Le comte de Paris, une vision de la monarchie, un espoir pour la France
Le comte de Paris, une vision de la monarchie, un espoir pour la France
Lors d'une interview au Nouveau Conservateur. le comte de Paris, le prince Jean d'Orléans, a brièvement exposé sa vision d’une monarchie au service de la nation. Mais quelles sont aujourd'hui les perspectives réelles de retour à la monarchie en France en 2024 ?
C'est le descendant des rois de France. Entre le château de Dreux et sa résidence de Montreal où il réside avec toute sa famille de 6 enfants, le prince Jean d'Orléans est sur tous les fronts. S'il se fait rare dans l'actualité, plus régulièrement sur les réseaux sociaux, il n'en reste pas moins au chevet d'un pays dont il est l'héritier au trône. Le comte de Paris a été récemment interviewé par le Nouveau Conservateur dirigé par Paul-Marie Couteaux, ancien député européen (1999-2009).
La monarchie, source de stabilité
Face caméra, le comte de Paris a partagé ses préoccupations face aux difficultés du monde agricole, évoquant un manque d’écoute des acteurs de terrain. Selon lui, le modèle républicain ne parvient plus à apporter les réponses nécessaires, aux différents corps sociaux alors qu'une monarchie leur offrirait un cadre plus apaisé, inscrit dans une continuité historique et la défense des intérêts nationaux français au sein de l'Europe. "Si la monarchie ne résout pas tous les problèmes, elle pose un cadre plus serein, s'inscrivant dans le long temps avec des figures représentatives inscrites dans l'histoire", déclare le prétendant au trône. Lors de son entretien, dans un ton posé, celui qui est également administrateur d'un syndicat fortestier n'a pas hésité à vanter les mérites d'une monarchie protectrice de la liberté individuelle, soulignant son rôle d'autorité morale, de continuité et de justice. "Une institution qui est une marque d'autorité et de justice, garante des libertés avec des souverains qui sont des éléments de modération.", affirme le prince Jean d'Orléans. Catholique et traditionaliste convaincu, il est un partisan de la monarchie constitutionnelle à l'instar de ce qui se fait en Espagne et au Royaume-Uni, qui puiserait sa source dans l'essence gaullienne de la Ve République.
Le royalisme conserve une certaine affection chez les Français
S’appuyant sur l’attachement supposé des Français au principe monarchique, les différentes sondages sur la question affirfmant qu'elle recueille le soutien de 17% des Français, le comte de Paris considère que la question royale reste vivante et encore plus d'actualité aujourd'hui alors que le pays est frappé par une crise très profonde. Lors de son entretien, il évoque même la tentative de restauration de monarchie par le général de Gaulle entre 1963 et 1965, les oppositions comme les espoirs que cette perspective a fait naître avant de s'écrouler faute d'unité autour du projet. L'engouement que suscite la monarchie britannique chez les Français (les derniers événenements liés à la famille royale britannique ont rassemblé 8 millions de personens devant leur écran, soit 12% de la population actuelle) reste autant une preuve en soi que cela apparaît paradoxal. Selon lui, un retour de la monarchie pourrait aider à faire avancer certaines questions sociétales et servir l’intérêt général, le bien commun, à l’image des autres monarchies européennes qui ont fait leur preuve, toujours plébiscitées . Sur le plan politique, le comte de Paris peut d'ailleurs compter le soutien de certains élus politiques, allant de la droite au centre-gauche en passant par l'extrême-droite, des journalistes, personnalités de la société civile avec lesquels il est en constant contact.
Des soutiens importants, une idée qui peine à faire consensus
Au sein du courant monarchiste, constellé de multiples chapelles, la Nouvelle Action Royaliste (NAR) et l'Action française (AF) se distinguent par leur appui inconditionnel au prince Jean d'Orléans, leur vivacité et leur militantisme, attirant souvent l'attention des médias et d'une jeunesse en quête de reconquête de son présent. Bien que leur influence reste restreinte dans l’échiquier politique actuel, la mouvance royaliste trouve encore un écho parmi des Français désillusionnés par le système républicain, cherchant un arbitre neutre et moins partisan, tentant de retrouver dans le passé royal de la France, une stabilité qui fait défaut à l'Hexagone et ses territoires outre-mer. Une mouvance qui se démarque également par de brillants analyses, conférenciers, historiens et théoriciens loin de tout amateurisme gouvernemental. Cependant, malgré tous ces appuis, les perspectives d’un retour effectif à la monarchie en France restent aujourd'hui minces. Le système républicain reste solidement ancré dans les institutions françaises. Aucun parti politique majeur ne milite sérieusement en faveur d'une telle évolution à ce jour. Une idée toujours loin de faire consensus, en dépit de diverses tentatives de restauration de la monarchie tout au long des deux siècles qui ont suivi la chute de la monarchie en 1848.
Dans un pays qui a été marqué par la violence de la Révolution française, le monarchisme est aussi la victime incessante de caricatures non justifiées et parfois véhiculées par des pseudo-chroniqueurs royaux eux-mêmes que l'on peut apercevoir ci et là sur des sites internet ou des plateaux de télévision, réduisant le concept monarchique à sa seule expression "people". Une particularité qui contraste avec les autres pays européens qui reconnaissent l'histoire de leur monarchie comme des élements fondateurs du socle national et qui consacrent de nombreux reportages aux rois ou prétendants au trône de leur pays. Dernier élément, la querelle dynastique qui agite le trône de France depuis 1883, entre partisans de la lignée Bourbon (incarnée par le prince Louis "XX"-Alphonse) et de la lignée Orléans (dirigée par le prince Jean "IV"). Elle reste un facteur qui est loin de donner une image positive du monarchisme français. Plusieurs tentatives de fusion entre mouvements royalistes ont eu lieu, encore récemment, mais ont toutes échouées jusqu'ici. Au grand désespoir de leurs partisans qui appellent à plus de maturité de la part des leaders royalistes et à une réconciliation entre prétendants.
Le prince en ses consseils, le peuple en ses Etats
Loin de ces divisions, le prince Jean d'Orléans entend continuer à présenter régulièrement les grandes lignes son programme à travers de nombreux entretiens accordés à la presse nationale. Comme par exemple, le rétablissement d'une dose de proportionnelle dans lors des élections législatives afin qu'il y ait une meilleure représentativité citoyenne. Soutien des Gilets jaunes, il souhaite le cumul de deux mandats ( local et national) "afin que les élus gardent un lien avec la réalité, le peuple". "Le prince en ses consseils, le peuple en ses Etats" résume le prétendant au trône. Si le comte de Paris continue de promouvoir une monarchie moderne représentant une alternative aux institutions actuelles, il milite pour que la Maison royale de France obtienne un statut à l'instar de ce qui se fait en Roumanie ou en Serbie qu'il cite en exemple.
Le temps semble toutefois jouer en sa faveur, avec une opinion publique de plus en plus réceptive à l'idée monarchique. Rien n'est donc exclu, et la situation politique actuelle en France pourrait ouvrir des perspectives prometteuses pour les monarchistes, quelle que soit leur tendance. Elle pourrait progressivement s'imposer dans le débat national, avec un prince de France qui pourrait devenir une alternative inattendue et rallier les indécis.