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Les espagnols souhaitent le maintien de la monarchie

Felipe vi soutenu dans ses actions«Felipe VI n'est pas seulement en voie d'être le dernier roi d'Espagne, mais aussi de devenir l'ultime avatar de l'Ancien Régime en France». En avril 2020, Arthur Chevallier n’hésitait pas à prophétiser la fin de la monarchie espagnole, dans un article publié dans «Le Point». Crise économique, sociale, politique et même familiale, nombreux sont ceux qui annoncent la fin de cette royauté. Pourtant les sondages, qui se sont multipliés sur la question, semblent conforter l’idée que la monarchie espagnole a encore de beaux jours devant elle. Dernier en date, le site d’actualité  «El Español» qui a mis en ligne les résultats d’une grande enquête sur l’institution monarchique. 

Felipe vi 1La date est symbolique et correspond au déclenchement de la guerre civile qui a  ravagé durant 3 ans toute l’Espagne. Le 12 juillet, le site d’actualité «El Español» a mis en ligne les résultats d’une grande enquête sur l’institution monarchique.  Monté sur le trône en 2014, le roi Felipe VI a déjà dû affronter de nombreuses crises qui l’ont contraint à sortir de sa neutralité constitutionnelle. Avec 50% des espagnols qui approuvent ses actions, le souverain fait l’unanimité loin derrière ses opposants qui le jugent sévèrement. 42% d’entre eux qui désapprouvent ses différentes décisions. En filigrane de ces chiffres, «l’Affaire Juan Carlos» qui éclabousse une nouvelle fois la monarchie. Si La chasse aux éléphants du roi Juan-Carlos avait été critiquée et avait provoqué son abdication, les révélations de sommes d’argent provenant de fonds saoudiens et cachés en Suisse, sa relation extra-conjugale ont jeté l’opprobre sur la maison royale déjà accusée de corruption avec «l’Affaire Noos» qui avait impliqué l’infante Cristina et son mari. Hors l’enquête démontre que les espagnols font bien la part des choses et ne lient pas le roi Felipe VI aux «errances» du roi–émérite Juan Carlos. Pis, les espagnols s’agaceraient du comportement de Podemos (on parle «d’initiatives anti-monarchiques») et de ses alliés qui «utilisent leurs journaux de propagande pour impliquer le roi dans le scandale». On est loin des photos de lune de miel et autres applaudissements nourris de Pablo Iglesias lors de la venue du souverain au parlement.

Les partis jugent le roi d espagneSelon le sondage, les socialistes et Podemos sont les partis qui critiquent le plus les actions du descendant de Louis XIV avec respectivement 53% et 78% personnes interrogées. Le soutien à la monarchie reste toujours une couleur de partis. A droite toute, on soutient massivement l’institution royale entre 70 et 80% des sondés. Parti Populaire (PP), Vox et Ciudadanos s’imposent comme les gardiens de la monarchie et s’érigent en protecteur du roi Felipe VI. Toutefois, lorsque la question d’un éventuel référendum est abordée, la frontière entre république et monarchie se rétrécit drastiquement. Tout semble reposer sur ce que va décider le roi concernant le devenir de son père. 59% des espagnols pensent que Felipe VI doit prendre une décision rapidement dans cette affaire qui menace la monarchie sur ses bases tandis que 23% souhaitent que son père reste actif au sein de la maison royale. Hors et faute de décision, 49% des espagnols pourraient être tentés de demander un changement des institutions d’état, voir soutenir la république, contre 48% qui souhaitent une évolution de la monarchie parlementaire. Ici aussi tout est une question de couleurs politiques. PSOE et Podemos affichent clairement leur soutien à l’idée républicaine quand Vox, le PP et Ciudadanos la rejettent.

Monarchie versus republique le choix des partis espagnolsLe comportement du roi durant la crise du Covid-19 a redoré le blason terni de la «monarquia». Felipe VI, présent sur tous les fronts, a même effacé la figure de son premier ministre, Pablo Sanchez, dépassé par l’ampleur de la pandémie. Un dirigeant socialiste qui s’est dit «troublé» face aux informations de corruption touchant le roi Juan Carlos et prenant bien soin de protéger le roi. Hors, le «Premier ministre socialiste gouverne avec Podemos, une force politique qui réclame la suppression de la monarchie au profit d’une République. Le roi  Felipe VI n’est pas non plus à l’aise avec les relations qu’entretient le gouvernement avec les indépendantistes catalans et les nationalistes basques, tous favorables au changement de régime» note  cependant la revue Equinox. Si tout semble indiquer que  Juan-Carlos, restaurateur de la démocratie, a déjà pris la décision de  quitter l’Espagne pour un exil doré, les espagnols se montrent pourtant conciliant envers leur ancien monarque. 51% des espagnols pensent qu’il a été de «manière générale» un bon souverain, 32%, plutôt bon, 18%  un des meilleurs rois que le pays ait connu et même 57% de ceux-ci estiment que le scandale actuel ne ternit pas vraiment son bilan personnel. C’est encore à Gauche que le roi obtient ses pires scores avec 66% des sondés qui estiment que son règne a été mauvais.

1700 personnes ont été interrogées pour ce sondage réalisé entre le 6 et 10 juillet. Une enquête riche d’enseignements car elle contredit différents articles publiés dans la presse française qui affirment que la monarchie espagnole est sur un «trône éjectable» et conforte l’idée que les espagnols souhaitent son maintien car source de stabilité dans une «époque instable où un coup politique est vite arrivé». Des Espagnols qui ne souhaitent pas revivre les affres d’une période noire et violente de leur histoire et qui privilégient l'unité derrière le symbole monarchique.

Copyright@Frederic de Natal

 

Date de dernière mise à jour : 12/07/2020

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