Le Pape François a rendu son âme au Seigneur. Les deux prétendants au trône de France, représentant la fille aînée de l’Église, ont réagi à ce décès qui a plongé le monde catholique dans le deuil.
L’annonce du décès du pape François, 88 ans, survenu ce lundi 21 avril au lendemain des célébrations pascales, a suscité une vive émotion à travers le monde catholique. En France, pays traditionnellement surnommé la fille aînée de l’Église, les réactions sont nombreuses. Parmi elles, celles des deux prétendants au trône de France, les princes Louis de Bourbon et Jean d’Orléans, illustrent la permanence d’un lien étroit entre la monarchie et la foi catholique.
Louis de Bourbon : un appel à l’Espérance
Chef de la Maison de Bourbon, le prince Louis de Bourbon a réagi avec solennité : « C’est avec tristesse que j’ai appris le rappel à Dieu de notre Souverain Pontife, le pape François. Prions pour le repos de son âme, et pour que Dieu accueille auprès de lui son vicaire. Son décès, survenu le lendemain de la fête de la Résurrection du Seigneur, nous invite plus que jamais à être dans l’Espérance du Salut et du triomphe de la Vie sur la mort. », a déclaré le duc d'Anjou. Fidèle à une vision traditionnelle de la foi, le descendant direct de Louis XIV a souligné le rôle du défunt pape dans la défense des plus vulnérables : « À l’image de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI, il avait voulu défendre la vie et les plus faibles de cette terre, dans une démarche véritablement apostolique. »
Le cousin du roi d'Espagne a lancé un appel à la prière à tous les Chrétiens : « J’encourage les catholiques de France et du monde entier à prier l’Esprit Saint afin que, guidé par ses lumières, le conclave choisisse un successeur au trône apostolique, capable de répandre l’Évangile dans notre monde. ».
Jean d’Orléans : un hommage à la charité et au dialogue
De son côté, le prince Jean d’Orléans, a rendu un hommage empreint d’émotion :« C’est avec émotion que j’ai appris le décès de Sa Sainteté le Pape François. Pontife de conviction et de courage, il a su rappeler au monde la force de l’Évangile vécu dans la charité. », a déclaré le chef de la Maison royale de France. Insistant sur l’héritage social et pastoral du pape d'origine argentine, il a rappelé : « Proche des plus fragiles, il aura marqué les esprits par sa volonté de bâtir, à travers sa parole et ses actes, des ponts entre les hommes. »
Le comte de Paris a aussi évoqué les visites du souverain pontife en France (la dernière remontant en 2024), en saluant sa proximité avec le peuple français :« Le Saint-Père avait également pris soin de venir en France, dont récemment. Je m'unis aux catholiques et à tous ceux qui aujourd'hui prient pour le repos de son âme. ». Le descendant du roi Louis-Philippe Ier avait rencontré le Pape en 2016 avec lequel il avait pu aborder « l’importance des familles et leur rôle bénéfique pour la société».
La France, « fille aînée de l’Église » : une relation millénaire
Le deuil exprimé par les prétendants au trône s’inscrit dans une longue histoire : celle du lien singulier entre la monarchie française et l’Église catholique. Le titre de fille aînée de l’Église a été attribué à la France dès le baptême de Clovis en 496, qui fit entrer le royaume franc dans la chrétienté. Dès lors, les rois de France furent considérés comme les protecteurs de l’Église, avec un rôle quasi sacré.
Ce lien se matérialisa notamment par le sacre des rois à Reims, où chaque souverain recevait l’onction sacrée, affirmant la légitimité divine de son pouvoir. Louis IX (Saint Louis), symbole de piété et de justice chrétienne, incarna cette union du trône et de l’autel. Plus tard, sous l’Ancien Régime, la monarchie se défininit comme très chrétienne, les rois portant le titre de Roi Très Chrétien. Même après la Révolution française, cette tradition n’a pas été complètement effacée. De nombreux Français sont restés sensibles à cette mémoire. Les membres des familles royales ayant régné sur la France, ont continué à entretenir un rapport étroit avec le Saint-Siège, revendiquant pour la plupart leur attachement à la foi catholique comme fondement de leur légitimité historique. Un pays qui connaît actuellement un regain de catholicisme inédit, insufflé par le Pape François, monté sur le trône de Saint-Pierre en 2013..
À travers les paroles des princes Louis de Bourbon et de Jean d’Orléans, c’est une certaine idée de la France spirituelle et historique qui s’exprime. Tous deux, bien qu’opposés sur la légitimité dynastique, s’accordent ici pour saluer un pontife de dialogue et d’engagement, et pour rappeler que la France, au cœur d’une Europe en quête de repères, garde une vocation particulière dans l’histoire de la foi chrétienne.
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