Le roi Felipe VI s’est rendu au Parlement afin d’ouvrir la XVe Législature. Lors de son discours prononcé devant les sénateurs et les députés, en présence de l’infante Léonor, il a rappelé l’importance de la valeur de la Constitution et a demandé aux élus du Parlement de « laisser aux jeunes une Espagne solide et unie ».
Le 29 novembre 2023, le Parlement (Cortès) a inauguré la nouvelle législature issue des dernières élections. Grâce à une coalition formée du Parti socialiste (PSOE), de Sumar (extrême-gauche) et des indépendantistes catalans de Junt, le Premier ministre Pedro Sanchez a pu être reconduit à son poste pour un troisième mandat. Un retour aux affaires contesté par une partie de la population espagnole qui s’est exprimée dans la rue afin de protester contre l’accord que Pedro Sanchez a préalablement négocié avec Junt (amnistie des leaders sécessionnistes), jugé par l’opposition comme une véritable trahison nationale. Accompagné de l’infante Léonor, héritière au trône, 18 ans, toute vêtue de vert (couleur de la monarchie), le roi Felipe VI a prononcé un discours, visage serré.
Le roi Felipe VI plaide pour le respecte de la Constitution de 1978
Face aux divisions, le monarque a prôné l’unité. Lors de son discours, il est revenu sur la période de transition qui a suivi le décès du général Francisco Franco en 1975 et qui a abouti par la mise en place de la Constitution trois ans plus tard. Il a rappelé que les « valeurs » de la Constitution « ne sont pas ancrées dans le passé », mais « doivent être projetées en permanence dans le futur ». « Nous devons honorer son esprit, le respecter et nous y conformer, pour rendre effective la définition de l'Espagne comme État de droit social et démocratique » a déclaré le roi Felipe VI à l’attention des élus. Il a également demandé aux députés de faire en sorte que l'Espagne demeure solide et unie. « Depuis des siècles, l'Espagne est une réalité partagée. Il y a 45 ans, les Espagnols nous ont laissé une Constitution qui est l'âme de la démocratie, une Espagne sereine et pleine d'espoir, nous devons honorer cet héritage. Notre obligation est de léguer une Espagne solide et unie, sans divisions ni affrontements » a plaidé le souverain Bourbon. « Les jeunes ont besoin d'un cadre comme la Constitution qui leur permette de coexister. Pour eux, la démocratie n’est pas une aspiration comme elle l’était pour leurs parents et grands-parents, mais une réalité dans laquelle ils ont grandi et se sont formés en tant que personnes. (..) Ce n’est qu’en surmontant les divisions que les libertés et les droits pourront bénéficier d’une base sûre (…) » a ajouté le fils de Juan-Carlos Ier.
Le roi a rappelé au Gouvernement, aux députés et aux sénateurs « l'obligation d'exercer les fonctions constitutionnelles qui leur sont confiées, en recherchant toujours le bien commun de tous les Espagnols ». Boycotté par les partis indépendantistes, lors de son discours largement applaudi, Felipe VI n’a jamais mentionné une seule fois l’accord d’amnistie dont la finalité pourrait devenir l’objet d’un contentieux entre la monarchie et la coalition de gauche.
Copyright@Frederic de Natal