Après une traversée de l’Atlantique à bord du navire-école Juan Sebastián Elcano, la princesse des Asturies, Léonor de Bourbon, s’apprête à conclure sa formation militaire et institutionnelle par une escale très médiatisée aux États-Unis.
Le 5 juin 2025, la silhouette gracieuse du Juan Sebastián Elcano entrera dans le port de New York, dernière étape d’un voyage de plusieurs mois marqué par la découverte, l’engagement et la symbolique. À son bord : la princesse Leonor, héritière du trône d’Espagne, 19 ans, qui poursuit sa formation militaire de trois ans au sein de l’Armada espagnole.
Depuis son départ de Cadix en janvier dernier, la fille aînée du roi Felipe VI et de la reine Letizia a suivi un parcours exigeant, jalonné d’étapes stratégiques et historiques.
Une tournée transatlantique sous haute surveillance
Dernière escale en date : le port de Callao, au Pérou, où l’état d’urgence a été récemment décrété en raison d'une augmentation croissante de l'insécurité. Malgré ce climat tendu, cette brève visite s’est déroulée sans incident, dans un esprit de sérénité et de discipline, loin de la polémique déclenchée lors d'un autre arrêt, en Uruguay, où elle a été prise en photo, vêtue d’un simple maillot de bain alors qu’elle profitait d’une pause à la plage. Un événement qui n’a pas été du goût du roi Felipe VI qui a ordonné à son gouvernement de déclencher des poursuites en justice contre le magazine qui a osé publier cette paparazzade.
Mais c’est bien l’arrivée imminente de Leonor à New York qui concentre désormais toutes les attentions. Selon des informations diffusées dans l’émission Fiesta, la petite-fille du roi Juan Carlos Ier devrait être reçue à la Maison Blanche par le président Donald Trump. Une rencontre institutionnelle soigneusement préparée par la Maison royale, en discussion depuis plusieurs mois. « Il faut tenir compte du fait que ce sera d’une réunion protocolaire, loin des tensions politiques actuelles aux États-Unis », souligne un analyste politique proche du dossier.
Cependant , dans un contexte international tendu qui nécessite sa présence, le président Donald Trump pourrait confier cette mission à son vice-président, J.D. Vance, selon des sources diplomatiques. La date exacte reste à confirmer, mais elle devrait se situer entre la première et la deuxième semaine de juin. Cette rencontre est loin d’être anodine : elle marquerait le premier entretien officiel de l’héritière au trône d’Espagne avec un chef d’État non-européen, consolidant son rôle en devenir de future souveraine pleinement intégrée dans les relations internationales.
États-Unis / Espagne : deux puissances liées par l’histoire
De tout temps, les relations entre Washington et Madrid ont été riches en rebondissements. C’est à la fin du XVIIIe siècle, lorsque l’Espagne apporta un soutien matériel et logistique aux treize colonies insurgées contre l’Empire britannique, que les deux nations ont forgé des liens diplomatiques. Toutefois, le roi Charles III tarda à reconnaître l’indépendance des Etats-Unis par rejet de l’esprit révolutionnaire qui avait animé cette guerre. Au cours du XIXe siècle, cette alliance tourna à l’affrontement, sur la question de l’esclavage ( Madrid oscillant du côté de la Confédération), puis avec la guerre hispano-américaine de 1898, qui vit l’Espagne perdre ses dernières grandes colonies au profit des États-Unis.
Au XXe siècle, malgré la dictature franquiste, un rapprochement stratégique s’opère par simple anti-communisme : en 1953, l’Espagne autorise l’installation de bases militaires américaines sur son sol, en remerciements du soutien des USA aux nationalistes durant la guerre civile. Depuis, l’ancrage atlantique de du royaume d’Espagne s’est renforcé avec son entrée dans l’OTAN en 1982.
Aujourd’hui, la monarchie espagnole joue un rôle d’ambassadrice discrète mais influente. La princesse Leonor, par sa visite américaine, s’inscrit dans cette tradition diplomatique où symboles et pragmatisme se rejoignent.
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