C’est dans la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, que le prince Jean d’Orléans, prétendant au trône de France, s’est rendu hier afin de rendre hommage à Sainte Jeanne d’Arc, figure marquante du panthéon de l’Histoire de France. Avant de revenir sur la polémique générée par son tweet concernant la statue de Louis XVI, endommagée lors des émeutes anti-policières déclenchées au lendemain de la mort de l'afro-américain George Floyd.
«Que j'aie bien fait, que j'aie mal fait, mon Roi n'y est pour rien !...» prononce Jeanne d’Arc avant de rendre son dernier soupir le 30 mai 1431. Ligotée sur son bûcher, habillé d’une robe soufrée et coiffée d’une mitre sur lesquels on a inscrit des insultes, la pucelle d’Orléans a été livrée aux flammes après un procès truqué. En se rendant à la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, le comte de Paris a souhait » se placer dans les pas de la Sainte. C’est ici, deux ans avant son décès, que Jeanne d’Arc était venue suivre la messe vespérale lors du siège de la ville, un des épisodes majeurs de la guerre de cent ans, et dont la bravoure des habitants marquera un tournant dans ce conflit qui opposent français et anglais.
«Jeanne d’Arc nous a montré que notre pays pouvait surmonter toutes les épreuves ! Elle qui jusqu'à la mort est restée fidèle, à Dieu et à la France» a déclaré le prince Jean d’Orléans. Béatifiée en 1909 et canonisée une décennie plus tard, la Sainte est l’objet d’une véritable vénération chez les royalistes de toutes tendances, les catholiques et autres mouvements nationalistes. Parmi lesquels l’Action française, l’école de pensée de Charles Maurras, dont les membres ont déposé de nombreuses couronnes de fleurs au pied des différentes statues de Jeanne d’Arc qui constellent la France. « Jeanne, héroïne nationale et Sainte de la patrie depuis 1920, est et restera un grand symbole de l’indépendance française. Il est grand temps de remettre les Français au cœur de l'action politique et sociale en gardant un esprit d'unité si cher à la libératrice d'Orléans » peut-on d’ailleurs lire sur la page Facebook de sa section lyonnaise.
Le prince Jean d’Orléans s’est ensuite entretenu avec le curé de cette cathédrale gothique parsemée de vitraux racontant la vie de Jeanne d’Arc avant d’allumer des bougies en hommage à la Sainte. Une visite surprise dans ce lieu chargé d’histoire qui a étonné les badauds présents et qui sont venus à la rencontre du prince, accompagné des princesses Antoinette (8 ans) et Jacinthe (2 ans).
Inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France, la ville d’Orléans organise depuis des siècles et chaque année les «fêtes johanniques» en présence d’invités prestigieux. Jeanne d’Arc est aussi l’objet d’une controverse historique qui tend à secouer le mythe ancré de la «jeune bergère de Domrémy, ayant entendue des voix divines venues lui demander de libérer la France». En 2007, l'écrivain Marcel Gay a tenté de démontrer que la Sainte avait été au centre d'un complot orchestré par la duchesse d'Anjou, Yolande d'Aragon, belle-mère d'un roi Charles VII que Jeanne d'Arc couronnera à Reims. Une théorie qui divise également les passionnés de la Pucelle d'Orléans.
Revenu tardivement dans la soirée, le prince Jean a découvert la polémique générée par son tweet posté le 29 mai, concernant la statue de Louis XVI endommagée lors des manifestations contre les violences policières aux Etats-Unis. «Un acte irrespectueux !». En effet aux premières lueurs des rassemblements, le prince Jean avait rapidement marqué son émotion après les images d'une statue du roi-martyr amputée de sa main droite. Certains internautes n'avaient pas hésité à s'indigner du tweet en question lui rappelant l'origine de cette destruction dont on ne sait toujours pas si l'acte perpétré contre ce cadeau de la ville de Montpelier à celle de Louisville (Kentucky) a été volontaire ou accidentel.
Maire d’honneur de Bâton Rouge (Louisiane), citoyen d’honneur de l’état du Texas et Prix Middleton-Candler de la Justice reçu «en remerciement du rôle joué par la Famille Royale de France dans la guerre d’indépendance américaine» et sensible aux remarques qu'il a pu contaster, le prince Jean d’Orléans a déclaré que «la perte de la vie de George Floyd était beaucoup plus grave que toute dégradation matérielle», faisant ainsi amende honorable.
«Peu de gens savent que Louis XVI a aboli la torture en 1780. Je suis convaincu que Louis aurait été du côté de George» a renchéri le comte de Paris fermant ainsi le ban à toutes mauvaises interprétations à sa précédente déclaration.
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