«En 1940, la France ne manque pas d’hommes politiques de bonne stature, mais aucun ne devient l’homme du recours pour la nation en péril alors que Winston Churchill, dans un pays où les élites expriment des doutes et connaissent des conflits semblables à ceux qui traversent nos milieux dirigeants, s’impose comme chef politique d’une guerre qu’il pense déjà à l’échelle du monde». Se faisant Historien, le temps de quelques lignes publiées sur son site officiel, «afin de rétablir une vérité», le prince Jean d’Orléans, chef de la Maison royale de France, a tenu à rendre hommage à ces français qui ont combattu avec héroïsme pour que la patrie reste libre face à l’envahisseur allemand et à saluer la mémoire du général de Gaulle.
Quelques jours après la commémoration du 80ème anniversaire de l’appel du 18 juin, c’est sur son site officiel que le comte de Paris a tenu à rendre hommage au courage des français qui ont résisté avec héroïsme contre l’envahisseur allemand. Et de rétablir une vérité qui lui est chère. Une vérité qui «appartient à l’histoire de la Maison de France puisque mon grand-père le comte de Paris s’était engagé dans la Légion étrangère en juin 1940 pour combattre l’ennemi. C’était pour lui la seule manière de servir, faute d’avoir été accepté dans l’armée française en raison de la loi d’exil – qui n’avait pourtant pas empêché le gouvernement de l’envoyer en mission diplomatique en Italie, Grèce, Bulgarie et Yougoslavie pendant la drôle de guerre !» écrit le prince Jean d’Orléans. «Des vérités (qui) appartiennent (aussi) à l’ensemble des Français, qui peuvent regarder avec fierté ce moment tragique de leur histoire» poursuit le prince qui entend «rendre à César ce qui est à César».
«La France commémore les batailles perdues de 1940. Dans la mémoire nationale, ce sont les mots et les images du désastre qui s’imposent : la percée de Sedan, les plages de Dunkerque, les routes de l’exode, la signature de l’armistice». Pour le chef de la Maison royale de France, rien n’est plus faux selon lui. «Le peuple français n’était ni résigné ni amolli, mais résolu. Notre pays, sorti grandi après le traité de Versailles, se trouvait en 1940 face à un nouveau monde où la diplomatie ne faisait plus effet. Mais la France se réarmait depuis 1935 et elle disposait en mai 1940 d’une excellente artillerie, d’une flotte puissante, de divisions blindées bien équipées et supérieures à celles des Allemands, d’appareils de chasse et de bombardement remarquablement efficaces. Il est vrai que certains d’entre eux étaient anciens et que nos chars présentaient des défauts, mais notre production de guerre venait compenser rapidement nos faiblesses» affirme le comte de Paris qui porte sa voix dans un débat qui divise encore de nombreux Historiens.
«La puissance de notre appareil militaire et la combativité des soldats français, tout comme celle de nos alliés, se sont vérifiées dans les combats acharnés de mai et de juin (…). En quarante-cinq jours de combats, près de cent mille de nos soldats sont tombés au champ d’honneur – deux à trois fois plus que nos pertes moyennes pour une période équivalente pendant la Première Guerre mondiale. Les généraux allemands reconnurent que les Français s’étaient battus «comme des lions»» rappelle le prince Jean d’Orléans. «La France ne manquait pas d’hommes politiques de bonne stature, mais aucun ne devint l’homme du recours pour la nation en péril alors que Winston Churchill, dans un pays où les élites expriment des doutes et connaissent des conflits semblables à ceux qui traversent nos milieux dirigeants, s’impose comme chef politique d’une guerre qu’il pense déjà à l’échelle du monde» analyse le comte de Paris.
Et bien que des «travaux des historiens français et étrangers qui ont, au fil des années, détruit la légende noire de cette déroute, un trop plein d’idées reçues a été déversé dès juillet 1940 et bien après la guerre», il n’en demeure pas moins que «l’histoire de la première bataille de France reste encombrée de clichés et d’erreurs de perspective» déplore le prince Jean. Avant de saluer la mémoire du général Charles de Gaulle qui a appelé le français à résister depuis Londres. «Si la guerre est un acte politique, il faut que celui qui incarne cette politique confirme ou affirme sa légitimité par son entier dévouement à la patrie et par l’inflexible rigueur de ses choix. Sa tradition familiale, son expérience d’officier, ses réflexions sur l’histoire lui (ont) montré le chemin» conclut le comte de Paris, dont le communiqué nous renvoie indubitablement devant le miroir d'une des pages les plus sombres de notre histoire.
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