« Le Bonapartisme est une politique qui garantit l’expression de la souveraineté populaire dans une logique de grandeur, qui peut réconcilier les français avec la démocratie car il porte une élite pour le bien commun ». Le 19 mars dernier, lors d’une conférence en ligne qui a rassemblé plus d'une centaine de personne, le prince Joachim Murat est intervenu aux côtés de Thierry Choffat, président du Centre d'Études et de Recherches sur le Bonapartisme (CERB) et adjoint au maire de Fraimbois, afin d’évoquer « Le Bonapartisme ». « S’il ne s’interdit rien dans l’avenir », le prince Murat a cependant confirmé qu’il ne serait pas candidat à la prochaine élection présidentielle de 2022 alors qu’un nouveau mouvement s'apprête à être porté sur les fonts baptismaux dans le but de remettre l’idée bonapartiste au centre de l’échiquier politique français.
Livres, conférences, articles, magazines…, on ne compte plus les sujets parus et traités ces derniers mois sur l’histoire du Premier empire, du Second empire ou du Bonapartisme. Avec un certain succès. A la veille du bicentenaire de la mort de Napoléon Ier, en mai prochain, les français redécouvrent leur histoire impériale accompagnée de ses polémiques. Le 19 mars, le mouvement France Bonapartiste, qui compte un certain nombre d’élus locaux et 1500 adhérents, a organisé une conférence en ligne afin d’évoquer cette alternative qui se veut entre république et monarchie. En « guest star » de cette conférence, le prince Joachim Murat qui n’a pas hésité à décocher ses fameuses punch-lines et un Thierry Choffat tout dans la passion lorsqu’il évoque la définition de Bonapartisme qui se veut aussi bien « à droite qu’à gauche ».
Il n’est pas rare qu’un président de la République se voit affublé de la mention « bonapartiste » dès lors qu’il montre des « touches d’autorité ». Or pour Thierry Choffat, président du Centre d'Études et de Recherches sur le Bonapartisme (CERB) et adjoint au maire de Fraimbois, il est évident que « le macronisme [actuel] ou le sarkozysme n’ont rien à voir avec cette idée ». « Depuis 50 ans, la classe politique échoue lamentablement que ce soit politiquement, socialement, économiquement et a perdu son autorité » fait remarquer Thierry Choffat, une institution parmi les passionnés de l’époque impériale, qui regrette que la « France a perdu également sa souveraineté ». Le débat est lancé tandis que les invités arrivent un à un, une centaine de personnes, un chiffre qui ravi David Saforcada, le président de France Bonapartiste. « Aujourd’hui, tous les 5 ans on élit plus quelqu’un mais on vote contre un autre qui sera un simple gestionnaire, un sous-traitant de l’Europe, un simple gérant de la Maison France et la classe politique s’est dévoyée dans une simple gestion économique, purement comptable de la société » s’agace Thierry Choffat qui ajoute que l’on a coupé « la France de son passé, ses références et à qui on demande de dire pardon pour tout et rien ». « Le Bonapartisme, c’est être fier de son passé, on assume son histoire [quel que soient ses zones d’ombre- nldr] martèle-t-il et qui appuie sur le principe référendaire cher au cœur des bonapartistes, ce « lien entre le peuple et le chef d’état ». « La France a besoin d’un nouveau Bonaparte, les français veulent un chef populaire » assure Thierry Choffat qui affirme que « tout le monde le cherche sans le trouver » et qui rappelle la popularité de Napoléon dans le cœur des français, « l’homme le plus connu après Jésus Christ ». « La pensée napoléonienne est toujours d’actualité et le bonapartisme un véritable pouvoir pragmatique (…) légitime (…) qui incarne une alliance qui rassemble » et qui remettrait de l’ordre dans le pays renchérit-il. « Le bonapartisme est monarchiste républicain, national et assure le progrès social » rappelle encore Thierry Choffat qui égrène toutes les réformes entreprises par Napoléon III, ce dernier monarque de France encore méconnu et renversé par un coup d’état organisé par les élus républicains, peu de temps après la défaite de Sedan (1870).
