Joachim Murat plaide pour le retour d'un souverainisme bonapartiste
Joachim Murat plaide pour le retour d'un souverainisme bonapartiste
Joachim Murat est un prince républicain. Souverainiste, il est un fervent partisan du bonapartisme. Une famille de pensée à laquelle est étroitement associée sa maison, héritière au trône de Naples. Invité du Cercle Aristote, le descendant du Maréchal Murat a expliqué pourquoi la France doit se battre afin de retrouver sa pleine souveraineté à travers sa forme bonapartiste qui permettra de ramener l’ordre dans un pays, nostalgique de « sesgloires et de sa grandeur passée ».
L’histoire de la Maison Murat est indissociable de celle de la France. Chaque génération s’est faîte un point d’honneur à mettre son sabre au service de la nation et le sortir pour la défense de la patrie. Champ politique ou militaire, ses différents princes ont tous laissé leur empreinte dans la mouvance bonapartiste et le roman national français. Prince de Pontecorvo, Joachim Murat, 50 ans, ne fait pas exception à la règle. Il suit la tradition. C’est un souverainiste engagé et passionné, qui puise son énergie dans l’héritage de deux Empire qui a profondément changé le visage d’un pays aujourd’hui en proie à une crise sociale, économique et identitaire. Récemment invité du Cercle Aristote, le prince Joachim Murat a esquissé les contours de sa vision du souverainisme et du bonapartisme.
Le bonapartisme, une famille de pensée en « perpétuelle évolution »
Le bonapartisme est une famille de pensée qui vise dans un sens à établir un régime impérial à caractère héréditaire et qui, dans un autre, se veut également républicaine. Le tout sous un socle commun : le principe référendaire qui lui assure sa légitimité populaire. C’est une ombre constante qui pèse sur les différents gouvernements qui se sont succédé depuis septembre 1870. Pour le prince Joachim Murat, si le bonapartisme « n’a pas été pensé par Napoléon Ier, mais a fait son apparition sous la Restauration », il a l’avantage « d’allier démocratie et autorité ». « Même si cela paraît contre -intuitif, il reste une forme centriste située entre la droite révolutionnaire et la gauche jacobine (…) en perpétuelle évolution » affirme le descendant du Maréchal Murat.
L'Appel au Peuple, le bonapartisme républicain
C’est l’Appel au Peuple qui va porter les espoirs des partisans du bonapartisme tout au long de la IIIe République. D’abord dynastique, ce parti devient progressivement républicain sous l’égide du prince Jérôme Napoléon (1822-1891) qui a recueilli la succession impériale. « Le (prince) LFI de l’époque » ironise le prince Joachim Murat qui égrène les différents chapitres de l’histoire du bonapartisme. Un mouvemnt qui va monter en puissance après la chute de la monarchie de Juillet (1848). Très actif, l’Appel au Peuple sera dissous à la veille de la Seconde Guerre mondiale par le prince Louis Napoléon (1914-1997) afin « qu’il ne soit pas instrumentalisé par les nazis ». Les princes Napoléon et Murat vont d’ailleurs s’illustrer durant le conflit, en particulier dans la Résistance. Le Bonapartisme va perdurer essentiellement en Corse où ses élus ont quasiment dirigé l’île de Beauté durant cinq décénnies (Comité Central Bonapartiste). Le bonapartisme connaît un regain d’activité depuis le début des années 2000 et se divise en plusieurs chapelles. Refondé en mai 2021, l’Appel au Peuple, présidé par David Saforcada, s’inscrit actuellement dans une démarche de « souveraineté populaire, d’indépendance nationale et de progrès social » et qui adhère « aux principes de la Ve République ». Bien que le prince Joachim Murat en soit qu'un simple adhérent, il soutient publiquement ce mouvement et sera même présent à leur prochain congrès qui se déroulera à Paris , le 30 septembre prochain.
Joachim Murat plaide pour le retour d'un bonapartisme souverainiste en France
Pour le prince de Pontecorvo, la notion de souverainisme se mélange avec celle de « Grandeur de la France dont le bilan ne peut être que positif » et celui « d’héritage napoléonien qui se veut égalitariste ». « Le bonapartisme est aujourd’hui républicain » affirme-t-il, faisant écho aux nombreuses déclarations qu’il a faîtes en ce sens lors d’interviews diverses. Sans bonapartisme, point de souverainisme qui pourrait s’épanouir à travers un « état fort restauré, centralisé, légitimé par un plébiscite populaire » explique Joachim Murat qui insiste sur le principe méritocrate qui caractérise également le bonapartisme. « Un courant qui a pris internationalement son autonomie (…), qui ne peut être assimilé au Fascisme (…) et qui se veut proche du gaullisme » rappelle le prince Murat. « Le bonapartisme, c’est la défense des intérêts, la prospérité du peuple, l’ordre, une obsession pour le progrès social, le développement culturel et intellectuel à travers l’excellence de l’éducation, une éthique de responsabilité, loin de toute « tiktokerie » ou « instagramerie » de communication » martèle Joachim Murat.
Un descendant investi dans le champ politique français
Appelant au sursaut national, cet héritier au trône de Naples fait part de ses inquiétudes sur l’état de la France qui s’enfonce dans les crises successives perceptibles par tous. Chômage croissant, désindustrialisation, « un déficit dilaté comme jamais » (citant le ministre Bruno Lemaire),une immigration incontrôlée, démographie et économie en berne, une population qui se paupérise, où 2 français sur 10 « ne mangent pas à sa faim », des services médicaux abandonnés , perte de notre influence internationale, défiance croissante envers l’État ( Gilets jaunes, violences dans les banlieues, menaces d’attentat…), le service public qui n’assure plus ses missions premières et qui sont attaqués, une République qui se couche constamment face aux communautarismes divers n'ayant de cesse de culpabiliser les citoyens à travers une repentance systémique.., autant de facteurs qui nécessitent que « la France retrouve sa pleine souveraineté indissociable de sa forme bonapartisme et gaulliste, quintessence de la culture politique française » assure lJoachim Murat. Un prince que l’on aurait pu croire en campagne politique. De quoi faire resurgir tous les espoirs pour un courant qui suscite toujours l’engouement parmi les Français.