Prétendant au trône de France et descendant direct du roi Louis-Philippe Ier, le prince Jean d’Orléans s’est exprimé sur les antennes d'Europe 1. Critiquant les échecs de la politique actuelle, qu'il attribue aux tergiversations du Président Emmanuel Macron, il plaide pour un retour de la monarchie, qu'il considère comme " un cap nécessaire pour la France ".
Bien qu'il soit rare de l'entendre dans les médias traditionnels, le prince Jean d'Orléans est de plus en plus présent sur les réseaux sociaux, où il partage régulièrement ses points de vue sur les défis et les enjeux auxquels les Français sont confrontés au quotidien. Âgé de 58 ans, le prince Jean d’Orléans est le descendant direct de Louis-Philippe Ier, dernier roi des Français, renversé lors de la révolution de 1848. En tant que prétendant au trône de France, il représente une alternative crédible pour ses partisans. Il se distingue par son indépendance vis-à-vis de tout mouvement ou tendance politique, se positionnant au-dessus des clivages partisans. C'est dans cet esprit qu'il a été invité à participer à l'émission Panorama du 23 mars 2024 sur Europe 1, où il a livré son analyse sur "l’État de la France".
Reprendre son indépendance pour le comte de Paris
"Je pense que pour diffuser certaines idées et principes, il est important de passer par les réseaux sociaux en plus des médias traditionnels. Il ne faut pas être omniprésent car la portée de la parole n'est pas la même", explique le comte de Paris, titre qu'il a hérité à la mort de son père en 1999. Son discours est calme, naturel, posé et maîtrisé. En tant que chef de la Maison de France, il donne le ton d'un débat où des réponses franches succèdent aux questions audacieuses du journaliste Pierre de Vilno. Dans le viseur du prince Jean d’Orléans se trouve l'actuel locataire de l'Élysée, Emmanuel Macron, critiqué pour sa multiplication des interventions télévisées depuis son élection à la présidence (2017). "On constate qu'il y a un manque d'orientation et de stratégie politique", affirme le comte de Paris. Selon lui, cette suractivité s'explique par le temps d'une présidence trop courte, qui ne permet pas de mettre en place une politique efficace au service des Français, par une Union européenne (UE) qui empiète sur l'indépendance de la France, par l'influence de "l'impératrice Madame Van der Leyen et de ses gouverneurs" sur les affaires de l'Hexagone. Le prince Jean d’Orléans entend désormais promouvoir ses propres solutions, notamment le retour au septennat (abrogé par le Président Jacques Chirac en 2002- ndlr). "Je pense que le quinquennat n'est pas un bon rythme car toutes les institutions sont alignées sur le même modèle, avec toutes les élections se déroulant simultanément. Le septennat permet une dicothomie nécessaire avec le Président de la République, dont l'objectif est d'orienter le pays - pas seulement sur le plan sociétal comme c'est le cas actuellement - mais également de prendre des mesures répondant aux préoccupations des Français", explique-t-il.
Le Prétendant au trône de France pointe du doigt les ingérences de l'Europe
Jean d’Orléans partage les préoccupations de ses concitoyens concernant l'état de la France, que ce soit sur le plan éducatif, environnemental, sécuritaire, du logement ou sociétal. " Les questions éducatives, d’environnement, de sécurité, de logement, sociétales..., nous préoccupent tous et finalement, rien ne se passe. On fait les choses de manières épistolaires alors qu’il y a encore beaucoup à faire. ", poursuit le comte de Paris. "Nous sommes un pays doté d'un immense potentiel humain de qualité, avec nos DOM-TOM et un certain nombre de territoires. Nous pourrions atteindre l'indépendance énergétique grâce aux énergies renouvelables ainsi qu'au nucléaire ", rappelle le comte de Paris, qui reproche le manque de proximité des élus avec les réalités du terrain. Le cumul des mandats est un retour qu'il considère comme crucial afin de mettre fin à cette " culture carriériste et hédoniste " qui prévaut au Parlement, où l'accent est davantage mis sur " l'accessoire que sur le fondamental ", comme le souligne lui-même Pierre de Vilno. Le prince Jean d’Orléans s’agace des " belles paroles et du peu d’actions en définitif " d’Emmanuel Macron. Il estime nécessaire de consulter les Français via le référendum sur les grandes questions sociétales qui agitent le pays, telles que l’immigration. "Je pense qu’il faut arrêter cette immigration car il y un trop plein. Sous la monarchie, tous étaient les sujets du roi. Les exceptions étaient acceptées dès lors que le corpus général n’était pas remis en cause. Il faut revenir à ce genre de modèle ", plaide le comte de Paris, favorable à une politique d'intégration inspirée du modèle capétien.
Le retour de la monarchie, un cap nécessaire pour Jean d'Orléans
Un pont est lancé sur l’éventualité du retour de la monarchie en France comme solution aux maux qui la traverse. Pierre de Vilno rappelle les chiffres du dernier sondage réalisé sur cette question en 2016, qui contrastent avec l'enthousiasme suscité par chaque visite royale en France : 17 % des Français souhaitent son retour, tandis que 80 % y sont totalement opposés. "J'ai toujours dit que nous étions monarchistes de cœur, républicains de raison. Il serait peut-être temps de rassembler les deux dans un même panier ", rappelle le prétendant au trône de France. " Il reste encore ce pas psychologique à franchir pour un pays qui a quand même décapité son souverain (Louis XVI, le 21 janvier 1793, à qui Jean d’Orléans rend hommage régulièrement - ndlr) ", affirme-t-il. Il est partisan de la monarchie constitutionnelle et cite souvent l'Espagne ou le Royaume-Uni en exemples d'institutions "équilibrées".
Père de six enfants, il réside actuellement près de Carcassonne. Le prince Jean se veut accessible, combat les stéréotypes véhiculés sur la royauté et reste convaincu que la "monarchie est un phare pour tous". "Que cela aille mal ou bien, elle garde toujours un cap (…) où chacun peut se retrouver dans la famille royale. ", insiste le chef de la Maison royale de France. "C'est une nécessité dont nous avons besoin aujourd'hui .", assure le comte de Paris.
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