« Si l’Etat français n’est plus nommé avec fierté et force c’est la porte ouverte au communautarisme et à la fin de la nation française. (…).Nous avons des traditions et des coutumes. Nous ne les changerons pas. Je m’y engage ». Depuis plusieurs semaines, la page officielle Facebook du prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme fait l’objet d’une intense activité. Un regain d'engagement politique qui agite les royalistes français, plus particulièrement les partisans de la Légitimité (ou alphonsisme), qui redoutent que ce cadet des Bourbons ne tente de faire revire le défunt parmisme et ne divise encore plus la mouvance monarchiste. Qui cherche donc à imposer le prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme dans la querelle dynastique française ? Et Pourquoi ?
Depuis plusieurs semaines, le prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme intrigue les royalistes. Sa page officielle Facebook fait l’objet d’une intense activité et ses récentes interventions publiques posent questions dans la mouvance monarchiste française. Encore plus parmi les partisans du prince Louis-Alphonse de Bourbon, les Légitimistes, (ou alphonistes), qui s’interrogent les réelles motivations de ce cadet de la Maison Bourbon, jusqu’ici très fidèle au duc d’Anjou. Une affection dynastique mise à mal par certains propos de ce descendant Louis XIV qui a fait remarquer à de nombreuses reprises, comme lors de conversation privées, que le « premier des princes-prétendants qui arriverait à convaincre les français en mouillant sa chemise, serait le premier servi pour la couronne de France ». Des déclarations qui ont sérieusement irrité les partisans du duc d’Anjou qui craignent que le prince ne se soit décidé à reprendre les choses en main pour son propre compte. Voir d'initier une résurgence du parmisme pourtant déjà incarné par un vieillissant Sixte-Henri de Bourbon-Parme ou le groupuscule Lys Noir, orphelin de son fondateur.
Il a été le deuxième des princes de France à réagir après l’attentat islamiste qui a coûté la vie par décapitation à un professeur d’Histoire-géographie. « Qu’a-t-on fait concrètement depuis 8 ans et qu’un terroriste islamiste a assassiné des petits enfants dans une école de Toulouse. Qu’a-t-on fait concrètement depuis les attentats de 2015 et 2016 ? Quelques parlementaires islamo-collabos ont manifesté avec les islamo-fascistes au nom du « pas d’amalgame » en 2019. Sous couvert de la liberté d’expression qu’ils disent défendre, ils sont complices de l’obscurantisme qui interdit la satire, la libre pensée et l’humour c’est-à-dire la culture française » tape du poing sur la table le prince Charles-Emmanuel de Bourbon–Parme. « Immigrer, c’est s’intégrer en s’adaptant au style et au mode de vie du pays qui vous accueille. L’assimilation c’est évoluer soi-même et non demander à ceux qui vous accueillent d’abandonner leur culture et leur identité » surenchérit le prince.
« Les lois religieuses incompatibles avec les lois de notre pays n’ont aucune valeur sur le territoire. Elles n’ont pas d’existence légale. Personne ne peut y être soumis. Le droit Français est supérieur aux autres lois quelles qu’elles soient. Il n’y a que lui qui s’applique en France. Il est basé sur le respect de la dignité humaine, le bien commun, la justice, la préférence pour les plus pauvres, la défense des opprimés» renchérit, très « punchy » le prince, après l’attentat islamiste du 16 octobre. Il n’hésite pas non plus à affirmer lors de l’attaque du commissariat du Val de Marne menées par des « bandes », que « l’autorité de l’État a une fois de plus été défiée, bafouée, humiliée » et que les « gouvernants sont responsables de l’état de la France telle qu’elle est aujourd’hui ». « Ils ne sont pas crédibles lorsqu’ils affirment qu’ils peuvent remettre de l’ordre en France alors que c’est eux, depuis de nombreuses années, qui nous ont mis dans la situation actuelle. L’état de violence, de guerre, de terrorisme, de séparatisme, de peur qui règne sur notre quotidien doit cesser » tempête sur les réseaux sociaux Charles-Emmanuel qui a ses afficionados. Une majorité parmi les Légitimistes qui semblent adhérer à son discours très à droite et qui se désespèrent du manque d’actions du prince Louis-Alphonse de Bourbon en France.
