Le 20 décembre 2022, le Parlement luxembourgeois était appelé à légiférer sur une proposition visant à réformer la constitution actuelle. Le but de cette motion demandée par Déi Lénk (La Gauche), abolir l’institution monarchique et mettre en place une république.
Nathalie Oberweis est députée depuis 2018. Désignée par le parti Déi Lénk (La Gauche), un mouvement issu de l’extrême-gauche radicale, elle est montée au perchoir du Parlement luxembourgeois (Abgeordnetenkammer) afin de plaider pour l’adoption d’une constitution alternative où « le pouvoir émanerait directement des citoyens et des citoyennes » et permettrait l’instauration d’une « société plus égalitaire et laïque ». En somme, remplacer l’actuelle monarchie par une république où les sujets du Grand-duc Henri pourraient élire leur propre chef d’État, loin du caractère héréditaire qui régit le pays depuis 1890. La proposition avait peu de chances d’être adoptée. La majorité des partis qui siègent au parlement restant acquis à l’idée monarchique. Y compris parmi l’opposition. « La monarchie est fermement ancrée dans notre histoire » a même déclaré, avant le vote, Mars Di Bartolomeo, député du Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (LSAP). Un mouvement politique membre de la coalition gouvernementale au pouvoir. La proposition a donc été rejetée par 51 voix contre 60.
Une monarchie ancrée dans le coeur des Luxembourgeois
Il faut remonter au 28 septembre 1919 pour retrouver une tentative de renversement de la monarchie. Accusée de sympathie avec l’Allemagne durant la Première Guerre mondiale, la Grande-duchesse Marie-Adélaïde avait dû se résoudre à abdiquer en faveur de sa soeur, la princesse héritière Charlotte. Avec en fond de toile, une volonté manifeste du Président français du Conseil, Georges Clémenceau, de mettre la fin à la monarchie afin que cesse la domination de la sidérurgie et le réseau ferroviaire luxembourgeois (notamment très présente en Lorraine) et dont les troupes occupaient la capitale du Grand-duché. Finalement, 77% des Luxembourgeois avaient voté pour conserver la monarchie comme institution principale (contre 20%) et adopté une union économique avec la France.
Un compromis qui a permis à la monarchie d’être pérenne puisqu’une large majorité de Luxembourgeois reste toujours attachée à la maison de Nassau.
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