À la rencontre des descendants du chevalier d’Artagnan
À la rencontre des descendants du chevalier d’Artagnan
Popularisées par l’écrivain Alexandre Dumas, grâce à son roman « Les Trois Mousquetaires », ses aventures ont été déclinées à foison sur le petit comme le grand écran. Véritable meneur d’hommes, caractériel, Charles de Batz de Castelmore, dit le chevalier d’Artagnan, est un personnage indissociable du règne de Louis XIII et de Louis XIV. Je suis parti sur les traces de ce capitaine des mousquetaires et des descendants de cet intrépide gascon à la fine lame qui règne depuis des générations sur notre imaginaire collectif.
« Les Trois Mousquetaires » est le plus célèbre roman d’Alexandre Dumas. Publié en feuilleton dans le quotidien monarchiste « Le Siècle », entre mars et juillet 1844, l’écrivain fait suivre à ses lecteurs les aventures du chevalier d’Artagnan et de ses amis mousquetaires, Porthos, Athos et Aramis. Mêlant fiction et réalité historique, il va rapidement susciter l’engouement du public. Celui-ci se poursuit encore aujourd’hui tant le roman a été adapté sous diverses formes théâtrales, littéraires, dessinées, musicales ou cinématographiques. Derrière la plume d’Alexandre Dumas, le chevalier d’Artagnan reste un personnage indissociable des règnes de Louis XIII et Louis XIV. Un nom attaché aux grands événements de cette période de l’Histoire de France.
Un personnage de roman indissociable de l’Histoire de France
Charles de Batz de Castelmore voit le jour au château du même nom, situé en Gascogne. Sa date de naissance reste incertaine. Les historiens la situent entre 1611 et 1615. De noblesse tardive, cette branche cadette des seigneurs de Batz a fait fortune dans le commerce. Au négoce, le jeune homme préfère l’épée, une arme dans laquelle il excelle. Vers l’âge de 18 ans, il décide de partir vers Paris afin d’intégrer le corps des mousquetaires, un régiment appartenant à la maison militaire du roi Louis XIII, dirigé alors par Jean Armand du Peyrer, comte de Trois-Villes (ou de Tréville). Devenu d’Artagnan, du nom d’une seigneurie appartenant à la maison de Montesquiou, à laquelle il est affilié par sa mère, le jeune homme possède déjà ce caractère orgueilleux qui va devenir sa marque de fabrique. Cadet du régiment des Essarts, le jeune mousquetaire va briller au cours de différentes campagnes militaires, achevant de forger sa réputation d’officier téméraire. Le chevalier d’Artagnan obtient très rapidement la confiance du jeune Louis XIV. Le futur Roi-soleil décide de reformer le corps des mousquetaires (dissous par le cardinal Mazarin) dont il confie le commandement à Charles d’Artagnan. C’est lui qui va accompagner le cortège du roi Louis XIV et la reine Anne d’Autriche qui traverse la France après leur mariage (1660), qui va arrêter le surintendant Nicolas Fouquet (1661), victime des intrigues de la cour et coupable de détournement de fonds à son profit, dont il sera un geôlier zélé.
Des héritiers dans les pas du capitaine des mousquetaires
Il monte très rapidement en grade. « Capitaine des petits chiens du Roi courant le chevreuil » de 1666 à 1667- ce qui lui permet un logement permanent au château de Versailles- il devient brièvement gouverneur de Lille (1672). D’Artagnan n’est pas un administratif, s’ennuie et rêve de reprendre le chemin de la guerre. L’occasion lui est d’ailleurs donnée lors de la guerre contre les Provinces-Unies la même année. C’est au siège de Maastricht qu’il va trouver la mort héroïquement, fauché à la tête par une balle de mousquet. Son lieu de sépulture est toujours inconnu à ce jour, contribuant à renforcer un peu plus la légende de ce bretteur pour les siècles à venir. Marié à Anne-Charlotte Boyer de Chanlecy, d’Artagnan aura été un époux se préoccupant peu des besoins de sa femme avec laquelle il aura deux enfants baptisés chacun du même prénom : Louis. On sait peu de choses d’eux. Le premier (dit l’aîné) fera une carrière militaire avant de se retirer au château familial, malade, pour y décédé en 1709. Son frère (dit le cadet) lui succède au titre de comte de d’Artagnan. Chevalier de Saint-Louis, lui aussi prend les armes et sera affecté à la protection du Dauphin. Une place prestigieuse qui en dit long sur l’aura des seigneurs de Castelmore. C’est à lui que l’on doit la prochaine génération de d’Artagnan. De son mariage avec Marie Anne Amé (1670-1714), il aura également deux enfants dont Louis-Gabriel de Batz de Castelmore (1710-1783).
