« Vive l'Espagne ! Vive le roi ! Vive la légion ! ». C’est une véritable démonstration de fidélité à la monarchie que la Légion espagnole a offert au roi Felipe (Philippe) VI venu présider la cérémonie du centième anniversaire de la fondation de cette unité d’élite. Sondages à la hausse, la monarchie Bourbon a entamé une campagne discrète et efficace de reconquête du pays menacé par le séparatisme et le républicanisme. Lors de ses brefs remerciements aux légionnaires, le roi a déclaré son « admiration et son affection » à ce régiment militaire de prestige.
C’est tout l’état-major espagnol qui a accompagné le roi Felipe VI à la base militaire « Álvarez de Sotomayor de Viator » (Almería) venu commémorer le centième anniversaire de la Légion étrangère. C’est un décret royal de janvier 1920 qui a consacré la renaissance de cette prestigieuse unité qui s’inspire largement de la Légion étrangère française créée sous le règne de Louis-Philippe Ier. D’ailleurs c’est ce même souverain qui était venu prêter main forte à la reine Isabelle II lors de la guerre carliste entre 1835 et 1838, lui cédant 4000 des légionnaires français avant que le régiment ne soit dissout. Principalement employée sur le terrain nord-africain du Maroc, elle a sorti de ses rangs des noms célèbres comme le futur Caudillo Francisco Franco ou le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, se distinguant particulièrement lors du débarquement d'Al Hoceïma en 1925. Un épisode considéré comme le premier débarquement aéronaval de l’histoire. Sa renommée est telle que la Seconde république n’ose pas la disperser et va même l’employer pour mater des rébellions comme aux Asturies en 1934. La Légion sera de tous les conflits comme la guerre civile ou au Maroc avec une efficacité redoutable.
Pour le roi Felipe VI, il était impossible de manquer cet anniversaire du fleuron de sa monarchie, dont les festivités ont été réduites à cause de la crise du coronavirus. Le souverain a salué chacune des unités qui sont passées devant la tribune officielle, en s’inclinant devant elles, avant que la cérémonie ne se termine par la prestation de serment à la monarchie. « Vive l'Espagne ! Vive le roi ! Vive la légion ! » a retenti d’une seule voix devant le monarque qui a fait part de son « attachement et de son admiration » à la Légion. Un hommage a été rendu à ceux qui « se sont battus avec courage, ont servi avec loyauté et sont morts avec honneur » pour le drapeau sang et or de l’Espagne. 9720 Caballeros Legionarios (chevaliers légionnaires) sont tombés au combat, dont sept au cours d’opérations de maintien de la paix, en cent ans d‘activités. Une unité mythique et mystique qui, lors de la semaine sainte, défile en portant à bout de bras le corps du Christ afin de prouver sa bravoure et son endurance, sa foi et sa fidélité à la religion catholique.
Felipe VI n’est pas le seul Bourbon à rendre hommage à la Légion espagnole. Son cousin, le prince Louis-Alphonse de Bourbon, participe à la course de la Légion chaque année, floqué d’une croix carliste de Bourgogne sur le torse aux côtés du député et leader de Vox, Santiago Abascal. Il rend ainsi hommage à cette unité militaire, connue pour ses cris de ralliements tels que « ¡Viva la muerte! » (Vive la mort !), « ¡A mí la legión! » (À moi la Légion !) ou encore « ¡Legionarios a luchar, legionarios a morir! » (Légionnaires au combat, légionnaires à la mort !) , qui doit son origine à la seule volonté de son arrière-grand-père, le roi Alphonse XIII.
Copyright@Frederic de Natal