Descendant du Maréchal Murat, beau-frère de l’Empereur et Roi de Naples, l’actuel héritier de ce personnage incontournable de l’histoire du Premier empire suscite l’engouement dans les milieux de la droite républicaine et bonapartiste. Rassemblement national, le polémiste Éric Zemmour, la gauche ou encore le président Emmanuel Macron, le prince Joachim Murat jette un regard critique sur les résultats des dernières élections régionales marquées par une forte abstention et confie ses perspectives pour les prochaines présidentielles à venir.
Avec 66%, l’abstention est le premier vainqueur des élections régionales et départementales organisées le 27 juin dernier. Les Français ont envoyé un message clair à leurs partis politiques, toutes tendances confondues. Descendant du Maréchal Murat à qui le général Bonaparte doit la réussite de son coup d’état du 18 Brumaire 1799, il est la coqueluche des médias et des réseaux sociaux qui apprécient sa verve naturelle. A 48 ans et futur père d’un second enfant à venir cet été, Joachim Murat jette un regard critique sur les événements qui se déroulent actuellement en France. Pour Monarchies et Dynasties du Monde, le prince de Ponte Corvo a accepté de livrer son analyse sur la situation qui prévaut dans l’Hexagone.
« Le taux d’abstention a été historique ». Joachim Murat ne cache pas sa surprise face aux chiffres de l’abstention mais qui s’expliquent selon lui. « Outre le beau temps et la sortie du confinement qui n’ont pas incité à se rendre aux bureaux de votes, outre l’absence d’enjeux concrets sur les sujets de sécurité, d’immigration et d’emploi aux élections régionales, le vote abstentionniste semble être le nouveau vote contestataire » analyse le prince qui évoque tout de suite ceux du parti de Marine Le Pen. « Comme beaucoup, je m’attendais à une forte poussée du Rassemblement national (RN) » dit-il tout en s’étonnant du peu de mobilisation des électeurs qui pourtant ne cessent de critiquer à tout va le gouvernement et avaient ici le moyen de s’exprimer. « Le RN n’a pas réussi à mobiliser malgré un potentiel vote sanction qui s’est finalement traduit en abstention. Les partis traditionnels ont profité de cette abstention qui offre une prime au sortant, quant à La République en marche elle démontre qu’elle n’a finalement peu ou pas d’encrage local avec un score catastrophique ». Mais qu’on ne se méprenne pas, le prince ne soutient aucunement le mouvement fondé par Jean-Marie Le Pen tant il reste profondément attaché aux principes gaullo-bonapartistes de sa Maison. « Quoiqu’il en soit les régionales ne sont pas les présidentielles. Mais ce taux d’abstention traduit évidemment une lassitude chronique des électeurs qui ne retrouvent dans aucun parti la réelle volonté d’une politique de courage, d’ambition et de fermeté ni encore moins l’incarnation de ces valeurs ».
Si la droite républicaine a pris le pas dans cette élection (Hauts de France, Rhône-Alpes Auvergne… ), certains souhaiteraient que le journaliste en vogue et auteur Éric Zemmour soit le candidat de la droite nationale à la prochaine élection présidentielle. « Nous pensons tous qu’il se pose très sérieusement la question. Surtout avec un taux d’abstention qui semble souligner l’attente d’une personnalité nouvelle, sincère et engagée. S’il se présente nous le saurons à la rentrée. Sa candidature redistribuerait complétement le paysage politique s’il réussit à rassembler. Mais c’est également au risque de morceler encore plus le vote de droite s’il ne parvient pas à convaincre, ce qui serait une aubaine pour la gauche et la République en Marche qui joueront de toutes les façons contre lui la vieille carte du Front Républicain. » Joachim Murat s’étonne même au passage de l’opportunisme verbal du Président de la République qui s’est récemment indigné dans la presse de la montée du racialisme dans l’Hexagone. « Ça devient un travail de psychologue clinicien d’identifier une ligne dans les discours du Président Macron qui aujourd’hui constate, avec raison, la montée d’un racialisme anti républicain mais qui hier parlait d’absence de culture française et proposait même de déconstruire l’Histoire de France ». Pour Joachim Murat, le « en même temps macroniste » est resté « indéfinissable » et « cette absence de clarté dans la direction suivie, qui a fait de la vision politique un skate-park alors qu’elle devrait ressembler à une autoroute bien tracée, participe lourdement à la désaffection des électeurs ». Quant à la Gauche, Joachim Murat estime qu’aucun des candidats actuels n’est en mesure de se positionner favorablement « tous coincés dans des débats et querelles dogmatiques et clientélistes alors que la situation exige un pragmatisme rigoureux ».
Face à l’abstention, Joachim Murat ne croit pas au vote obligatoire en France, mais suggère l’instauration d’un scrutin plus électronique « sécurisé par nos fleurons technologiques nationaux qui gèrent déjà nos paiements en ligne, nos déclarations fiscales ou notre carnet de santé. Ou, à défaut, étendre le vote sur plusieurs jours comme c’est déjà le cas dans d’autres pays pour éviter le piège des vacances, week-end et jours fériés. Mais, à mon sens, la seule solution pour nous ramener dans les urnes ce sont des décisions politiques ambitieuses et concrètes qui font appel au Peuple directement par le biais de référendum sur les sujets structurant de notre pays. Du courage et de l’appel au Peuple, tout simplement. ».
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