De la fortune à l’infortune des d’Artagnan
Il est désormais loin le temps des fortunes. Capitaine des Dragons, Louis-Gabriel décide de vendre le château et les terres de Castelmore afin de renflouer les caisses de sa famille. Bref répit puisqu’à sa mort, sa famille connaît quelques déboires financiers. Son fils, Louis Constantin de Batz de Castelmore (1747-1827), aura la désagréable surprise de voir les scellés apposés sur les portes de son appartement de Paris. Sous la Révolution française, officier au régiment Royal-étranger de cavalerie, le descendant du chevalier d’Artagnan décide de prendre le chemin de l’exil, mais se fait capturer par les Autrichiens. Il finit par s’enfuir, repart en France et s’engage dans les armées républicaines en 1792. Bien peu d’éléments de sa vie nous sont parvenus également. Tout au plus sait-on que le prince de Bauffremont vient à son secours durant la période du Premier Empire et qui va autant l’entretenir que l’héberger. L’homme est ruiné et va laisser derrière lui que deux filles. La descendance masculine du chevalier d’Artagnan s’éteint, loin de la gloire de leur ancêtre.
Un pour tous et tous pour un !
Louise-Constance de Batz de Castelmore (1775-1857) va traverser les tumultes de la Révolution, du Premier Empire, de la Restauration, de la monarchie de Juillet, de la Seconde République et du Second Empire en témoin privilégié d’un siècle en pleine ébullition. Indépendante, vivant au château des Bauffremont à titre gracieux, elle est la mère d’un Jean-Guillaume dont le père demeure inconnu et qui va garder le nom des de Batz. C’est à Lyon que l’on retrouve cet héritier des d’Artagnan où il sera fabricant d’étoffes. De son mariage avec Julie Masson, dont sa mère a donné le consentement, il aura un fils, François, qui va reprendre le commerce familial. En novembre 1862,François épouse Catherine-Charlotte Damaizin. De leur union va naître une fille, cinq ans plus tard, prénommée Jeanne-Anne de Batz. Cette dernière se marie à son tour avec un certain Alfred Cahn. De Lyon, la famille s’installe à Sathonay- Camp puis migre vers Belfort. C’est dans ce territoire que Maurice Cahn, son petit-fils, va pousser ses premiers cris en 1926. Grâce à une requête en changement de nom introduite auprès du conseil d’État, il a pu reprendre en 1969 le patronyme de son ancêtre (il s’opposera vainement à ce que ses cousins de Montesquiou fassent de même) pour lequel il a une véritable passion.
Il existe encore de nos jours des descendants de Batz. Maurice de Batz a eu deux fils, Olivier et Rolland, et trois petits-enfants : Antonin, Clément et Gaspard. L’histoire continue bien qu’elle ne se dessine plus en cape et d’épée.
Message à l’attention du commentateur précédent : en français, l’abréviation de « Monsieur » est « M » est et non « Mr ».
Dusse Jean-Claude
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Mr Balleux- Lespagnol Alain
Le 07/01/2024
Bonsoir ( 3e essai)
Juste ce message lapidaire pour vous dire simplement que ma famille cousine avec de nombreuses familles rémoises et qu'au détour d'une branche je trouve le fameux bretteur d'Artagnan. Sachez, dans la mesure où vous voudriez étoffer vos écrits par quelques données généalogiques complémentaires, que je me ferai un plaisir de vous éclairer sur certains points. Merci de me contacter par mail le cas échéant. Bonne année 2024 à vous et le plus cordialement du monde.
Balleux Alain l'adresse du ou des sites est bonne, je viens de la tester , Vous pouvez faire aussi en " recherche " généalogie de d'Artagnan". En cherchant geballeux