« La monarchie britannique est une institution au service du pays et des personnes, un modèle d’équilibre stable et qui montre l’unité d’un pays ». Alors que le monde entier a le regard tourné aujourd'hui vers le château de Windsor, pour les funérailles du prince Philip Mountbatten, duc d’Edimbourg, le chef de la Maison royale de France, le prince Jean d’Orléans, comte de Paris, a été interrogé par Europe 1 sur la figure de l’époux de la reine Elizabeth II, avec lequel il cousine par la branche grecque de son arbre généalogique, et sur les avantages de la monarchie Windsor, son « modèle ».
C’est en juin 1992 que le grand-père du comte de Paris, Henri d’Orléans, a été reçu par la reine Elizabeth II venue en visite oficielle en France. Un bref échange au palais de l’Elysée entre celui qui fut un des prétendants au trône de France, une figure marquante de la politique française et la souveraine du Royaume-Uni, pays longtemps notre ennemi héréditaire et avec lequel les français se sont réconciliés sous le règne de la reine Victoria. Un amour entre l’Hexagone et les Windsor qui ne s‘est jamais démenti et qui se poursuit encore aujourd’hui. Chef de la Maison royale de France depuis 2019, le prince Jean d’Orléans a été interviewé dans la matinale d’Europe 1 afin d’évoquer la figure de Philip Mountbatten, duc d’Edimbourg, son cousin.
Questionné sur sa présence « en temps normal » pour ce genre de funérailles royales, le comte de Paris a confirmé qu’il aurait été invité à y participer puisque les « relations entre les deux familles existent depuis le roi Louis-Philippe et un certain nombre d’années ». Revenant sur les liens entretenus par les Orléans et l’Angleterre, notamment durant l'exil du duc d'Orléans sous la révolution française et à la chute de la monarchie en 1848, les relations priviligiées de son grand–père entretenaient avec la reine Elizabeth II (qu’il a rencontré lui-même à diverses reprises), le prince Jean a décrit le duc d’Edimbourg comme « une personnalité attachante », « un homme très élégant avec beaucoup de flegme », faisant remarquer que le prince Philip Mountbatten avait une « affection pour la France et les français ».
« La monarchie anglaise a toujours été un modèle particulier vis-à-vis des autres monarchies en Europe même si on voit bien qu’elles se ressemblent plus ou moins, qui a inspiré Louis-Philippe Ier car c’est une institution au service du pays et des personnes, un modèle d’équilibre stable et qui montre l’unité d’un pays, la fusion des populations » affirme le comte de Paris. « C’est un certain pragmatisme qui survécu aux aléas du temps, car c’est une monarchie qui est arbitrale, au-dessus des partis » ajoute le prince Jean d’Orléans qui décrit un système qu’il souhaiterait pour la France et dont il se fait volontiers l’avocat dans les médias. depuis des décennies. « Bien sûr, il y a toute une partie inaugurale (dont s’amusait beaucoup l’époux de la reine) mais il y a aussi un aspect politique, de relations avec le gouvernement, avec le « shadow cabinet », les anglais » renchéri le prince Jean qui reste persuadé que ces éléments ont permis à la « monarchie d' ancrer un peu plus leur relation avec les anglais ».
« Les britanniques sont 63% à soutenir la monarchie mais les 18-35 ans ne sont que 37% et 42% d'entre eux préféreraient une république. Est-ce à dire dans dix ans, dans cinquante ans, la monarchie risque de s’effriter ? » pose alors comme question le journaliste. « Il y a toujours des tiraillements familiaux ou politiques, parfois un décalage avec certaines idées nouvelles, mais non, je n’ai pas vraiment cette impression d'effritement actuellement » répond le comte de Paris. « Je pense que la nouvelle génération à une place qu’elle doit trouver, notamment celle des héritiers » surenchérit le prince Jean qui rappelle que le prince William, héritier au trône et petit-fils de la reine, a conservé un lien fort avec les anglais, notant que face à l’adversité , « la monarchie a toujours su faire preuve de bon sens et de souplesse ».
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