La famille royale de Grèce retrouve sa citoyenneté, perd son trône
La famille royale de Grèce retrouve sa citoyenneté, perd son trône
Privé de leur citoyenneté grecque depuis 1994, les membres de la famille royale de Grèce ont désormais récupéré leur nationalité sur décision du ministère de l’Intérieur. Pour le prince Paul, le retour de la monarchie n’est plus un sujet à l’ordre du jour.
Prétendant au trône de Grèce depuis le décès du roi Constantin II, le prince Paul, 57 ans, avait entamé très discrètement des négociations avec le gouvernement conservateur. Bien qu’il n'ait jamais porté officiellement le nom d’origine de leur dynastie, les Schleswig-Holstein-Glücksbourg, la question de leur nouveau nom a été largement discutée en haut-lieu et disséquée par des experts juridiques. Le prince Paul a en effet demandé à porter le « de Grèce » sur son passeport. Le ministre d'État Makis Voridis s’est empressé de balayer toute polémique qui aurait pu rendre cette demande impossible, rappelant que la loi Venizelos n’imposait aucune restriction sur l’adoption du nom.
Un nom qui fait polémique
C’est en 1994 que le gouvernement, dirigé alors par les socialistes du PASOK, a décidé de retirer sa citoyenneté au roi Constantin II et à sa famille, en conflit ouvert avec le monarque sur la restitution de ses propriétés et craignant qu’il ne fédère autour de lui un projet de retour de la monarchie, abolie deux décennies plutôt par referendum. Des socialistes qui se sont d’ailleurs émus de cette adoption du nom « de Grèce » par le prince Paul, manifestant leur irritation sur les réseaux sociaux. Selon le député européen, Panagiotis Doudonis, l’adoption de ce patronyme par le prince Paul contrevient aux principes démocratiques du pays qui ne reconnaît pas les titres de noblesse.
Pour le Parti d’extrême-gauche Syriza, ce choix est également «problématique» et pose la question des réelles intentions du prince Paul dans le futur.
Le retour de la monarchie n’est plus un sujet pour le prince Paul
Si le prince Paul de Grèce devra prêter serment à la Constitution, renoncer définitivement à ses prétentions au trône de Grèce (la presse se référant à lui comme « roi de jure »), ses enfants priés de faire leur service militaire, rien ne lui empêche de rentrer en politique et créer un parti. Toutefois, pour le prétendant au trône, qui partage sa vie entre les États-Unis et la Grèce, il n’est plus question de retour de la monarchie. Lors d'un entretien accordé à la chaîne de télévision ERT, il a déclaré que « la question de la monarchie était enterrée comme elle l'est pour tous les Grecs », affirmant que son intention était de rester en retrait de toute vie politique. Selon un sondage daté de 2007, seuls 12% des Grecs soutiendraient actuellement le retour d’un roi en Grèce.
Des membres de la famille royale qui ont choisi de reconnaître la République en obtenant cette citoyenneté, seule la reine Anne-Marie de Grèce a refusé d’en faire la demande, s’inscrivant ainsi dans l’héritage monarchique laissé par le roi Constantin II à son décès en 2023.