Interrogé par le quotidien La Stampa fin octobre 2022, le prince Emmanuel-Philibert de Savoie s’est livré à quelques confessions intimes sur la politique italienne, l'évolution de la couronne et ses projets d’avenir à court terme.
« Je ne nie pas que je suis très content de l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni [Antonio Tajani, monarchiste, ancien président du Conseil européen a été nommé au ministère des Affaires étrangères et à la vice-présidence-ndlr]. Elle s’est entourée de ministres compétents. C'est le bon moment pour un changement politique et économique pour l'Italie » reconnaît le prince Emmanuel-Philibert de Savoie, 50 ans. « J’ai été heureux d’apprendre que le nouveau président du Sénat, Ignazio La Russa, a rendu un hommage au rôle de la maison de Savoie dans l’histoire de l’Italie et qui a précisé que le pays devrait en être reconnaissant. J’ai été également touché lorsque dans son premier discours au Sénat, il a proposé que la date de naissance du Royaume d'Italie devienne, tôt ou tard, une fête nationale » a ajouté le descendant du roi Victor-Emmanuel II, souverain qui a unifié l’Italie en 1862, récemment interviewé par le quotidien La Stampa.
Le prince Emmanuel-Philibert à l'assaut du Métavers et des NFT
Concernant les bijoux de la maison royale, qui dorment dans des coffres-forts depuis 1946 et dont sa famille exige la restitution, « c’est avec grand regret, que j’ai porté l’affaire devant la justice Car malgré l'excellent accord avec [l’ancien Premier ministre-ndlr] Mario Draghi, la Banque d'Italie ne nous a pas laissé d'autre choix. Et nous irons jusqu’au bout » a-t-il affirmé. Une affaire qui a fait les titres de la presse nationale et internationale. Il espère encore une solution amiable et projette de faire exposer le trésor royal dans un musée, une fois récupéré. Il est également revenu sur ses nombreuses incursions en politique. Toutes des échecs jusqu'à présent. « Ma candidature européenne, il y a des années [en 2009, il avait obtenu moins de 1% des votes-ndlr] était une erreur - ou plutôt : le moment n'était pas venu. Maintenant, j'ai compris qu'il y a une autre manière de faire de la politique notamment avec notre ordre dynastique. Il existe depuis 450 ans et a toujours été proche des plus démunis » explique le prince en forme de mea culpa, sans s'étendre pour autant sur le sujet. Exit donc son Think Tank lancé sur les réseaux sociaux, il y a deux ans. Abordant le volet controversé de la succession au trône d’Italie, « il aurait été anachronique de ne pas donner au premier-né, quel que soit son sexe, le droit de régner. Concernant le futur des monarchies européennes, si vous regardez les nouveaux héritiers du trône, il sera plutôt de couleur rose » fait remarquer à juste titre le prince de Venise. En 2020, en accord avec son père, le prince Victor-Emmanuel de Savoie, il a modifié les lois de succession permettant désormais aux femmes (si celles-ci sont les aînées), de ceindre la couronne en cas de retour de la monarchie. Une modification qui a provoqué une vaste polémique et alimenté un peu plus la querelle dynastique qui agite la maison royale de Savoie depuis 2006 (la branche cadette des Savoie-Aoste lui conteste ses droits au trône).
Propriétaire d’une chaîne de restauration rapide aux États-Unis, potentiel acheteur du club de football Savoia de Torre Anunziata, situé dans le Sud de l’Italie, chanteur et animateur télévision à ses heures perdues, le prince Emmanuel-Philibert de Savoie a annoncé qu’il allait prochainement se lancer dans le Métavers (projet du « Royaland ») et le business des NFT. Abolie en 1946, seuls 15% des italiens souhaiteraient la restauration de la monarchie aujourd'hui et restent majoritairement critiques envers leur ancienne dynastie, accusée de compromission avec le fascisme.
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