La présence à la manifestation contre la PMA-GPA du prince Louis-Alphonse de Bourbon a surpris plus d’un royaliste sur les réseaux sociaux qui ont été nombreux à partager les photos du prétendant au trône de France (pour la Légitimité) se promenant au milieu des français. Quelques heures auparavant, le duc d’Anjou avait assisté à une messe commémorative en hommage au roi Louis XVI, guillotiné le 21 janvier 1793. En parallèle de cette messe, le prince Louis-Alphonse de Bourbon, a accordé une interview à TF1 dont voici les extraits en exclusivité.
Ils étaient un plus de 300 personnes à s’être rassemblées à la Chapelle expiatoire de Paris. Tous attendaient fébrilement la venue de « leur roi ». Un an que le prince Louis-Alphonse de Bourbon n’avait pas mis les pieds en France. Les dernières photos du descendant de Louis XIV remontent à octobre de l’année dernière. Il avait alors porté avec dignité le cercueil de son arrière-grand-père le caudillo Francisco Franco, délogé de la Vallée de Los Caïdos où il reposait depuis 44 ans.
«La France, comme en 1793, parait de nos jours bien être malade. Depuis des années une crise la ronge en la faisant douter d’elle-même puisque chaque jour on l’appelle au reniement (…) ». Dès le début de son discours dans la Chapelle expiatoire, le prince se veut politique. Une attitude qui ne surprendra personne. Bien qu’il ait affirmé à diverses reprises ne pas en faire, il a pris fait et cause publiquement pour le parti de droite conservatrice, Vox, en Espagne, pays où il réside à l’année. « Deux siècles après (sa mort), la société n’a jamais été aussi éclatée. Elle est à reconstruire ! Continuons à honorer la mémoire du Roy-Martyr, et sachons pour l’époque dans laquelle nous vivons, en retirer toutes les leçons » déclare le prince Louis-Alphonse qui demande à tous de savoir concilier « tradition et le progrès ». Tout en reconnaissant que la société actuelle a été « sacrifiée à tous les égoïsmes et à l’individualisme ».
Recueillement, moment de prière, le prince Louis-Alphonse qui s’est prêté au jeu des habituels serrages de mains et remises de cadeau a accordé à la fin de la cérémonie une interview à la chaîne de télévision française TF1. Une interview qui sera couplée avec la manifestation organisée la veille par l’Action française et qui sera diffusée dimanche prochain. Face à face au journaliste, le duc d’Anjou se fait l’apôtre du système monarchique. Critiquant la faiblesse de cette république qui élit tous les 5 ans son président, qui n’a pas de « vision d’avenir » à long terme, le prince Louis-Alphonse tente d’expliquer à son interlocuteur que « la monarchie peut aider et soigner (les maux de) ses citoyens ». « Je suis au service de la France et si je peux rendre service à la France d’une manière ou d’une autre, je serais disponible » déclare le prétendant au trône pour la Légitimité. Avant de rappeler que « la monarchie dans le passé a beaucoup apporté à la France ». « La monarchie peut (encore) avoir un rôle important à jouer dans la France » ajoute-t-il au journaliste qui lui demande si celle-ci est un moyen pour l’Hexagone de retrouver sa stabilité.
« (Un roi) est là pour se préoccuper des problèmes de ses citoyens , la monarchie est un moyen de concilier tradition et progrès » dit-il dans un malin plaisir à répéter une des phrases extraites de son discours. « La monarchie est un repère important, un garant de la nation, un père » renchérit le prince Louis-Alphonse de Bourbon.
Vantant les mérites de la monarchie constitutionnelle espagnole, le prince Louis- Alphonse de Bourbon cite le roi Felipe VI en exemple d’unité et de représentation : « C’est la référence et avec sa famille, il travaille pour la continuité de la monarchie » déclare le duc d’Anjou qui se fait le VRP de cette royauté. « C’est vrai que j’habite à Madrid, avec les moyens de communication, cela me prend une heure et demie de venir à Paris où je viens de plus en plus souvent. Ma mère a un petit appartement à Paris. J’ai été éduqué dans un lycée français, je connais la culture française. Je me suis marié avec une vénézuélienne, nous habitons en Espagne mais qui sait si demain nous ne pourrions pas être, peut-être en France ou ailleurs » répond le duc d’Anjou qui esquisse un sourire au journaliste lorsque celui-ci lui demande quels sont ses liens avec le pays dont il prétend à la couronne et qui le questionne à propos de sa popularité parmi les jeunes monarchistes.
«Chacun a ses valeurs qu’il doit défendre dans le respect des autres » martèle prince lorsqu’on lui pose la question sur la Procréation Médicalement Assistée (PMA) avant, très curieusement d‘évoquer son opposition au mariage pour tous. « Je pense que le mariage ne doit exister qu’entre un homme et une femme. Parler de mariage entre deux hommes (deux femmes-ndlr) est une provocation et je crois qu’il faut faire une différence » martèle-t-il. « La famille est une valeur importante pour moi » surenchérit-il au journaliste qui tente de lui rappeler le sens de sa question première. « Il faut défendre la vie » affirme le prince qui marque ici son opposition à toutes formes d’avortement et qui refuse d’être taxé péjorativement de conservatisme. « Le (monde) moderne n’a pas a lutté contre ses traditions et il est regrettable de voir que le progrès lutte parfois contre le passé » ajoute-t-il.
« Vous êtes là pour commémorer la mémoire de Louis XVI, qui est là derrière nous, pourquoi la mémoire de ce roi est encore présente dans nos temps modernes ? » lui pose comme dernière question le journaliste après un quart d’heure d’entretien. « D'abord, c'est un roi-martyr qui était moderne, qui s'est préoccupé de la justice, de la défense des juifs par exemple, c'est un roi qui m'inspire » donne-t-il en guise de réponse et de conclusion.
Quittant la Chapelle expiatoire, le prince Louis-Alphonse de Bourbon a ensuite rejoint le cortège de la manifestation réunie pour dénoncer le projet de loi sur la PMA-GPA qui doit être étudiée cette semaine à l’Assemblée nationale. Un prétendant au trône de France parmi 26000 manifestants qui a suscité la curiosité des badauds et accordé des interviews à différents organes de presse présents ainsi que le rapporte le magazine « Valeurs actuelles ». Se voulant le porte-parole des chrétiens, le duc d’Anjou a déclaré à Russia Today (RT): « Je pense qu’il y a toujours beaucoup de personnes qui pratiquent en privé (la prière-ndlr). Les catholiques devraient faire [étalage de] plus de force pour défendre ces causes » a-t-il plaidé, ravi d’avoir le buzz dans les milieux royalistes. La presse française, quant à elle, a simplement ignoré sa présence.
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(article mis en ligne le 20/03/2020)