« Foutez-moi tout ce monde dehors ! ». La fameuse phrase du maréchal Joachim Murat criée lors du coup d’état du 18 Brumaire (1799) raisonne encore aux oreilles de son descendant éponyme. « Il y a du Louis-Philippe en Emmanuel Macron et certainement pas du Napoléon » surenchérit le prince Joachim Murat, prince de Pontecorvo qui affirme que le président actuel est le représentant de l'« orléanisme bourgeois ». Sa prestation était attendue par les participants. Il est devenu l’objet de toutes les attentions sur les réseaux sociaux, faisant l’objet de « mèmes » publiés sur Facebook et multipliant les interviews. « Depuis les années 1980, on a fait tout ce que l'on a pu pour atomiser, morceler, diviser le peuple, créer une société liquide soumise à au capitalisme financier qui fait qu’on existe plus en tant que groupe » déclare le prince royal qui dénonce ces « communautarismes alphabétiques ». « L’image de l’empire, c’est cette vitamine dont a besoin les français, où chacun pouvait transformer sa vie en destin incroyable, en épopée, où chacun pouvait porter un projet réalisable » affirme le prince Murat qui vante la « méritocratie réelle » et évoque avec une pointe de nostalgie « ces gens qui se sont battus pour un idéal qui les dépassait » sous le règne de Napoléon. « La plus belle construction du genre humain c’est la France, c’est énormément de panache, de culture, une incroyable histoire, qui a diffusé des idées d’égalité et de fraternité dans le monde entier » assène le prince Murat qui rappelle qu’il ne « faut pas avoir honte d’être patriote » et regrette que l’idée ait été galvaudée par le Front national. « On a amené ce pays au bord d’un gouffre, où on est pas foutu de gérer une campagne de vaccination ou de faire un menu de cantine [allusion à la polémique des menus végétariens à Lyon-ndlr] » pointe du doigt le prince Murat qui appelle à élire un chef d’état « ultra compétent qui fasse du gouvernement à la veille d’une crise majeure et qui remettra la France sur un piédestal », citant la mémoire du général de Gaulle qui a su résister aux américains en empêchant la France de devenir un de leurs états. « On ne peut plus laisser faire ce sabotage, ce passage à l’acide des attentes légitimes de tout un peuple rempli, d’énergie et de volonté » s’énerve le prince qui dénonce l’activisme de ces « effaceurs d’Histoire, ces indigénistes staliniens toxiques de la Cancel culture qui instrumentalisent l’Histoire » et qui craint un risque « d’explosion de violences » à court terme « face au drame majeur » qui se profile.
Un retour à l’idée monarchique impériale ? « Je ne crois pas qu’il faille rappeler un empereur sur le trône de France, je ne suis pas sûr que ce soit la solution dans l’immédiat » affirme le prince Joachim Murat qui n’entend pas être candidat à l’élection présidentielle de 2022, douchant quelques espoirs parmi les participants. « Mais, je ne m’interdis rien » pour d’autres élections, députation ou sénatoriale qui sait ? A la fin de la conférence, David Saforcada a d'ailleurs confirmé la naissance d’un nouveau mouvement encore en attente d’approbation de la préfecture, « L’Appel au peuple », dont le nom renvoie aux plus belles heures du bonapartisme politique sous la IIIème république et qui a compté des dizaines d’élus jusqu’au début de la Seconde guerre mondiale. « Le Bonapartisme est une politique qui garantit l’expression de la souveraineté populaire dans une logique de grandeur, qui peut réconcilier les français avec la démocratie car il porte une élite pour le bien commun » affirme le prince Joachim Murat qui pourrait jouer un rôle politique prochain en France comme le maréchal dont il représente fièrement la mémoire.
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