach, une prestigieuse dynastie qui continue de fasciner toutes les générations.
C’était l’événement à ne pas manquer ce samedi 20 mai 2023. Ils étaient nombreux à s’être massés pour apercevoir autant que possible le prince Ludwig de Bavière et Sophie-Alexandra Evekink convoler en justes noces. Le temps d’une journée, Munich, capitale flamboyante de ce Land allemand, pavoisée aux couleurs nationales, a renoué avec les fastes de sa monarchie défunte renversée par une révolution en novembre 1918. Exilés, les Wittelsbach ont été les premiers résistants au nazisme et ont conservé une certaine aura en Bavière. Une dynastie qui a occupé deux fois le trône du Saint-Empire romain germanique et qui doit sa dignité royale à Napoléon Ier en 1805. Elle a compté de nombreux personnages truculents au cours de son histoire, parmi lesquels le roi Louis II de Bavière dont la vie, entre passion et frustration, continue de fasciner des générations entières. Un monarque au destin tragique qui a laissé derrière lui des châteaux romantiques qui font encore la fierté de tout un pays.
Un prince héritier investi dans l'humanitaire
Derrière les barrières de sécurité, des centaines de personnes rassemblées aux premières heures de la matinée, monarchistes ou curieux, signe de l’intérêt qui perdure pour les familles aristocratiques à l’heure où le vieux continent montre des signes de chaos politique de part et d’autre. Un désir « pour le bon vieux temps où régnait l’ordre, une époque qui reste très attrayante pour certains, compte tenu d'un monde de plus en plus désordonné qui s’offre à eux » explique d’ailleurs le sociologue Michael Hartmann, interrogé par T-Online. Le prince Ludwig de Bavière, arrière-arrière-petit-fils de Louis III, le dernier roi de Bavière, est âgé de 40 ans, troisième enfant d’une fratrie de cinq. Investi dans l’humanitaire, il a fondé une société de logiciels informatiques alors qu’il n’était qu’un adolescent. Une passion pour le prince qui a ouvert un centre au Kenya où il initie les Africains aux joies des nouvelles technologies. Président du Hilfsverein Nymphenburg (Association d'aide de Nymphenburg), fondé par sa grand-mère et la Croix-Rouge de Bavière, il s’est rendu à la frontière roumano-ukrainienne afin d'apporter un soutien et une aide aux victimes de la guerre en Ukraine. Rien d’étonnant si Sophie-Alexandra Evekink, 33 ans, portait une robe de mariée conçu par une créatrice ukrainienne. Politologue et criminologue, docteur et chargé de cours à l'Université d'Oxford, elle est issue d'une famille néerlandaise et canadienne. Un couple glamour baptisé pompeusement par le BILD de « William et Kate allemand » et qui témoigne de l’enthousiasme suscité par le mariage.
Le Gotha au rendez-vous d'un mariage fastueux
C’est le Premier ministre Markus Söder (CSU) et son épouse Karin qui sont arrivés les premiers à l'église des Théatins (Theatinerkirche) où a eu lieu le mariage, célébré par le cardinal Reinhard Marx. L’homme d’État connaît le prince Ludwig depuis des années. Ils se sont rencontrés alors qu’il était ministre des Finances. Il lui a même remis la médaille d'État du mérite social en septembre 2022. Suivent les grands noms du Gotha européen invités pour ce fastueux mariage et les divers membres du gouvernement sous les crépitements des flashs des journalistes. On a pu apercevoir les principaux membres de la maison royale dont le prince Franz, chef de la maison royale, et son compagnon, l’archiduc Georg de Habsbourg-Lorraine, ambassadeur de Hongrie en France, et son épouse, le prince Albert II de Thurn und Taxis et sa sœur, le duc Dom Duarte de Bragance et son épouse, la princesse Margareta de Roumanie et son époux, le prince impériale du Brésil Rafael et la princesse Maria Gabriela d’Orléans-Bragance, le prince Louis du Luxembourg, le prince-régent Alois de Liechtenstein, de nombreuses maisons princières allemandes comme les Saxe, le prince Georg-Friedrich de Prusse, les Saxe-Cobourg-Gtha, les Hanovre, les Leiningen, les Esterhazy, les Croÿ et bien d’autres encore. La France était représentée par le prince Jean-Christophe Napoléon, présent à la cérémonie de pré-mariage et par le prince et de la princesse François d’Orléans, comte et comtesse de Dreux.
Faisant fi des critiques entourant le coût du mariage, les mariés avient placé leur cérémonie sous le signe de l’optimisme, « conscients que de nombreuses personnes sont dans le besoin en raison des crises mondiales et de leurs effets » a fait savoir le site officiel de la maison royale et qui précise que les deux amoureux ont souhaité qu’en lieu et place de cadeaux, des « dons soient effectués l’association d'aide du château de Nymphenburg ». Un haut-lieu de la dynastie où s’est déroulé le dîner de mariage (marqué par un évanouissement de Sophie-Alexandra Evekink au moment de dire « oui »), où 1000 invités attendaient patiemment l'arriéve du prince et de son épouse en voiture d'époque. Dernier chapitre haut en couleur d’une cérémonie rappelant les grandes heures d’une monarchie dont les Bavarois n’ont rien oublié de sa splendeur et dont ils demeurent nostalgiques.
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