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Jean d'Orléans appelle au retour de la monarchie en France

Lors d'une récente interview, le prince Jean d’Orléans, comte de Paris et prétendant au trône de France, a partagé ses réflexions sur divers sujets d'actualité, notamment la monarchie, l'Europe, et la politique actuelle de la France sous la présidence d'Emmanuel Macron.

Le prince Jean d’Orléans, 59 ans, est le descendant du roi Louis-Philippe Ier, dernier roi des Français. Prétendant à la couronne de France, il reste un observateur averti de la politique française sur laquelle il pose un regard réfléchi. Partisan de la monarchie constitutionnelle, le comte de Paris a été éduqué dans la perspective de monter sur le trône d’un pays, aujourd’hui profondément fracturé. 

Le comte et la comtesse de Paris @Photo/D. Nivière : reproduction autorisée

Une monarchie régie par le souci du Bien commun

« Le prince a une certaine conscience qui fait qu’au-dessus de lui, il y a des principes qui le cadre comme la notion de service, la charge de l’autre, le bien commun. Il ne peut pas faire n’importe quoi », déclare le prince Jean d’Orléans, sur les ondes de Radio Courtoisie, le 28 mai 2024. En se référant à l'exemple de la principauté du Liechtenstein « où coexistent les trois légitimités : le pouvoir d’un seul, le pouvoir de plusieurs et le pouvoir de tous », cette monarchie est un « modèle équilibré » dont il s’inspire, à la tête de l’État le prince « fort de ses convictions chrétiennes qui sont au-dessus de lui, est forcé de chercher ce bien commun, cette protection qu’doit à ceux dont il a la charge ». Un concept fondateur de la monarchie « que l’on retrouve très tôt, notamment sous le règne du roi Dagobert (d’Austrasie) », ajoute Jean d’Orléans.

Jean d'Orléans se pose en seul et unique prétendant au trône de France

Sur la question de la légitimité et la querelle dynastique qui perdure depuis 1883, le comte de Paris tient à mettre les « points sur les i » « Au sortir de la guerre et au retour d’exil, il n’y avait pas ce débat là. La légitimité était assurée par le comte de Paris.  Les Orléans et les Napoléon sont les deux seules maisons qui ont été frappées par la loi d’exil », rappelle le prince Jean comme préambule au sujet. « Si on regarde l’histoire de notre pays et de notre monarchie, le parti de l’étranger n’a jamais été retenu. Ce n’est pas une question seulement de doctrine c’est aussi une implication pour la France comme l’est l’engagement militaire. Cela va plus loin qu’un simple débat juridique » poursuit le prince Jean qui décoche des flèches subtiles contre son concurrent le plus direct, le prince Louis-Alphonse de Bourbon, également prétendant au trône de France pour ses partisans, les Légitimistes. « Ce n’est pas son pays, ce n’est pas sa légitimité et on ne choisit pas son roi sous prétexte que vous ne plaisez pas. On n’est pas en République », assène très directement le chef de la Maison royale de France et qui rejette tous droits au duc d'Anjou de lui contester sa légitimité.

Le Général de Gaulle et le prince Henri d'Orleans @wikicommons

Une tentative de restauration de la monarchie par le Général de Gaulle

Si la monarchie a été abolie en 1848, la France a toutefois connu de nombreuses tentatives de restauration de son institution royale. La dernière en date, sujet à diverses théories et spéculations, remonte au Général de Gaulle qui entretenait une amitié sincère avec le prince Henri d’Orléans, petit-fils du prince Jean. Une relation peu connue de l’ensemble des Français, que la légende gaullienne s’échine d'ailleurs à faire oublier. Les deux hommes se connaissaient depuis la Seconde Guerre mondiale où le prince Henri d’Orléans a été un politique très actif. Le comte de Paris tient d’ailleurs à aborder cette partie de la vie de son grand-père qui suscite encore quelques controverses. « Le Maréchal Pétain est arrivé à un moment de l’histoire où on avait besoin de lui. Mais, il a fini par être dépassé par les évènements. Mon grand-père l'a rencontré. Ce n’est pas quelqu’un avec lequel il a su se rapprocher alors qu’il la fait sans problèmes avec le Général de Gaulle. », déclare le prince Jean, qui réfute néanmoins toute implication d'Henri d'Orléans (1908-1999) dans le complot d’Alger qui a vu l’assassinat en 1942 de l’amiral Darlan, dauphin du maréchal, par un jeune monarchiste.  « Je crois que c’est ce que le Général de Gaulle avait compris également de la nécessité d’un retour de la monarchie. Il échangeait régulièrement avec mon grand-père (…) », « même s’il est difficile de savoir à quoi pensait réellement le général [sur cette idée de restauration-ndlr] », affirme-t-il. Le prince Jean pense que l'échec de de Gaulle à restaurer la monarchie entre 1964 et 1965 aurait pu éviter les événements de mai 1968. L’histoire jugera.

