C’est une journée historique qui se prépare pour la couronne espagnole. La princesse Léonor, héritière au trône d’Espagne, prêtera serment de fidélité à la constitution espagnole à l'occasion de son 18e anniversaire. Cette étape cruciale marque un tournant dans l'histoire royale espagnole, offrant une lueur d'espoir après les scandales qui ont entaché le règne de son grand-père, Juan Carlos Ier.
L’évènement a été préparé de longue date. Son premier cursus militaire achevé avec succès à l’Académie militaire de Saragosse, la princesse Léonor va prêter aujourd'hui serment à la Constitution de 1978. Pour cette occasion, Madrid s’est couverte de portraits de l’Infante et de son blason personnel. C’est aux côté de ses parents, le roi Felipe VI et la reine Letizia, sa grand-mère, la reine-émérite Sofia, que Léonor fera son apparition au Parlement réunie en session extraordinaire.
Consciente de ses devoirs et de ses responsabilités
Une fois, la cérémonie achevée, retransmise sur les chaînes de télévision, la princesse Léonor sera légalement autorisée à succéder à son père, le roi Felipe VI, devenant ainsi automatiquement chef de l'État en son absence. La famille royale se déplacera au Palais royal où elle recevra officiellement le collier de l'ordre fondé par Charles III et prononcera un discours officiel. Lors de la dernière remise " princesse des Asturies ", le titre qu’elle porte, la jeune princesse a fait savoir "qu’elle était pleinement consciente de ses devoirs et de ses responsabilités ". Un déjeuner est prévu. Si diverses personnalités de la société civile ont été invitées, la princesse pourra compter sur la présence d’un groupe de jeunes entre 18 et 28 ans préalablement sélectionnés. Plus précisément, il s’agit de personnes qui ont eu un parcours exceptionnel dans leur formation professionnelle et qui sont issues du monde de la culture, de l'éducation, de l'ingénierie, de la gastronomie, de la justice, de la défense, de l'agriculture. L'objectif pour la monarchie étant de saluer le talent et les efforts des jeunes de différentes régions d'Espagne qui ont réussi grâce à leur travail.
Une héritière, symbole d'un règne stable et unifié.
La princesse Léonor incarne tout le charme et le glamour de la monarchie. Cette polyglotte (elle maîtrise le français) est l’assurance d’une succession en douceur. Son grand-père, Juan Carlos, qui a prêté serment en 1969 en tant que successeur désigné du général Francisco Franco, a connu une fin de règne agitée et a vu réputation ternie par des révélations médiatiques sur sa vie amoureuse et sa fortune personnelle acquise de manière controversée. Juan Carlos était "un roi exceptionnel, un roi fondateur. Il a fini mal à cause de deux pulsions : le sexe et l'argent " a expliqué à l’AFP José Antonio Zarzalejos, ancien rédacteur en chef du quotidien royaliste ABC et auteur d'un livre sur le roi Felipe VI. Un fois sur le trône (2014), son fils a dû prendre des mesures afin de restaurer la réputation de la monarchie espagnole en renonçant à son héritage et en introduisant un "code de conduite" obligatoire pour les membres de la famille royale. Selon certaines informations, Juan Carlos devrait uniquement assister à un dîner au palais royal d’El Pardo.
Contrairement à son grand-père, la princesse Leonor a réussi à gagner l'affection du public, même parmi ceux qui étaient sceptiques à l'égard de la monarchie. Un récent sondage affirme même qu’elle est largement au-dessus de ses parents avec une note de 8/10 en terme de popularité et fait l’unanimité. Une large majorité d’entre eux sont convaincus qu’elle sera bien la prochaine reine d’Espagne. Elle a récemment été mise à l'honneur dans les médias, suscitant un tel engouement que ceux-ci parlent désormais de "Léonormania". Certains groupes républicains ont toutefois rejeté la cérémonie de serment de la fille ainée du monarque qualifiant l'institution monarchique " d'historiquement corrompue et de plus en plus éloignée des citoyens ".
Malgré les affaires qui ont entachées la maison Bourbon, la princesse des Asturies représente une nouvelle ère pour la monarchie espagnole, avec l'espoir d'un règne stable et unifié.
Copyright@Frederic de Natal