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Les Républicains, vent debout contre la monarchie du roi Felipe VI

Le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), actuellement au pouvoir, a soutenu une résolution du Parlement de Navarre accusant la Couronne de « corruption systémique». Une motion votée avant une marche républicaine prévue ce dimanche à Madrid. Un choix de date qui coïncide avec le dixième anniversaire de la montée du roi Felipe VI sur son trône.

Le 13 juin 2024, le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) a apporté son soutien à une résolution du Parlement de Navarre qui accuse la Couronne de « corruption systémique ». Proposée par Contigo Navarra (« Avec toi, (la) Navarre »), une coalition de partis républicains de Gauche, elle établit un lien entre la monarchie et « les inégalités, et les valeurs patriarcales », met en avant le principe républicain comme une valeur de « défense de la liberté et de la responsabilité ». Soutenue par le parti d’extrême-gauche Podemos, membre du gouvernement régional, et les indépendantistes du parti Bildu, la motion qualifie également la monarchie de « forme de gouvernement décadente et discriminatoire ».

 

 

Un Front républicain contre la monarchie, l'éternel débat

Un vote qui survient avant une marche contre le roi Felipe VI, prévue dimanche 19 juin à Madrid, promue par Sumar, un parti qui est membre de la coalition gouvernementale du Premier ministre Pedro Sánchez. Un parti actuellement au pouvoir qui n'a eu de cesse de vouloir rogner les pouvoirs du roi et réécrire l'histoire de la Guerre civile (1936-1939). La manifestation réunira, entre autres comme organisations, Izquierda Unida (IU), Izquierda Socialista, Barcelona En Comú, Izquierda Republicana, le Parti communiste espagnol (PCE), Podemos, Zaragoza en Común, le Syndicat des travailleurs andalous (SAT) et Verdes Equo. Un manifeste a même été publié, intitulé  « Philippe VI... 10 ans suffisent ! », contenant des critiques sévères à l'encontre du roi. « La monarchie représente la corruption systématique non comme un cas isolé, mais comme une caractéristique définissant la relation historique de la Maison des Bourbons avec l'État », affirme le document. Selon ce manifeste qui réclame la fin de l’institution royale et l’avènement de la République, « la monarchie en tant que principe entre en conflit avec la démocratie, car elle nie la capacité du peuple à diriger l'État. Le pouvoir monarchique, ce n'est pas seulement le Roi, c'est aussi cette minorité privilégiée qui gouverne sans se présenter aux élections, qui se retranche dans l'appareil d'État et dans les conseils d'administration des grandes entreprises et n'accepte pas la souveraineté populaire » déclare  ce front républicain.

Alors que le pays de Cervantès célèbre les dix ans de règne de Felipe VI, cette mobilisation relance plus que jamais un débat national de plus en plus polarisé sur l'avenir de la monarchie espagnole. Une institution défendue par les conservateurs du parti Populaire (PP) et de VOX (qui ont vainement échoué à empêcher le vote de la loi d’amnistie en faveur des Catalans indépendantistes). Selon les derniers sondages, qui fluctuent en fonction des crises politiques et des scandales qui touchent de près ou de loin la monarchie, 58% des Espagnols souhaitent toutefois conserver la royauté, institution jugée comme étant la plus stable,  contre 33% qui réclament l’élection du chef d’Etat au suffrage universel.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 14/06/2024

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