Une Europe des monarchies pour remplacer un système qui a perdu de vue sa mission première

Peu de temps avant l’élection européenne du 9 juin, le prince Jean d’Orléans a souhaité faire part de ses analyses sur la situation. « La première chose à mettre en place, c’est des politiques qui défendent les intérêts des Français », explique le prince qui affirme n’avoir pas encore pu se déterminer sur la pertinence d’un Frexit (sortie de la France de l’Europe). Il regrette « que certains dirigeants, (pointant du doigt le président Emmanuel Macron-ndlr) utilisent leurs postes comme des tremplins pour en faire des business personnels et qu’ils obéissent à un agenda déterminé liés à des lobbys particuliers », rappelant l’omniprésence d’un système oligarchique qui prévaut sur l’intérêt général et le bien commun. Le comte de Paris dénonce d’ailleurs ce qu’il surnomme « une démocratie de l’entre-nous qui décide ce qui bien ou non pour les Français sans prendre en compte l’avis des concernés » et qui « leur confisque tout au final ». C’est « un modèle que s’essouffle et qu’un autre est en train de naître, je reste persuadé qu’il faut trouver une autre alternative » renchérit le prince.  Pour palier à une Europe qui a perdu de vue sa mission première, il propose la constitution d'une « Europe des monarchies » comme alternative à l'actuel système oligarchique qui régit Bruxelles.

Le comte de Paris en alternative d'une République à bout de souffle

Un entretien également marqué par une critique incisive de la République, de ses institutions et de la politique actuelle qui menace de plonger la France dans un conflit avec la Russie. « Il n’y a aucune prudence ni réflexion dans la guerre en Ukraine, « un conflit qui n’arrive qu’en huitième position dans les préoccupations des Français », s’agace le prince Jean d’Orléans. Il s’inquiète la dégradation qui prévaut sur le territoire national, de dossiers mal gérés par le gouvernement. Il cite les récents événements en Nouvelle-Calédonie comme exemple. « Je ne suis pas très confiant de ce qui va sortir de cette situation dès lors que l’on commence à priver les gens des libertés », explique le comte de Paris à propos des affrontements entre indépendantistes et la gendarmerie, plus spécifiquement à l’interdiction de l’utilisation du réseau social Tik Tok. Des dérives y compris dans le modèle de gestion des affaires courantes. « Le quinquennat a perdu tout ce que le septennat permettait de faire avec un Président devenu Premier ministre, un Premier ministre devenu son vice-président. Il n’y a plus cette proximité entre le dirigeant et le peuple qui permet un juste équilibre «, regrette le prétendant au trône qui plaide pour un retour au septennat.

Il propose le retour de la monarchie comme alternative. « Un monarque a une longueur de vue que l’on a plus aujourd’hui. Il suffit de voir les dernières interventions du Président Emmanuel Macron pour savoir que rien n’a véritablement changé. La situation a empiré. C’est quelqu’un qui écoute mais qui n’entend pas. Il est un modèle de gestion des affaires et du gouvernement qui est très approximatif en mettant du sable sur le feu sans s’attaquer aux racines des problèmes », affirme le prince Jean d’Orléans. Un prince royal qui entend être ancré dans l'histoire et les principes monarchiques, des déclarations qui résonnent comme un appel à la réflexion sur l'avenir politique d'un pays divisé.

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Date de dernière mise à jour : 12/06/2024

Commentaires

  • NOEL

    1 NOEL Le 12/06/2024

    Je suis depuis mon adolescence - au moment de la fin de la loi d'exil - un fidèle de la Maison d'Orléans, royaliste démocrate enthousiasmé lors du couronnement de la Reine Elizabeth d'Angleterre en 1952: le "Coronation Day".
    Je reste royaliste et démocrate plus que jamais: deux adjectifs aussi essentiels l'un que l'autre: je ne veux pas de roi dans un système politique qui ne serait pas une démocratie. D'un autre côté, toute démocratie, dans nos pays européens, n'ayant pas un roi issu de la légitimité dynastique historique de son pays, est vouée à un combat de coqs permanent, au chaos, à la situation qui est la nôtre actuellement, au risque de l'arrivée au pouvoir d'un parti dictatorial xénophobe. Justement un Roi, en régime démocratique, jouit, non pas du pouvoir exécutif exercé par des élus, mais d'une autorité au dessus de tout pouvoir: celle d'un service national de type unique. Le Roi est à l'écoute de son peuple en permanence, il va là où le peuple travaille pour l'encourager et le féliciter; il va là où le peuple souffre pour participer à sa souffrance; il va là où le peuple se réjouit pour participer à la joie générale. Avec une famille royale à la tête de la nation, tous les citoyens deviennent membres non seulement d'une "République" mais d'une grande famille de plus en plus unie dans sa diversité ethnique et culturelle contemporaine. Aucun président élu ne peut y réussir. Voilà ce que je souhaite pour le Prince Jean et sa famille...

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