Monaco a célébré le 80e anniversaire de sa Libération
Monaco a célébré le 80e anniversaire de sa Libération
Monaco a célébré le 80e anniversaire de sa libération. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la principauté a été occupée tant par les Italiens que les Allemands. Un chapitre controversé de l’histoire du Rocher qui est commémoré chaque année.
Le prince Albert II, 66 ans est le souverain absolu de la principauté de Monaco. Enfant, il a grandi dans le culte de la mémoire de son grand-père, Louis II, décédé en 1949. Général de division dans l’armée française, ce monarque demeure une figure importante de l’histoire de la principauté mais dont le rôle au cours de la a Seconde Guerre mondiale demeure ambigü. Lors d’une cérémonie marquée par plusieurs gerbes de fleurs déposées sous la plaque du lycée Albert Ier, Monaco a célébré les 80 ans de sa libération, le 3 septembre 2024 et a rendu un vibrant hommage aux résistants qui ont donné leur vie pour le Rocher tout en évitant les polémiques.
Le rôle ambigü de la principauté lors de la Seconde Guerre mondiale
Lorsque la France est envahie par l’Allemagne (1940), les murs du Palais de Monaco frémissent d’une certaine inquiétude. Louis II, qui est monté sur son trône de Monaco en 1922, à l'âge de 52 ans, demeure un souverain populaire mais critiqué en raison de certaines de ses positions conservatrices et ses longues absences qu’il résume par une passion qu’il accorde à Paris. Très rapidement, Louis II va prendre contact avec le régime de Vichy, craignant une invasion de son Rocher et une éventuelle destitution par les Italiens ou les Allemands. Un complot fait d’ailleurs état d’une volonté de certains Monégasques de le contraindre à l’abdication et le remplacer par le duc d’Urach, prétendant à la couronne. Bien que la principauté reste neutre tout au long du conflit mondial et que son souverain ne goûte guère à l’idéologie de la révolution nationale du Maréchal Pétain ‘qu’il estime au demeurant), Louis II ne va pas hésiter à faire appliquer les mêmes lois adoptées par Vichy, notamment sur le volet juif. Les liens financiers entretenus avec le Reich, bien avant le déclenchement du conflit, vont d’ailleurs se perpétuer, permettant ainsi aux nazis de contourner l’embargo mis en place par les Alliés et au grand dam des Italiens qui échouent à convaincre Berlin du bien-fondé de leurs revendications territoriales qui incluent Monaco et Menton. Pour autant, Louis II ne se compromet pas dans une collaboration directe en dépit des injonctions des dignitaires nazis qui pullulent à Monte-Carlo.
Le prince Rainier III auve l'honneur du Rocher
La situation va changer dramatiquement en 1942, lorsque les troupes italiennes de Mussolini occupent Monaco après l'invasion de la zone sud de la France. Bien que cette occupation fut relativement douce, avec peu de répressions, elle fut suivie en par l’occupation allemande après la capitulation de l’Italie, un an plus tard. Les forces nazies vont se montrer plus dures, et les persécutions contre la population juive de la principauté vont s'intensifier. Dans la nuit du 27 au 28 août 1942, 43 juifs sont raflés dans un hôtel monégasque et déportés. Durant cette période, Louis II tenta de jouer un rôle diplomatique pour protéger la souveraineté de Monaco, tout en limitant les répercussions sur ses habitants. Toutefois, son pouvoir devient de plus en plus marginalisé, et il peine à garder un contrôle réel sur les événements. *Du côté de la Résistance, Louis II est même considéré comme germanophile. Son sort semble sceller lorsque son petit-fils, le futur Rainier III, s’engage dans l’armée française en 1944, évitant ainsi aux Grimaldi d’être accusé de collaboration avec l’ennemi et le territoire d’être annexé à la France. Encore aujourd’hui, le rôle de Louis II n’en finit pas de diviser les historiens.
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Hier, mardi 3 septembre, le 80ème anniversaire de la commémoration de la Libération de Monaco a été célébré en Principauté! pic.twitter.com/Lh5HLvFZRt
Mais de ces événements, le prince Albert II préfère plus se souvenir de la joie de ses compatriotes, libérés par les troupes américaines. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il a également participé à une cérémonie au cimetière de Monaco, où il a prononcé un discours émouvant devant le monument aux morts. A cette occasion, il a dévoilé une plaque commémorative en hommage à René Borghini (responsable du groupe du mouvement Combat à Monaco puis secrétaire de la présidence du Conseil national de Monaco) et Esther Poggio (agente de renseignements du réseau belgo-britannique Reims-Jenny-Coty), résistants exécutés le 15 août 1944. Un véritable moment d’histoire partagée avec les Monégasques qui ont pu également assister à un défilé reconstituant l’entrée des Alliés dans le Rocher.