« L’histoire de ma famille se confond avec celle de la France, je suis fier de continuer à transmettre à mes enfants l’héritage que j’ai reçu ». A défaut d’être souverain de France et de Navarre, le prince Louis-Alphonse de Bourbon est devenu le roi d’un jeu de cartes qu’il commercialise afin d’expliquer la monarchie aux français à travers son histoire et son patrimoine, un des plus beaux d’Europe. Baptisé « Jeu Royal », là où ses partisans y verront un nouveau jouet de propagande, le duc d’Anjou entend rappeler de manière ludique aux français leur « prestigieux passé » dont il affirme incarner plus que jamais l’héritage sous le nom de Louis XX.
« Je suis heureux de partager avec vous ce jeu de cartes, le « Jeu Royal », imaginé pendant le confinement pour des familles. Le devoir bien nécessaire pour l'aîné des descendants d'Hugues Capet est de rappeler à la mémoire des Français d'aujourd'hui leur passé prestigieux ». Ce lundi, les principaux canaux de communication du prince Louis-Alphonse de Bourbon ont confirmé une information qui s’était rapidement propagée sur les réseaux sociaux royalistes après que le journal « El Mundo » ait consacré un article sur le sujet, le week-end dernier. Prétendant au trône de France et descendant de Louis XIV, Louis-Alphonse de Bourbon a annoncé qu’il commercialisait un jeu de cartes, baptisé « Jeu royal » et qu’il aurait « inventé durant le confinement » afin d’égayer ses enfants qui attendent toujours d’être présentés officiellement aux français.
« Comme vous pouvez le comprendre, je n'ai aucune envie de m'enrichir avec ce jeu, je compte avant tout faire un travail didactique, faire connaître tout ce qui touche à la monarchie française et à son histoire » a déclaré le duc d’Anjou aux journalistes du quotidien espagnol qui ont eu accès à ce lot de 96 cartes. Si on y retrouve les principaux personnages de l’histoire de France, ses plus beaux monuments et autres ordres séculaires défunts, les joueurs doivent cependant suivre des règles très strictes qui varient selon leur niveau de connaissance. Avec un dé, ils pourront choisir entre le mode « royal » pour les plus érudits et ou « princier » pour les moins avertis. Constellé de fleurs de Lys, l’emblème de la maison de Bourbon et dont le prince Louis-Alphonse est le chef, on pourra tout apprendre de sa vie, celle de son père Alphonse ou de sa femme Maria-Margarita Vargas. Grande absente de ce « jeu royal », Carmen Martínez-Bordiú, duchesse de Franco, qui n’a jamais partagé les revendications au trône de France de son mari et de son fils. Encore moins la coterie qui se presse autour du duc d’Anjou et qui aurait donné lieu à des disputes mémorables entre la mère et le fils, selon l’entourage du prince Louis-Alphonse de Bourbon.
« Pour le moment, il ne sera pas non plus vendu en Espagne, puisque le texte est en français, il ne sera remis qu'à des amis et connaissances » a précisé le duc d’Anjou qui laisse l’institut de la Maison de Bourbon (IMB), gérer les commandes éventuelles qui devraient s’envoler assez rapidement en dépit de son prix prohibitif de 15 euros. Soit trois fois le prix du marché actuel. « Le devoir bien nécessaire pour l'aîné des descendants d'Hugues Capet est de rappeler à la mémoire des Français d'aujourd'hui leur passé prestigieux. Pendant plus de huit siècles, ma famille a régné sur la France. Roi après roi, ils ont construit l’unité du pays » explique le communiqué paru sur le site « La Légitimité » qui se veut la vitrine officielle de l’IMB, « organisme voulu par mon grand-père pour faire rayonner l’œuvre de la maison royale » précise le prince.
Popularisé au cours du Moyen-âge et dont l’origine n’a jamais été clairement établie par les historiens, chaque région confectionne rapidement son jeu de cartes représentant Rois, Dames ou Valets à travers des figures locales, la plupart du temps militaires. Le succès est tel que la Monarchie Bourbon va même imaginer une taxe sur ces « instruments du diable » comme on qualifiait alors ses nombreuses variantes et les fraudeurs de risquer les galères du roi à l’instar des faux-monnayeurs. Au fur et à mesure des décennies qui s’écoulent, les personnages s’affinent et prennent véritablement une symbolique mythologique et historique. Ainsi notre Roi de cœur n’est nul autre que Charlemagne, celui de carreau Jules César, de pique David qui a mis fin à l’hégémonie des philistins ou encore celui de trèfle qui représente Alexandre le Grand. Les Dames sont souvent empruntées à des personnages bibliques tel que Judith ou encore Rachel et les Valets, tantôt Hector de la mythologie grecque, Lancelot du Lac des légendes arthuriennes ou Etienne de Vignolles, le premier chevalier de Charles VII et compagnon de Sainte Jeanne d’Arc. Il faut attendre un décret conventionnel d’octobre 1793 pour que la république décapite ces personnages phares afin de les remplacer par la justice, la raison puis d'interdir officiellement tous les « signes de royauté et de féodalité » sur les jeux de cartes. « L’histoire de ma famille se confond avec celle de la France, je suis fier de continuer à transmettre à mes enfants l’héritage que j’ai reçu » a déclaré avec enthousiasme Louis-Alphonse de Bourbon actuellement en conflit avec l’exécutif espagnol autour d’un leg qui divise tant en France qu’en Espagne, celui du Caudillo Franco dont il dirige également la fondation mémorielle et qui pourrait être dissoute sous peu.
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