Le prince Charles–Emmanuel reste très profondément catholique. Père de 4 enfants et enfant de résistant, il a dénoncé les actes perpétrés contre les églises, vols, destructions recensés. Il rejette la PMA-GPA, cet « esclavagisme de la femme sous forme de mère porteuse (qui aboutit à) l’achat d’enfant » et se prononce contre la loi de Bioéthique. Il a soutenu les Gilets jaunes et va même jusqu’à écrire que le gouvernement lancerait des « messages subliminaux et malsains (afin de) terroriser les Français et les culpabiliser lors des petits moments de bonheur qu’ils pourraient encore vivre », appelant les français à réagir ensemble contre ce liberticide. Le couvre-feu imposé pour faire ralentir la deuxième vague de Covid-19 est passé par là, le prince craint un second confinement. Même internationalement, le prince n’hésite pas à intervenir. Alors que les américains s’apprêtent à voter, Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme s’insurge publiquement sur une manipulation de l’information en France concernant Donald Trump. Un président qui dit des « choses assez fantastiques », assénant même que « la recette ayant marché la première fois, marchera donc une seconde fois ».
«Le système actuel s’est disqualifié car il a bradé la souveraineté des Français. La seule action possible des dirigeants est la communication dans le vide, une fermeté de façade, de grands discours stériles. Les paroles non suivies d’effets ont amené la défiance des Français pour des dirigeants incompétents et irresponsables ». Des tribunes sur le webzine de la Légitimité, Vexilla Galliae, à des déclarations publiques en passant par la parution d’ouvrages politiques ou des interventions sur TV Libertés, le prince Charles-Emmanuel est actif et se situe dans l’opposition au président de la République, Emmanuel Macron. il semble avoir remanié ou s’être doté d’un nouveau secrétariat, lequel compterait parmi eux des anciens membres de l’Institut de la Maison de Bourbon (IMB) ou des membres actifs de l’Alliance royale (AR), un mouvement royaliste qui a régulièrement participé à divers scrutins mais sans pouvoir rallier autour de lui les différentes mouvances éclectiques du royalisme français. Un parti qui a fini par péricliter faute de leadership probant mais dans lequel le prince est intervenu à diverses reprises. Bien qu’officiellement a-dynastique, il semblerait que l’AR (ou peut-être certains de ses membres agissant individuellement ?) se soient choisis un champion dans l'ombre, leur permettant ainsi d’agir publiquement sans pour autant remettre en cause la raison principale pour lequel il a été fondé en 2001.
Charles-Emmanuel de Bourbon –Parme, candidat en 2022 ? La question mérite réellement d’être posée à l’heure ou diverses rumeurs prêtent à certains princes des intentions de se présenter prochainement. Bien que ce soit peu probable et spéculatif, ses partisans font mouche et entretiennent volontairement le flou et la confusion parmi les réseaux sociaux du royalisme français. Le 21 janvier dernier, Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme avait participé à ses propres commémorations pour la mort la mort de Louis XVI aux côtés de son fils aîné, Amaury, place de la Concorde. «Nous avons des traditions et des coutumes. Nous ne les changerons pas. Je m’y engage » écrivait encore hier ce prince de France qui appelle à l’unité de tous. Une déclaration qui sonne également comme un programme politique pour beaucoup de royalistes. Le «bon sens au pouvoir ? ». Il est probable que des royalistes le pensent pour lui et tentent de mettre en place quelque chose autour de ce descendant de Louis XIV. A moins que ce ne soit encore qu'une de ces tempêtes dans un verre d'eau dont le royalisme français est friand ?
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