C’est un quarante-cinquième anniversaire bien terne et en toute discrétion qui a été célébré en Espagne, le 20 novembre dernier. Arrière-petit-fils du général Francisco Franco et premier représentant de ses descendants actuels, le prince Louis-Alphonse de Bourbon est venu assister à la messe organisée en mémoire de celui qui a dirigé d’une main de fer l’Espagne entre 1939 et 1975. Autour du duc d’Anjou, rassemblés à la Paroisse des douze apôtres de Madrid, quelques dizaines de franquistes venus apporter leur soutien au cousin du roi Felipe VI et à sa famille bientôt expulsée du Pazo de Meirás, la demeure historique du Caudillo, suite à une décision judiciaire.
Face au micro du journaliste d’Europa Press qui l’interpelle à la sortie de la messe et le presse de questions, le prince Louis-Alphonse de Bourbon, le visage couvert par un masque anti-covid-19 noir, frappé d’un drapeau espagnol, n’a pas prononcé un mot. Il est venu rendre hommage au Général Franco, figure controversée de la Guerre civile. Héros pour les uns, dictateur pour les autres, la dépouille du caudillo a été au centre d’un long combat juridique entre le gouvernement socialiste du Premier ministre Pedro Sanchez (qui avait demandé son exhumation de la Vallée de Los Caidos où il reposait) et le prince Louis-Alphonse de Bourbon, également le président d’honneur de la Fondation qui défend la mémoire du régime franquiste. Après diverses tentatives, le cousin du roi Felipe VI a du finalement s’incliner. En octobre 2019, sous l’œil des caméras, il a porté le cercueil de l’ancien chef d’état vers son nouveau lieu de repos, au cimetière de Mingorrubio.
Prétendant au trône de France et soutien assumé de Vox, le parti du député Santiago Abascal, l’aîné de la maison de Bourbon a récemment appris que sa famille serait bientôt expulsée du Pazo de Meirás, un imposant château situé en Galice. Un cadeau de l’Espagne à Franco qui y séjournait régulièrement lors de ses vacances d’été. Depuis des années, plusieurs associations réclamaient que cette vaste propriété « soit rendue au peuple ». Le 2 septembre, le tribunal de première instance de la Corogne a annoncé la « nullité de la donation faite en 1938 au chef de l'État autoproclamé » et confirmé une « fraude à l’achat », ordonnant aux Franco d’évacuer les lieux sans compensation et après qu’un inventaire des biens ait été effectué. Une humiliation de plus pour ce descendant de Louis XIV qui n’en a pas fini pour autant de se battre avec la coalition de gauche. En effet, le Parti socialiste et son allié Podemos n’ont pas caché leur volonté de faire supprimer le titre de duc de Franco dont Louis-Alphonse de Bourbon est le légitime héritier.
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