C’est le plus breton des monténégrins et il s’est engagé dans un combat en faveur de l’écologie. Le prince Nikola Petrovi?-Njegoš a été récemment reçu dans les bureaux du ministère de l’Environnement afin de discuter d’un projet de partenariat entre la Maison royale et le gouvernement qui souhaite promouvoir et développer, avec l’aide de cet architecte réputé, un mode de vie plus éco-compatible pour les villes du « pays des Montagnes noires ». Prétendant au trône d’une monarchie abolie au lendemain de la Première guerre mondiale, c’est à la chute du bloc communiste que le prince Nikola Petrovi?-Njegoš a redécouvert ses racines. Bénéficiant d’un statut officiel de représentation, le descendant des princes-évêques a mis en place une fondation qui « à l’ambition d’être un partenaire engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique et la pauvreté, ainsi que pour la promotion de l’état écologique et la revitalisation rurale au Monténégro mais également au niveau régional et européen » et plaide pour un changement des comportements.
Il est né à la fin de la Seconde guerre mondiale, entre le débarquement de Normandie et la Libération de Paris, déjà auréolé de la gloire de ses ancêtres qui ont régné près de trois siècles sur le Monténégro avant que le pays ne soit rattaché à la nouvelle Yougoslavie en 1918. Nikola Petrovi?-Njegoš a passé une large partie de sa vie en Bretagne, préservé par ses parents qui ont joué un grand rôle au sein de la résistance contre l’occupant nazi. Lorsque chute le communisme, il découvre subitement ses origines royales après avoir été sollicité pour conduire le rapatriement des cendres du roi Nicolas Ier, dernier souverain du « pays des montagnes noires ». Architecte de formation, le prince Nikola Petrovi?-Njegoš s’est engagé très tôt dans la lutte en faveur de l’écologie comme il l’expliquait en 2017 au journal « Ouest France ». « Cette conviction écologiste me vient de ma mère avec qui, adolescent, je me battais contre les marées noires. J’ai d’ailleurs créé ma fondation autour des thèmes l'environnement et de la préservation du patrimoine » explique le prince qui vit entre Paris et Lyon. La capitale des Gaules où réside son fils, le prince Boris (41 ans), également engagé dans le combat contre le réchauffement climatique et auteur dans la presse de divers articles liant écologie et transition technologique et numérique.
Fin janvier, le prince Nikola Petrovi?-Njegoš a été officiellement invité dans les bureaux du ministre de l’Environnement et de l’Aménagement des territoires, Ratko Mitrovi?. Souhaitant associer la Maison royale du Monténégro, laquelle jouit d’un statut officiel dans son pays avec un pouvoir de représentation à l’international, le ministre a discuté avec le prétendant au trône d’un projet d’urbanisation visant à introduire un concept plus vert et durable dans les principales villes du pays comme promouvoir les ressources naturelles du pays. Très à l’écoute, celui que la presse locale appelle « Nikola II » a déclaré « qu'il était plus que disposé à fournir toute l'aide et le soutien nécessaires au ministère de l'Écologie ». Lequel a précisé au cours de la conférence de presse qui a suivi que « les équipes du Ministère et de la Fondation Petrovi? Njegoš étudiaient la possibilité d'une coopération accrue au sein du projet EKOMED afin de lancer sa mise en œuvre sur l’ensemble du territoire ». Selon le prince Nikola Petrovi? Njegoš, le « ministre envisage d’introduire des innovations technologiques dans le domaine de l'énergie et de la gestion des déchets afin de préserver l’écosystème Monténégro, et en particulier les zones naturelles sur la côte monténégrine ».
Au cours de cette rencontre, le ministre Mitrovi? a déclaré que « cet échange d'expériences entre les urbanistes et architectes français et monténégrins serait très utile et a suggéré au prince Nikola II d'intensifier, au cours des mois à venir, la coopération entre la Fondation et le ministère de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme ». Un pas de géant pour le prince qui ne cache pas sa satisfaction. Déjà en 2006, lors d’une interview accordée au journal « Le Télégramme », il avait fait part de sa volonté de faire du Monténégro , un « laboratoire du développement durable et de la conscience écologique », rejoignant ainsi de nombreux princes et souverains engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique comme Dom Duarte de Bragance, le prince Albert II de Monaco, le comte de Paris Jean d’Orléans, le prince Léka d’Albanie ou encore l’héritier de la couronne britannique, le prince Charles. Un ministre très enthousiaste puisqu’il a confirmé accepter l’idée du prince Nicolas « d'organiser des ateliers dans le domaine de l'architecture du paysage en coopération avec des établissements d'enseignement français ». Le prétendant au trône a, quant à lui, exprimé « l'espoir que la Fondation interviendrait et participerait activement à l'organisation de tels ateliers ».
Récemment, le prince Nikola Petrovi?-Njegoš a écrit au nouveau ministre des Affaires étrangères, ?or?u Radulovi?u, afin de lui rappeler l’engagement de la Maison royale du Monténégro dans la construction européenne et fait part de sa volonté d’être engagé dans le processus d’adhésion de pays à l’Union européenne. En avril 2020, alors que son pays était à son tour touché par la crise du coronavirus, il avait rédigé une lettre à l'attention de ses compatriotes afin de leur demander de changer de mode de vie et de comportement. « Ne pensez-vous pas que l’ampleur de cette crise mondiale puisse être liée à nos modes de fonctionnement, de la même façon que sont le réchauffement climatique et les crises migratoires ? Depuis plusieurs années, partout sur la planète, des hommes et des femmes se mobilisent pour la transition écologique, ne croyez-vous pas que c’est la meilleure façon de pouvoir anticiper les catastrophes à venir et de préserver l’avenir de nos enfants ? De même que nous sommes tous concernés par cette crise, ne pouvons-nous pas nous retrouver ensemble autour d’un vrai projet d’État Écologique qui est pour moi le seul projet qui aurait du sens au lendemain de cette crise sanitaire et économique ? » avait posé comme questions le prince Nikola Petrovi?-Njegoš aux monténégrins .
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