Karl de Habsbourg-Lorraine, une couronne, un livre et un divorce

« Je suis un lien intemporel entre le passé et le présent ». C’est le « Kröne Zeitung » qui a révélé l’information. L’annonce de son divorce secret a jeté une ombre inattendue et passionnée sur l’archiduc Karl de Habsbourg-Lorraine alors qu’il est en pleine promotion de son livre intitulé « Kaiserenkel zwischen den Zeiten » (Un petit–fils impérial entre les époques). A travers un ouvrage illustré par des photos inédites d'archives et des anecdotes croustillantes, le prétendant à la couronne d’Autriche-Hongrie revient sur sa vie de famille et son engagement politique en faveur de l'Europe  tout en essayant de suivre les traces de son père. 

Il avoue sa fascination pour « Games of Throne » mais affirme n’avoir jamais regarder le moindre des « Sissi » avec l’actrice Romy Schneider. Son nom raisonne comme le symbole d’une épopée disparue, celui d’une dynastie qui a façonné l’Europe et qui est marquée du sceau de la tragédie. L’archiduc Karl de Habsbourg-Lorraine s’est confié à Christoph Matz, un auteur reconnu en Autriche. Dans un ouvrage intitulé «  Kaiserenkel zwischen den Zeiten » (Un petit–fils impérial entre les époques) revient sur son expérience politique, son combat pour la reconnaissance de son nom dans son pays, qui tout en rejetant son histoire ne fait que courir après,  livre un regard affectueux sur son père Otto de Habbsbourg- Lorraine et aborde sans complexe des pans de sa vie personnelle. C’est sur ce dernier point que la presse a décidé de se focaliser en révélant que l’héritier au trône avait divorcé de Francesca Thyssen-Bornemisza, la mère de ses trois enfants.

« Vous savez, mon père était Otto von Habsbourg-Lorraine et rien ne l’ébranlait. Encore moins cette histoire de particule. Je suis et je reste Karl von Habsbourg-Lorraine, c’était son nom, sa marque, c’est le mien. Je me fiche que les gens l’aiment ou non et cette discussion autour de mon nom m’amuse plus qu’autre chose. En gros, c’est vraiment assez mesquin de disserter dessus au mieux vraiment petit ». Dans son livre, l’archiduc revient sur cette histoire qui a fait les titres de la presse en 2019 quand une plainte a été déposée par des députés écologistes qui reprochaient au prétendant impérial d’utiliser sa particule de noblesse sur son site officiel. Le prince a écopé d’une amende mais n' effectué aucune modifcation et l’affaire a été oubliée comme toutes les autres du genre. « Partout en Europe, mon nom est respecté dans sa forme d’origine, sauf en Autriche qui ne cesse de le remettre en question » note t-il avec une pointe de regret, citant l’ancien Chancelier Bruno Kresky qui l’appelait avec mépris «  Monsieur Enseigne », son grade dans l’armée.  Il se met à rire et raconte cette anecdote qui mettait en émoi sa caserne lors de son service militaire. Lorsque son téléphone sonnait, il décrochait en répondant tou le temps : « ici le bureau de l’empereur Charles ». Aucune forme de revendication, son supérieur hiérarchique s’appelait juste « Kaiser Karl » de son nom et prénom de famille.

Il a 60 ans, l’âge de se confier et de faire le bilan de sa vie. Cet ancien journaliste se souvient de ses conversations très « philosophiques » avec Zita de Bourbon-Parme, la dernière impératrice d’Autriche-Hongrie. Il va souvent la voir dans la crypte des Capucins,  la nécropole de sa famille à Vienne. « Son sourire me manque » confesse cet homme qui, le temps d’un instant » redevient ce petit-garçon qui jouait devant cette femme aux robes éternellement noires. Une couronne, un mariage fastueux devant 600 personnes en 1993 et une séparation discrète.  Le divorce avec Francesca Thyssen-Bornemisza. a eu lieu secrètement il y a 3 ans. L’archiduc revient dessus et s’épanche sans états d’âmes. « Nous avons essayé de sauver le mariage, mais cela n'a pas fonctionné. C’est un vrai échec pour moi » explique le prince qui ajoute qu’ils ont décidé d’attendre la majorité de leurs enfants afin de signer l’acte définitif de séparation. Il a retrouvé l’amour avec Christiane Reid, une autre héritière et dont la famille est à la tête d’une vaste exploitation agricole au Portugal. « C’est une femme cultivée et sensible dotée d’une élégance naturelle. Elle est une conseillère aimante, parfois une critique précieuse et toujours là pour moi, une partenaire dans le meilleur sens du terme. Bref, elle est un atout incroyable dans ma vie et je suis heureusx de l'avoir à mes côtés «  déclare Karl de Habsbourg-Lorraine.

Il évoque son parcours de politicien, «  forgé au contact de son père », sa vision de l’Europe et s’inquiète de la montée des nationalismes en Europe dont « il fustige les gesticulations inconséquentes ». Il a été député européen et « n’exclut pas de revenir en politique ». « Il ne faut jamais dire jamais » précise l’archiduc Karl de Habsbourg- Lorraine qui se définit comme «  un lien intemporel entre le passé et le présent ». Ce livre est «  un vrai plaidoyer » affirme le prétendant au trône qui évoque également ses nombreux projets de protection des biens culturels dans le monde , comme au Liban et au Mali.

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