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Fortes tensions diplomatiques entre le Mexique et le roi Felipe VI

Un incident diplomatique d’envergure secoue les relations entre le Mexique et l’Espagne. En filigrane de ces tensions, l’exclusion du roi Felipe VI de la cérémonie d’investiture de la nouvelle chef d’État de cette ancienne colonie espagnole.

La décision du Mexique de ne pas convier le roi Felipe VI à la prochaine cérémonie d’investiture de la nouvelle chef d’Etat du Mexique, prévue le 1er octobre 2024, a déclenché la colère du gouvernement espagnol. Ce dernier a publié un communiqué qualifiant cette exclusion « d’inacceptable », alors que traditionnellement les monarques espagnols assistent à toutes les cérémonies du genre en Amérique Latine. Continent qui fut jadis partie intégrante de leur empire avant que les différentes vice-royautés ne prennent leur indépendance au cours du XIXe siècle.  

Face à l'humiliation, l'Espagne prend une décision inédite

Depuis le début de son règne en 2014, le roi Felipe VI a d’ailleurs assisté à 17 investitures de chefs d’État. La ministre de la Défense, Margarita Robles, a exprimé ses regrets face à cette décision, rappelant que le Mexique et l’Espagne partageaient des liens historiques et culturels profonds. « Le chef de l'État  [ici le roi-ndlr] se rend toujours à toutes les investitures, donc nous ne pouvons pas accepter que dans ce cas il soit exclu », a-t-elle déclaré. Le gouvernent du roi a donc décidé de boycotter la prestation de serment de Claudia Sheinbaum et de n’envoyer aucun représentant sur place. Une affaire qui s’ajoute à d’autres qui n’ont fait que s’accumuler ces dernière années.

 

 

Le Mexique exige des excuses du roi pour la colonisation du pays par l'Espagne

En 2019, le président mexicain Andrés Manuel López Obrador (AMLO), avait adressé un courrier au roi Felipe VI, lui réclamant de présenter des excuses officielles sur la colonisation espagnole du Mexique au XVIe siècle et toutes les exactions perpétrées par les Espagnols durant cette période. Une demande qui avait été fermement rejetée par Madrid. Claudia Sheinbaum, nouvelle présidente élue du Mexique et première femme à atteindre ce poste dans l’histoire du pays, a justifié l’exclusion du roi en rappelant que l’Espagne n’avait pas répondu directement cette lettre et qu’il n’y avait donc pas de nécessité de l’inviter. Si le Premier ministre Pedro Sanchez a bien été invité, l’absence de tout carton d’invitation pur le roi a été très mal vécu par le palais royal de Madrid. Claudia Sheinbaum, héritière et anienne ministre d’AMLO, a tenté de désamorcer le conflit affirmant que les relations entre les deux pays devaient être maintenues, malgré les désaccords passés.

Cet incident inédit pourrait marquer un tournant dans les relations entre le Mexique et l’Espagne. Alors que la Présidente mexicaine continue de réclamer une reconnaissance des crimes commis durant la colonisation, Madrid semble inflexible. Il reste à voir si ce nouvel épisode diplomatique aggravera les tensions ou incitera les deux pays à rechercher une réconciliation pour le bien de leurs relations bilatérales.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 30/09/2024

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