La Bulgarie honore le roi Boris III pour le 80e anniversaire de son décès.

Comme chaque année, la République de Bulgarie et la maison royale de Saxe-Cobourg-Gotha ont rendu hommage au roi Boris III disparu tragiquement il y a 80 ans. 

C’est peu de temps après être revenu d’un entretien avec le chancelier Adolf Hitler que le roi Boris III est décédé le 28 août 1943, à l’âge de 49 ans. Une disparition tragique qui va précipiter le destin de la monarchie bulgare vers sa fin inéluctable trois ans plus tard et permettre la mise en place d’une dictature communiste malgré elle. Une mort dont les circonstances restent entourées d’un mystère toujours non élucidé. Aujourd’hui, c’est son fils, le roi Siméon II, qui assure la préservation de sa mémoire. Il a réuni les membres de la famille royale de Bularie ( branche Saxe-Cobourg-Gotha) et les membres du Synode orthodoxe au monastère de Rila pour le 80e anniversaire de la mort du monarque. 

Boris III, un homme empreint de modestie et d’une sagesse proverbiale

« Dans la mémoire de notre sainte Église orthodoxe et du peuple bulgare, le tsar Boris III a toujours été dévoué à notre  pays  dont la charge lui avait été confié, un homme empreint de  modestie et d’une sagesse proverbiale, connu pour être charitable et sa philanthropie sans faille, sa bonté chrétiennes et sa compassion, cet amour et l'affection réciproque qu’il avait gagné de sous les sujets, ainsi que le profond respect l'adoration de toutes les générations » a déclaré le Patriarche Néophyte qui célébré la messe. « Sa Majesté Boris III est resté dans la mémoire de ses contemporains et en tant que dirigeant qui s'est toujours efforcé d'accomplir la loi de Dieu et qui, dans toutes ses pensées, décisions et actions, recherchait et était guidé par cette sainte volonté de Dieu, pour le bien et la prospérité du peuple. Il l'est resté et restera toujours ainsi dans la mémoire de l'Église et du peuple » n’a pas hésité à ajouter le chef de l’Eglise orthodoxe Bulgare. Une longue litanie remplie d’émotions, prononcée en hommage à un souverain qui s’était drastiquement opposé à la déportation des Juifs bulgares en dépit des demandes insistantes de son allié Allemand sur le sujet. 

Un souverain qui s'est opposé à la déportation des Juifs de Bulgarie

Une garde d’honneur avait été déployée au monastère de Rila afin d’accueillir les membres de la famille royale parmi lesquels se trouvait également le prince Boris ( 25 ans, petit-fils et héritier du roi Siméon II), qui portera au décès du dernier souverain de Bulgarie, le titre de Gardien de la Couronne. C’est dans ce lieu saint que le cœur du roi Boris III repose depuis qu’il a été rendu à son fils en 1993 (il était entreposé secrètement dans un coffre de la Banque Nationale de Bulgarie). Désireux d’humilier le souverain, les communistes avaient exhumé sa dépouille en 1944 et aurait caché ses restes dans un endroit du palais de Vrana, la résidence officielle du roi Siméon II. Également aux côtés de ce dernier, son épouse, la reine Margarita, un de ses fils, le prince Konstantin Asen, sa fille, la princesse Kildine (récemment impliquée dans un accident controversé qui a fait les feux de l’actualité), accompagné de son époux et leur fils, Siméon  Muñoz y Sajonia-Coburgo.  À l’extérieur du monastère, un défilé militaire a été organisé par la municipalité afin de rendre un double hommage au roi Boris III avant un dépôt de gerbe devant le monument qui a été érigé en sa mémoire.

À la sortie de la cérémonie, le tsar Siméon II n'a pu échappé aux question sur les derniers événements politiques en cours dans son pays (le gouvernement est en conflit ouvert avec la présidence qui a adopté une ligne pro-russe) dont il a été le Premier ministre entre 2001 et 2005. Un retour au pouvoir qui avait été largement médiatisé pour celui qui avait incarné toute sa vie la légitimité de la démocratie et l’opposition au régime pro-soviétique qui s’est effondré après la chute de l’URSS (1991). « (Les députés) ont été élus pour le bénéfice du peuple, donc je pense qu'il est de leur responsabilité de trouver une solution [aux problèmes actuels des Bulgares-ndlr]. Et je suis convaincu que cela se produira » s’est contenté de déclarer le monarque avec beaucoup de diplomatie, souhaitant rester au-dessus de la mélée politique comme il sied à tout monarque. 

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