"Le Peuple et le roi"

C’est à l’occasion de la sortie du film « Un peuple et son roi » le 26 septembre, que la station française de radio Europe 1 a choisi le prince Jean d’Orléans pour commenter brièvement cette actualité attendue par tous les royalistes, toutes obédiences confondues.

Interrogé par l’animateur Nikos Aliagas, aux commandes de la matinale de cette radio bien connue, le fils du comte de Paris, désormais « dauphin de France » (depuis le décès de son frère aîné, François, il y a 9 mois), est revenu sur les perspectives de la restauration de la monarchie en France à l’heure où il s’apprête à devenir père pour la cinquième fois. Qualifié de «prétendant » par celui qui officie aussi régulièrement sur la chaîne de télévision TF1 et à la question posée sur le futur royal de sa maison, le prince Jean d’Orléans a répondu que « le trône de France était pour lui aussi lointain que concret à la fois ». «Lointain parce que nous ne sommes pas dans une monarchie, concret car ma famille à une relation particulière avec, par exemple comme nous habitons à Dreux, les drouais, avec la mairie, les autorités locales…etc, car nous avons une activité assez importante ici ». Pour preuves, il suffit de jeter un œil au journal L’Echo Républicain qui ne cesse de reporter les moindres faits et gestes dans ses colonnes de la famille d'Orléans.

Sortie sur le grand écran, la production de Pierre Schoeller* décrit les derniers instants de la monarchie des Bourbons. Va-t-il aller regarder le film ? Le prince s’est déclaré « curieux, ne refusant pas les choses [concernant cette période de l’histoire] mais pour autant préférant de loin les films d’action». Château de Versailles, Palais des Tuileries, l'Assemblée constituante, le Champ-de-Mars, le film n’échappe à aucune référence- clef de cette période. Tous les grands acteurs de cette période troublée, comprise entre 1789 et 1793, date à laquelle un Louis XVI gravira les marches de l’échafaud, dépeint sous les traits marqués par l’émotion, sont rassemblés dans cette fresque historique qui appelle déjà à une suite si le succès est au rendez-vous. Il aura fallu 7 ans pour reconstruire à l’identique cette épopée dont les différents chapitres divisent encore profondément les français. Se disant « touché par la mort de Louis XVI », le prince a toutefois rappelé « que l’on ne pouvait pas réduire la monarchie simplement à la révolution car il y’a quand même eu avant 1500 ans d’histoire avant qui avaient été plutôt bonnes en justice, en développement économique… » .

Un film « qui plaira aux sans-culottes qui votent Mélenchon » ironise dans le Figaro l’historien Patrice Gueniffey, «une vision distanciée et équilibrée de la révolution» selon France Info, «complexe, inédit, inégal» selon Médiapart. Un portrait cinématographique qui ne cesse de faire parler de lui alors que le débat monarchique s’est installé en République française et qui attend d’être réintroduit dans les chaumières françaises. Tantôt encensé par la critique, tantôt désavoué comme avec France Soir qui le traite de « lourdingue », les scènes historiques de ce film ont la couleur de la réalité et plonge le spectateur au creux d’une action dans laquelle, chacun se voudra être un royaliste ou un révolutionnaire. «Malheureusement, il y’a eu un tournant avec (peut-être) l’enfermement des rois à Versailles, perdant cette relation avec la population française » surenchérit le prince lors de l’interview « Ce qui n’avait pas été le cas avant !» ajoute tout aussi rapidement le prince Jean d’Orléans, couronné par un ton empreint de regrets.

« La Révolution, un torrent de paroles et de sang » a écrit le Monde dans son édition datée d’hier. «Jean d’Orléans, croyez-vous à l’idée de retour d'une monarchie parlementaire un jour ? » lui a alors posé Nikos Aliagas. « Vous savez quand on regarde l’Europe, il n’y a pas mal de monarchies, c’est quelque chose qui peut-être envisageable » lui a immédiatement répondu le duc de Vendôme, un titre donné par son grand-père, feu Henri VI d’Orléans, dont il était très proche. « Il faut donc voir si les français souhaitent cette orientation-là**. Car les français restent sur une image figée de la révolution ou plutôt de la monarchie à la période de la révolution, avec les carrosses, avec les perruques etc… Alors que lorsqu’on voit d’autres pays comme l’Espagne où le roi est un monarque, un modèle engagé proche de ses concitoyens, actifs, et notamment dans la crise institutionnelle en Catalogne. Ce sont des éléments qui font que l’on ne peut qu’aimer la monarchie » a expliqué calmement le prince Jean d’Orléans.

Un royaume d’Espagne qui aura tenté de sauver Louis XVI. Un pan méconnu de l’histoire de cette révolution à laquelle les plus extrêmes des jacobins lui enlevèrent toute sa raison. « Madrid dépensera des millions de livres en pots-de-vin, arrosant plusieurs membres de la Convention et leurs acolytes… Danton lui-même est soudoyé pour organiser une évasion du roi, puis pour convaincre des députés de ne pas voter son exécution (...) comme nous le rappelle très justement le magazine Le Point. A l’heure où les spéculations vont bon train sur une éventuelle prochaine entrée en politique du prince Jean d’Orléans, que des appels pressants se font en ce sens par ses partisans qui ont vu leur masse timidement grossir par d’anciens légitimistes déçus par les prises diverses de position du prince Louis-Alphonse de Bourbon ou son inaction toute relative, son cousin a rappelé en guise de conclusion ce message plein de réalisme : « A nous de faire aimer ce type de monarchie !». Loin des caricatures que certains se complaisent incessamment à distiller ?

Assurément une main tendue et discrète à tous les monarchistes de bonne volonté qui entendent se regrouper et se battre au nom du bien commun de la France, de la protection de sa nation millénaire.

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